Surveillance, bouffe, nettoyage… les groupes charognards
qui font tourner les CRA
A bas les CRA, 12 juillet 2021
En 2021, 40 millions d’euros seront claqués pour faire tourner les 25 CRA et les 20 LRA (Local de Rétention Administrative). 3ème volet de notre série sur les boîtes collabos qui profitent du business de l’expulsion.
Une manne pour la société GEPSA, grande gagnante du business de l‘enfermement, qui gère une quinzaine de CRA, plusieurs LRA et les ZAPI (Zone d’attente pour personnes en instance) des aéroports de Roissy et d’Orly. Dirigée par Nelly Nicoli et son adjoint Olivier Froger, Gepsa est aussi présente dans des dizaines (près de 70) de maisons d’arrêt et centres pénitentiaires. Tout cela lui permet d’engranger 180 millions d’euros de chiffre d’affaires. L’entreprise, située 23 avenue Jules Rimet à Saint-Denis la Plaine, a dernièrement gagné un appel d’offre pour le CRA de Perpignan, puis un autre pour celui d’Hendaye… À Marseille, elle s’occupe même du gardiennage et la surveillance générale du site.
Gepsa n’est pas la seule à surfer sur ce marché. L’esclavagiste du nettoyage Onet, dirigé par l’héritière Émilie de Lombarès dont le siège est au 36 Boulevard de l’Océan à Marseille, en profite aussi. Tout comme le groupe APR à Lons (64) ou EVANIS au 22 Avenue de Verdun à Aubagne (13).
Pour la bouffe, Compass et ses filiales Eurest et Scolarest trustent le marché. Logique, ce groupe britannique, dont l’entité française est pilotée par Gaétan de L’Hermite depuis le siège situé à Châtillon (92), est déjà très présent dans les taules. Eurest, par exemple, a une branche « Pénitentière », avec une certaine Isabelle Lecanu à sa tête.
Surveillance : Fichet Security Solutions France, Securitim, Centurions, Main Securite (Onet)
Premier épisode (29 juin) :
Une aubaine pour les architectes de l’enfermement
Deuxième épisode (6 juillet) :
De juteux contrats pour les constructeurs de taules
Troisième épisode (12 juillet) :
Surveillance, bouffe, nettoyage… les boîtes charognards qui font tourner les CRA
Prochain épisode :
Médecins et assos en profitent aussi