Fumay (Ardennes) : retourner le bureau des huissiers

Après l’incendie, une agression à l’étude d’huissiers
de Fumay

L’Ardennais, 2 octobre 2021 (extrait)

Cette fois, une barrière supplémentaire a été franchie. Celle de l’agression physique. Comme si le caillassage des bureaux puis l’incendie criminel n’avaient pas suffi.

Hier, 8 heures ont sonné quand la secrétaire de l’étude d’huissiers Borgniet/Dupré descend ouvrir la porte du bureau, situé au château des comtes de Bryas. Deux personnes s’engouffrent, la malmènent et la saisissent avant de monter à l’étage. Dans le grand bureau qu’elle occupe avec l’huissière, Laurence Dupré, la secrétaire voit les deux personnes retourner les lieux avant de s’enfuir. Aucun message ou revendication n’aurait été prononcé.

Mais qui en veut à l’huissier, l’unique étude installée dans la Pointe ? Retour le 7 juillet. Au petit matin, les flammes dévorent l’intérieur de l’étude Borgniet/Dupré, chemin de la Vieille-Renaissance, à Fumay. Des années de travail partent en fumée devant les yeux embués des deux collaboratrices. Quelques heures plus tard, les relevés effectués par l’identification criminelle lèvent les doutes. Plusieurs départs de feu ont été repérés, attestant du caractère volontaire de l’incendie. Un pas avait déjà été franchi puisque, quelques jours auparavant, l’étude avait été caillassée. Laurence Dupré avait alors porté plainte. Rapidement relogée par la mairie au château des comtes de Bryas, dans l’ancien local de l’office national des forêts, l’étude avait repris son activité malgré la perte de documents juridiques importants.

L’incendie et l’agression sont-ils liés ? Sollicité, le procureur, Laurent de Caigny, n’a, de nouveau, pas pu être joint. « L’enquête va essayer de le déterminer », répond la gendarmerie. Pour cela, une technicienne de l’identification criminelle a procédé, vers 11 heures, à des relevés. En juillet, Laurence Dupré estimait pourtant ne pas traiter « de dossiers sensibles ».