Et son monde ? Contributions anarchistes sur la lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, juin 2019, 24 pages, A5
« On a retrouvé cette brochure critique sur l’ex-lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes au fond de nos tiroirs, en pensant qu’elle pourrait vous intéresser. Elle contient trois textes différents de compagnons parus en 2013, 2018 et 2019. Soit de la tentative étatique d’expulsion de la ZAD lors de l’opération César (automne 2012), jusqu’à la contestation de la tournée « victorieuse » d’une partie des vendus au pouvoir (juin 2019), contestation à laquelle cette brochure entendait alors contribuer. »
Quatrième de couverture :
Ce qui est remarquable dans ce qui vient de se passer avec la lutte de Notre-Dame-des-Landes, ce n’est donc pas tant que les citoyennistes n’aient même pas attendu une semaine pour littéralement trinquer avec la préfète et le général d’armée directeur de l’ensemble de la gendarmerie, mais que se soient précisément les partisans inconditionnels de la composition avec tous qui aient été la veille parmi les plus zélés à détruire une des deux cabanes et à en expulser ses occupants montés sur le toit. Lorsque composer signifie négocier avec l’État aux côtés de syndicats et d’élus, lorsque composer signifie à un moment crucial de la lutte choisir le camp de l’ordre face aux minorités rétives à toute normalisation, cela ne fait en réalité que révéler le véritable sens de ce mot élastique : la collaboration avec le pouvoir en place. Ce type de convergence de fait entre pouvoir et contre-pouvoir, entre constituants et destituants, n’est pas le simple résultat d’une situation d’urgence ou de panique, mais bien la conséquence d’une logique présente dans le concept même de composition. Permettant aux autoritaires de tous bords de s’arranger entre eux lorsqu’il le faut, il fonctionne naturellement aussi aux dépens des anti-autoritaires dont les états d’âme sont trop exigeants et pas assez realpolitik…
(Ci-gît un cadavre, mars 2018)