Rien, à Nantes

traduit de l’italien de finimondo, 18 juillet 2020

Depuis combien de temps ils nous disent, ils nous répètent, ils nous préviennent que rien ne sera plus comme avant ? Que nous sommes en train de traverser une période historique inédite, en devant affronter des événements qui changeront totalement notre vie, dans ses aspects majeurs comme mineurs ?

Le travail, ne sera plus comme avant.
Le loisir, ne sera plus comme avant.
Aller faire les courses, ne sera plus comme avant.
Voyager, ne sera plus comme avant.
La socialité, ne sera plus comme avant.
Manifester et protester, ne sera plus comme avant… voire, ne sera justement plus possible.
Et c’est la même chose dans tous les domaines. Parce que tout doit être reprogrammé, désinfecté, stérilisé. On doit s’habituer non seulement à être contrôlés et surveillés, mais aussi à être isolés, vaccinés, soignés…

Tout cela, ils nous l’ont expliqué jusqu’à l’étourdissement, mobilisant une petite armée d’experts (virologues, psychologues, sociologues…). Mais eux, eux l’ont-ils vraiment compris ? Apparemment non.

Sinon, comment expliquer leur stupeur face au magnifique incendie qui a illuminé le ciel de l’aube au-dessus de Nantes ? La célèbre cathédrale gothique a en effet été envahie par les flammes. Ça n’a pas été la volonté de Dieu, et pas même celle du hasard — ni foudre ni court-circuit. Ça a été une volonté humaine, enragée et déterminée, qui a lancé trois incendies en trois points différents à l’intérieur du bâtiment. Son orgue imposante n’accompagnera plus les louanges au Seigneur.
Et la Sainte Église s’indigne ? Et le gouvernement s’indigne ? Et l’opinion publique s’indigne ? Et les fidèles s’indignent ? Mais pourquoi ?

Pourtant, ils savent tous que rien ne sera plus comme avant. Pas même les églises, pas même les lieux de culte où l’on entre la tête baissée pour prier l’autorité à voix basse, comme dans celle de Nantes. Il aura fallu 450 ans pour la construire, et quelques heures pour la démolir. Pas même les commissariats non plus dans les métropoles, pas même ces bâtiments où on entre avec les menottes aux poignets en otage des autorités, comme celui de Minneapolis.

Que ces foyers d’obéissance apparemment inextricables soient enfin stérilisés, n’est-ce pas le moins qu’il puisse et qu’il doive arriver ?