Montpellier (Hérault) : saboter les chantiers de la métropole

Montpellier : un camion incendié sur le chantier du LIEN,
théâtre d’actes de vandalisme répétés

France3 Occitanie, 16 décembre 2021

Les incidents se multiplient sur le chantier du LIEN ! Pilotée par le département de l’Hérault, cette liaison intercantonale d’évitement du nord (LIEN) qui doit contourner à terme Montpellier, est décriée par nombre d’associations de protection de l’environnement. Ces dernières ont déjà organisé plusieurs manifestations sur place.

Mais mardi 14 décembre, la tension est montée d’un cran :  selon un communiqué du Département de l’Hérault « de l’huile de vidange a été jetée sur la cabine d’un engin de débroussaillement alors que le conducteur était à l’intérieur. Dans la nuit du 14 au 15, un camion a été incendié et plusieurs engins endommagés : leurs réservoirs ont été remplis de sable et de terre. »

Les dégâts s’élèveraient à plusieurs centaines de milliers d’euros.

En début de semaine, des employés avaient été pris pour cible par un groupe d’individus qui leur avait envoyé des œufs, de la peinture et de l’huile d’arachide. À l’arrivée des gendarmes, ils avaient déjà quitté les lieux.

Début novembre, un important dispositif de gendarmerie a dû être déployé sur le chantier, au niveau de l’échangeur de Saint-Gély-du-Fesc, pour sécuriser les professionnels qui débroussaillaient.

Selon nos confrères de France Bleu, la situation était tendue avec certains opposants au projet, installés sur place dans une ZAD, qui a été évacuée depuis.

Pilotée par le département de l’Hérault, la liaison intercantonale d’évitement du nord (LIEN) contourne le nord de Montpellier. Les tronçons entre Castries et Saint-Gély-du-Fesc sont déjà en service. La dernière section doit relier Saint-Gély-du-Fesc à l’A750 à Bel Air, en 2025

Le LIEN, source de polémique

Cette liaison Intercantonale d’Évitement du Nord (LIEN), qui doit être terminée en 2025, a pour objectif de désengorger les routes. Ce contournement de 32 kilomètres passe au nord de Montpellier, entre Baillargues et Grabels. Le dernier tronçon entre Saint Gely et Bel air, sur la commune de Grabels, est en cours.

Le LIEN, porté par le Département de l’Hérault, est contesté par plusieurs associations, collectifs et mouvements politiques, comme SOS Oulala, France Nature Environnement, ANV-COP 21, Alternatiba, Greenpeace, Nous sommes, Ensemble 34 ou encore UCL Montpellier.

Le 28 septembre 2021 dernier, la MRAe, une autorité environnementale indépendante, avait publié un avis sur l’étude d’impact initiale du LIEN  : elle pointait du doigt une série d’imprécisions, estimant que le premier avis datant de 2014 manquait de chiffres et de méthodologie sur la supposée future fluidité du trafic routier.

D’autres lacunes concernant l’impact du LIEN sur la qualité de l’air, les nuisances sonores, la périurbanisation ou encore la biodiversité étaient également soulignées. Ces opposants espèrent que le Conseil d’État, fort de ces nouveaux éléments, pourrait décider de suspendre les travaux.


Complément
(Metropolitain, 15 décembre 2021 – extrait) :

Les gendarmes de la brigade de recherches de la compagnie de Castelnau-le-Lez sont chargés des investigations, avec les techniciens scientifiques de la cellule spéciale du groupement de gendarmerie de l’Hérault. La piste des anciens squatteurs expulsés de la ZAD récemment, qui occupaient des terrains privés est privilégiée. Ces nombreux opposants, souvent violents, perturbent la dernière phase du Lien, qui reliera l’A9 depuis Vendargues à l’A75, à Bel-Air, près de Juvignac.