[Tract] : Le blocage du train-train quotidien par d’autres moyens

(Tract distribué à Caen (Calvados) dans les dernières manifs autour de la réforme des retraites. Reçu par mail.)

Le blocage du train-train quotidien par d’autres moyens

A partir du 24 janvier, la circulation des trains de la Gare de l’Est à Paris a été interrompue 48 heures. En effet, dans la nuit, des câbles électriques aux abords de la voie ferrée et d’une installation SNCF ont été incendiés. Un moyen parmi d’autres de  briser la routine, de casser la normalité et de commencer à bloquer le pays.

En ces jours de grève et de manifs contre une réforme des retraites et bien d’autres choses, où ça parle grèves reconductibles et blocages économiques, ce sabotage a mis hors fonction l’un des réseaux nécessaires à la bonne marche de l’économie. Quelques câbles incendiés ont ainsi créé une panne dans un poste d’aiguillage et dans la signalisation, mettant automatiquement tous les feux au rouge et bloquant l’appareil de commande des voies. aucun des 250 trains n’a donc pu circuler.

C’est un exemple parmi d’autres des possibilités qui s’ouvrent à nous avec un peu d’imagination et de détermination. Si des manifs, des blocages, des occupations, regroupant des tas de gens vont être nécessaires pour créer un rapport de force, le sabotage a toujours été un moyen d’action pour les révolté-e-s.

L’ordre social existant repose de plus en plus sur des besoins exponentiels en énergie et sur des infrastructures technologiques disséminées partout, depuis le transformateur électrique jusqu’aux pylônes en passant par les câbles numériques. Ce sont ces réseaux qui font aujourd’hui fonctionner l’économie et par lesquels circulent les transactions financières. Cette dissémination permet d’imaginer des possibilités d’action par les personnes elles-mêmes partout et facilement reproductibles. L’appareillage permettant de transmettre les données, les décisions,  les récits, les surveillances du capital et de l’État est à chaque coin de rue et de champ, donc vulnérable : câbles numériques, data centers, antennes, caméras de vidéosurveillance, etc.

Imaginez que le flux financier, les ordres du pouvoir, les mensonges médiatiques s’estompent, que les dépendances aux gadgets technologiques s’atténuent, que la course folle du progrès fléchisse, quelles possibilités peuvent alors se faire jour ? Il faut bien que le système ralentisse et que la routine se brise pour que quelque chose d’autre puisse émerger. Il y a mille manières pour y contribuer, depuis les blocages déterminés à plusieurs centaines ou les sabotages anonymes.

Si les postes TV restent éteints, que les smartphones sont réduits au silence, que les flux de données bancaires s’estompent, que la frénésie des machines des industries stratégiques est interrompue, que les pompes à essence restent vides suffisamment longtemps pour créer de fait une sorte de grève générale,  quelles possibilités peuvent alors s’ouvrir ?

Après tout, « la passion de la destruction est en même temps une passion créatrice », capable d’ouvrir, pourquoi pas, la perspective d’un monde nouveau !

Des créateurs et créatrices passionnées