Allemagne : quelques brèves de fin mars

Pays de l’Ems : production de tourbe mise à l’arrêt
traduit de l’allemand de de.indymedia, 25 mars 2022

L’exploitation de la tourbe est très nocive pour le climat et peut être évitée.
Dans le cadre des mesures pour empêcher la destruction de nos lieux de vie, de nombreuses machines et excavatrices utilisées pour l’exploitation de tourbe ont été détruites. Elles se trouvaient dans les marais de Georgsdorf et dans celui de la province de Emsland. À quoi sert un sol percé de part en part pendant une sécheresse de plusieurs mois ? Contre l’exploitation de la nature et pour un avenir qui vaille le coup d’être vécu !

Aktion Moorbrand [Action feu de tourbière]


Berlin : incendie solidaire d’un véhicule du profiteur de taules SPIE
traduit de l’allemand de de.indymedia, 27 mars 2022

Dans la nuit du mercredi 23 mars, nous avons mis le feu à une voiture de l’entreprise SPIE dans le quartier de Prenzlauer Berg. SPIE participe au niveau international à la construction et à la gestion de prisons et d’autres installations visant à la surveillance totale et au contrôle.

Des instituts de formation, des parcs, des infrastructures routières et des lieux de consommation se transforment en endroits de mise au pas disciplinaire sous les yeux électroniques et les capteurs d’un mélange de systèmes de sécurité privés et étatiques. Là où des personnes pourraient s’organiser et donner forme à leur vie de manière auto-déterminée, là où elles pourraient résister et simplement prendre ce qui leur est refusé dans le capitalisme, des entreprises comme SPIE apportent leur contribution à l’offensive technologique. On oppose trop peu de choses aux ennemi-e-s de la liberté. Réduisons leurs bagnoles en cendres, paralysons leurs infrastructures !

Avec cette action, nous exprimons notre solidarité avec les défenseureuses en butte à la répression du Biologico et du caractère ingouvernable de l’université de Thessalonique, ainsi qu’avec Thanos Chatziaggelou, Georgia Voulgari, Panos Kalaitzis et Dimitris Chatzivasiliadis qui sont emprisonné-e-s.

Avec Ella et Lina dans la ligne de mire de la répression allemande et avec Claudio Lavazza sous contrôle de l’administration pénitentiaire française. Avec toutes les personnes en lutte poursuivies tout autour du globe.


Munich : bris de vitres au service de médecine prénatale
traduit de l’allemand de de.indymedia, 23 mars 2022

Comme post-scriptum rancunier aux journées d’action « Pour le paradis sur terre » [organisées les 18 et 19 mars à Munich contre le patriarcat et les violences policières, afin de s’opposer à la Marche pour la vie des cathos intégristes], nous avons défoncé la nuit dernière les vitres de l’institut de médecine prénatale de Munich situé au n°19 sur le pont de Friedenheim à Munich.

Le week-end, nous avons manifesté contre la « marche pour la vie » des chrétien.ne.s radicaux anti-avortement. À cette occasion, il s’agissait pour nous avant tout du droit à l’auto-détermination sur son propre corps. Nous tenons cependant à poser aussi clairement que nous nous opposons à toute intervention sur nos corps décidée par d’autres.

Nous nous élevons contre toute forme d’eugénisme, qu’elle provienne des MESSIEURS/MAÎTRES* en chemise brune ou de ceux en blouse blanche, qu’elle nous soit vendue par des féministes ou des sociaux/sociales-démocrates. Nous nous élevons contre toute rentabilisation de la vie selon des normes capitalistes orientées vers la performance et correspondant à des critères d’hygiène raciale, que cela soit ici dans les métropoles occidentales où cette sélection prend la forme d’une « norme auto-définie », ou dans le Sud globalisé où la norme est souvent imposée par la contrainte répressive et le chantage ouvert.

Nous voulons par notre action contribuer à étendre ici la pratique de l’activisme pro-choix et mettre sur la table le sujet non seulement des interruptions de grossesse, mais aussi des biopolitiques et des politiques démographiques en général.

Contre toute forme d’eugénisme et leurs disciplines scientifiques !
Contre toute forme de biopolitique et de contrôle social !
Contre toute domination !
Pour l’anarchie !

Salutations à Lina, Ella, Elany, Jan et tous les autres esprits rebelles enfermés derrière les murs des taules ! Nous pensons à vous et luttons pour vous avoir bientôt à nouveau à nos côtés.

* NdT : jeu de mots sur Herren, qui donne en allemand aussi bien « maîtres » que « Hommes/Messieurs ».


Berlin : attaque d’un poste de police
traduit de l’allemand de de.indymedia, 20 mars 2022

Pour Maria B., Ferhat Mayouf, Qosay Khalaf, Gaetano B, Georgios Zantiotis,…

Ielles se sont fait buter chez elles/eux, brûler en cellule ou tabasser lors de leur arrestation au point d’en perdre conscience et d’en mourir.
Ielles ne sont pas mort-e-s, ielles ont été assassiné-e-s. Assassiné-e-s par des flics. La police tue et la justice la couvre, en essayant de renvoyer la responsabilité sur les mort-e-s.

En janvier, le Parquet de Hanovre a clos l’instruction sur une utilisation mortelle du taser en octobre 2021. L’homme ne serait pas mort des suites de l’emploi du pistolet électrique, mais parce que , selon l’autopsie, il était alcoolique et souffrait de multiples problèmes d’organes. Âgé de 39 ans, il a eu un arrêt respiratoire 40 minutes après avoir été stoppé par un taser, pourtant pour le Parquet ce ne sont pas les décharges électriques qui ont mené à sa mort.
En février, le Parquet de Wuppertal (Rhénanie-du-Nord-Wesphalie) a annoncé son refus d’engager une instruction contre les flics impliqués dans l’arrestation de Giorgios Zantiotis en novembre 2021. Selon les résultats de l’autopsie, Georgios serait mort à cause d’un cocktail de drogues en lien avec une défaillance cardiaque. La vidéo de son arrestation montre portant comment il a été traîné au sol et frappé à plusieurs reprises, et ce seraient les drogues qui l’auraient tué ?

C’est le système raciste et machiste dans lequel nous vivons qui les a tués. Un système maintenu en place par les flics et protégé par la justice. Les morts sont acceptées tacitement et les meurtriers sont présentés comme n’ayant pas d’autre alternative, ou bien les victimes sont transformées en responsables, afin de pouvoir présenter les agissements de la police comme de la légitime défense. Les flics sont le bras exécuteur de l’État, dotés d’armes et du monopole d’État de la violence.
Ils nous contrôlent, nous enferment, nous fouillent et perquisitionnent nos domiciles, frappent et tuent, expulsent et nous oppriment.

Récemment, une prétendue intervention policière a coûté la vie à un marocain de 21 ans, tombé dans le coma après avoir été pourchassé puis arrêté par des policiers en juillet 2021 à Bonn. Le 9 février, l’ »état manifestement altéré » d’un homme de 33 ans a conduit les flics à Hambourg à employer une « violence corporelle ». Peu après il est mort à l’hôpital. Le 24 février, un autre homme a été tué par balles en Bavière.
Même si nous ne connaissons pas les noms de ces derniers morts, nous nous souviendrons d’eux comme nous nous souvenons de toutes celles et ceux qui ont été assassiné-e-s par des flics. Et nous ne cesserons de rappeler aux flics qu’ils sont des assassins. Nous lutterons pour que cette violence et les meurtres étatiques prennent fin.
Contre les flics, l’État et le Capital. Contre toute forme d’autorité.
Ou comme des camarades de Brême l’ont écrit: « La rage contre la police grandit à chaque point de contrôle, chaque harcèlement, chaque tabassage et chaque assassinat. De la rage peut peut croître la résistance. Que les pierres puissent atteindre leur cible et les feux de joie éclairer nos nuits. »

Grâce à cette rage, nous avons attaqué le poste de police sur la place Sophie-Charlotte dans la nuit du 19 mars. Nous avons utilisé du bitume pour verser sur leurs voitures et nous avons cadenassé le portail pour les véhicules garés, afin de nous assurer qu’au moins cette nuit ils ne puissent pas être utilisés pour attaquer et harceler. Nous avons laissé sur leur mur le message « For those you killed« .

No justice, no peace – fight the police
En souvenir de Maria, Ferhat, Qosay, Gaetano et Georgios, et de toutes les victimes de la violence étatique.

Qui les flics appellent-ils quand ils sont attaqués ? 😉