Toulouse (Haute-Garonne) : la fac occupée et redécorée au grand dam des staliniens [MàJ]

Blocus et dégradations à la fac Jean-Jaurès
La Dépêche/France Bleu, 18 & 19 février 2023 (extraits)

Quelques dizaines d’étudiants bloquent depuis cette semaine le campus de la faculté Jean-Jaurès, à Toulouse, pour protester contre la réforme des retraites. Ils ont fermé les accès en érigeant des barricades avec des bancs et tout ce qu’ils ont pu ramasser dans les couloirs et les classes de travaux pratiques de la faculté du quartier du Mirail. Pour pénétrer dans les locaux, il faut passer par une petite fenêtre du rez-de-chaussée. À l’intérieur, le lieu d’études inauguré en 2016 est dans un état pitoyable.

Une société de sécurité privée surveille l’entrée du bâtiment.  « On a été appelés en renfort. On fait attention aux va – et – vient. Ce matin (samedi 18/2), ils étaient encore quelques-uns. Là, il n’y a plus personne mais ils vont revenir c’est sûr« . La facture pour nettoyer la fac s’annonce salée. En 2018, après des mois de blocage, le campus avait été évacué par les CRS. Les dégâts avaient été estimés à 400 000 euros. Tout avait été refait à neuf depuis. Pour l’instant difficile d’évaluer le coût des dégradations, le bâtiment accueil dans lequel se trouve l’amphithéâtre sera en tout cas fermé ce lundi 20 février.

L’union des étudiants communistes (UEC) de Toulouse a dénoncé le blocage de la fac et ces dégradations par communiqué : « Le blocage, c’est un outil de lutte qu’on ne peut utiliser qu’à un certain moment. Occuper ce lieu empêche les étudiants qui ne sont pas dans la lutte de communiquer avec nous et de de rejoindre le mouvement. (…) Nous constatons qu’après 48 heures d’occupation, le bâtiment accueil semble avoir déjà subi un certain nombre de dégradations, vraisemblablement commises par des personnes extérieures à l’université. Nous tenons à les condamner, elles sont incompréhensibles, inutiles et donnent une image désastreuse du mouvement étudiant. Nous appelons chacun à la retenue » expliquent-ils.


Réforme des retraites : des dizaines de milliers d’euros de dégradations à l’université Jean-Jaurès de Toulouse
France3, 21 février 2023 (extrait)

Le bâtiment indisponible jusqu’en septembre 2023

Le montant des réparations s’élèveraient « entre 80 et 100.000 euros » d’après les premières constations des techniciens, selon Raphaël Montazaud, secrétaire de l’Union des Étudiant·e·s Communistes (UEC) à Toulouse.. Tous les cours prévus dans cet endroit y sont annulés, déplacés ou reportés. Le lieu ne pourrait être disponible « vraisemblablement » qu’à partir de septembre 2023.

Des dégradations « relativement peu utiles pour lutter contre la réforme des retraites« , juge l’élu étudiant communiste, dont le mouvement avait « condamné » ces actes dans un communiqué publié le 17 février. « Beaucoup d’étudiants veulent se mobiliser au Mirail (contre la réforme des retraites), et aujourd’hui ils sont peut-être un peu plus réticents à le faire au vu des événements. »

Il s’agit d’un nouvel acte de vandalisme, après celui de 2018, où la restauration après plusieurs semaines d’occupation contre la sélection à l’université, avait été chiffrée à 400.000 euros. Les rénovations avait finalement coûté 800.000 euros.

Des « démarches sont en cours pour établir la responsabilité des (dernières) dégradations« , a écrit l’université dans un mail envoyé aux étudiants et au personnel. Une nouvelle assemblée générale est prévue le jeudi 23 février 2023 sur le campus du Mirail.