Encore un bus incendié à Sartrouville, le maire réclame la suppression du service la nuit
Le Parisien, 23 novembre 2020
Comme lors de la nuit du 30 octobre au 1er novembre, un bus de la ligne 272 a été ravagé par les flammes à Sartrouville (Yvelines). Mais cette fois-ci, un suspect, âgé de 14 ans, a été interpellé rue Saint-Exupéry vers 3 heures du matin durant la nuit de dimanche à lundi.
Une heure plus tôt, sur l’avenue Robert-Schuman, le chauffeur a vu, incrédule, un adolescent monter dans le véhicule puis allumer un feu à l’arrière de l’engin articulé avant de s’enfuir à toutes jambes. Le conducteur prévient aussitôt la police et les pompiers qui, arrivés rapidement sur les lieux et malgré leurs efforts, ne parviennent pas à empêcher l’incendie de se propager. Ils ne peuvent que constater les dégâts : bientôt le feu ravage l’ensemble du bus.
Grâce à un témoin donnant une description nette de l’adolescent, et au centre de vidéosurveillance de la ville qui traque les points de regroupement habituels des bandes, les policiers repèrent vite, devant un parking souterrain de la rue Saint-Exupéry, un jeune homme dont l’apparence physique correspond au malfaiteur.
A 3 heures, les enquêteurs arrêtent l’incendiaire présumé, âgé de 14 ans, et un autre adolescent de 15 ans qui se trouvait en sa compagnie dans la rue. Les deux garçons, qui habitent Argenteuil (Val-d’Oise), sont placés en garde à vue au commissariat. Les vêtements du suspect ont été confisqués pour être analysés, des prélèvements ont également été réalisés sur son visage et ses mains.
Le maire (LR) de la ville, Pierre Fond, ne cache pas sa colère et son désarroi face à cette montée de la violence qui s’est emparée des quartiers populaires de sa commune depuis plusieurs semaines. « Nous avons presque chaque soir des incidents avec la police, déplore-t-il. Des bandes tirent des mortiers sur les fonctionnaires et c’est le deuxième bus qui est incendié. J’ai demandé à la RATP et à Transdev qu’ils suppriment leur service de nuit, mais cela a été refusé par les compagnies de transport qui avancent l’argument que des gens qui travaillent prendraient leurs autobus la nuit. » L’édile attend donc qu’on lui « démontre par des chiffres » cette utilité. « En ce qui me concerne, je ne vois pas l’intérêt de faire circuler la nuit des bus articulés vides avec un chauffeur compte tenu de la crise sanitaire et de ce contexte de violence », martèle Pierre Fond.
Dans la nuit du 30 octobre au 1er novembre, c’est vers 23 heures, à l’arrêt Romain-Rolland, dans la cité des Indes, que deux hommes équipés de bidons d’essence avaient tendu une véritable embuscade à l’encontre d’un bus de la ligne 272. Les deux suspects avaient d’abord fait sortir le chauffeur du véhicule avant d’y mettre le feu. Aucun suspect n’a été identifié dans cette affaire.
Mise à jour
Yvelines : l’ado de 14 ans nie toujours avoir incendié un bus à Sartrouville
Le Parisien, 24 novembre 2020 (extrait)
L’adolescent de 14 ans, suspecté d’être à l’origine de l ‘incendie d’un bus de la ligne Noctilien n°24 dans la nuit de dimanche à lundi à Sartrouville, a été déféré ce mardi soir devant un juge pour enfants de Pontoise (Val-d’Oise). Il a été mis en examen pour « dégradation de biens par un moyen dangereux ». À 1 h 50 cette nuit-là sur l’avenue Robert-Schuman, le chauffeur, agent de la RATP avait vu un adolescent monter dans son véhicule articulé et y allumer un feu qui l’a entièrement ravagé.
Le mineur originaire d’Argenteuil, qui avait pris la fuite, a été interpellé à trois heures du matin rue Saint-Exupéry avec un copain, âgé de 15 ans, lui aussi habitant de cette ville voisine du Val-d’Oise. Ce dernier a été remis en liberté après avoir été mis hors de cause par les enquêteurs de la sûreté urbaine de Sartrouville.
Le plus jeune a été reconnu par le conducteur, filmé par les caméras de vidéosurveillance et il a été trouvé porteur de gants sentant l’essence. Mais devant les enquêteurs, il soutient depuis quarante-huit heures qu’il n’était pas sur les lieux de l’incendie. Compte tenu de son jeune âge, il sera remis en liberté par le juge de Pontoise qui prescrira des mesures éducatives et l’enquête se poursuivra le temps pour le laboratoire de la police de déterminer si ses mains et ses vêtements portaient des traces d’hydrocarbure. La facture risque d’être salée à régler pour ses parents en fin de procédure car le bus, bien qu’ancien, valait encore 40 000 euros.