Drôme : trois ans dont un ferme suite au sabotage de télécommunications

Drôme : l’incendiaire de l’antenne relais et d’une chambre
de fibre optique condamné

Le Dauphiné, 19 mars 2021

Vendredi 19 mars, un Pierrelattin de 52 ans était jugé en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Valence pour l’incendie d’une antenne relais et d’une chambre de fibre optique à Pierrelatte. Des faits qui datent des 28 janvier et 28 février 2021. Le montant du préjudice est estimé à plus de 440 000 euros par Orange.

C’est une connaissance du quinquagénaire, une mère de famille qu’il aurait essayé de recruter, qui a fini par le dénoncer. L’ADN du prévenu a été retrouvé sur les lieux de l’incendie de l’antenne relais. Et chez lui, tout le matériel nécessaire au mode opératoire utilisé lors des incendies : bidons d’accélerant, pneus découpés et cagoule avec des traces de carburant. Le quinquagénaire a contesté tous les faits reprochés. Quatre ans de prison dont deux de sursis probatoire renforcé ont été requis.

Le prévenu a finalement été condamné à 3 ans de prison dont deux de sursis probatoire. Il devrait purger son année d’emprisonnement ferme sous bracelet électronique.


Incendies à Pierrelatte : un anti-5G condamné à trois ans de prison dont un ferme
France Bleu, 19 mars 2021

Le tribunal correctionnel de Valence a condamné, ce vendredi 19 mars, un Pierrelattin à trois ans de prison dont un an ferme. Il est reconnu coupable d’avoir incendié, à Pierrelatte, une antenne-relais le 28 janvier et une chambre de télécommunications le 28 février.

Ce père de famille habite, avec son fils de 6 ans, dans un hangar aménagé situé à 450 mètres de l’antenne-relais et à 600 mètres de la chambre de télécommunications.

A l’audience, ce père de famille a continué à nier être l’auteur de ces deux incendies. C’est pourtant une récente connaissance qui l’a dénoncé à la gendarmerie, le jour même du second incendie, le 28 février dernier. Comme lui, cette mère de famille est anti-5G et elle fait l’école à la maison à son enfant. Elle affirme qu’il a tenté de la recruter pour incendier des installations. Dans le box des prévenus, le père de famille souffle, s’agace, la traite de « mythomane ».

L’ADN de cet homme de 52 ans a été retrouvé sur un morceau de bois qui a servi à mettre le feu à l’antenne relais. Et chez lui : des pneus découpés, des bidons d’accélérant, une pioche et une cagoule avec des traces de carburant. L’homme a une explication à tout mais souvent confuse, alambiquée. Le 26 février, il a consulté un site internet qui localise toutes les installations téléphoniques de France.

« Je suis anti-5G mais pas contre la fibre optique au contraire » explique le Pierrelattin « Je ne suis pas extrême ».« Ses idées ne font pas de lui un coupable » dit son avocate.

Pour la procureure, pas de doute : « il a tenté d’embrigader la mauvaise personne, elle a été dépassée par les événements ». « Cette mouvance anti 5G, complotiste monte en puissance avec les réseaux sociaux ». « Cette délinquance est dangereuse et se croit à l’abri des forces de l’ordre ». Elle rappelle que plusieurs milliers de Drômois se sont retrouvés isolés après ces incendies, sans pouvoir appeler les secours si besoin. Une trentaine de communes avaient été impactées dans la Drôme et dans le Nord-Vaucluse. La procureure requiert quatre ans de prison dont deux fermes. 

L’homme est condamné un an de prison ferme, aménageable, il portera un bracelet électronique. Ce Pierrelattin va devoir indemniser Orange, le montant des dégâts est pour le moment estimé à 442.000 euros.


Incendies d’antennes-relais : un suspect interpellé dans la Drôme
France3 Auvergne/Rhone-Alpes, 19 mars 2021

Un homme de 52 ans a été interpellé et doit être présenté devant un magistrat du parquet de Valence, ce vendredi 19 mars. Il est poursuivi pour la destruction d’un relais téléphonique et d’une antenne, qui avaient entraîné des coupures massives de réseaux sur un large secteur.

Il nie les faits, mais l’enquête a réuni contre lui des indices solides. Selon une source proche de l’enquête, des éléments matériels retrouvés sur les lieux vandalisés, notamment son ADN et des témoignages concordants, ont conduit à son identification. Le suspect, un habitant de Pierrelatte, déjà condamné pour des faits antérieurs (sans liens avec cette affaire), conteste être l’auteur des incendies volontaires, mais « il revendique son opposition à tout ce qui se rapporte aux ondes téléphoniques », selon les enquêteurs. Accusé d’être à l’origine de 2 incendies criminels ayant provoqué des perturbations majeures, et occasionnant des destructions particulièrement coûteuses, il est poursuivi pour destruction ou dégradation de biens et risque jusqu’à 10 ans de prison et 150 000 € d’amende. Par ailleurs, les dégâts représentent des dizaines de milliers d’euros pour Orange, qui a porté plainte, comme pour chaque dégradation subie.

Premier incendie dont il est accusé, la nuit du 28 janvier dernier : une antenne-relais de Pierrelatte (rue James-Watt) est détruite par un incendie entraînant la coupure du réseau 3G/4G sur une large partie de la ville de Pierrelatte et la commune voisine de Saint-Restitut, dans le sud de la Drôme. Deuxième incendie, toujours à Pierrelatte, dans la nuit du 28 février : vers 4h30, un local [sic, un regard] où passaient des câbles des entreprises Free, Orange et SFR est à son tour incendié. Cette fois, une trentaine de communes du Sud Drôme et du Nord Vaucluse sont privées d’Internet. Orange estime que la destruction du relais téléphonique [re-sic : des câbles en fibre optique sous la trappe de rue] était « un poste important, dont la liaison va jusqu’à Nice. »  Quelques 1 500 clients d’Orange sont privés de téléphone et internet. Des particuliers, des entreprises, ou encore des cabinets médicaux sont alors perturbés. D’autres incendies, pour lesquels l’accusé n’est pas suspecté à ce stade, ont émaillé l’actualité  plus largement dans la Drôme, ainsi qu’en Ardèche et à divers points de la région Auvergne-Rhône-Alpes ces dernières semaines.

Durant le mois de février, de nombreux autres incendies ont été constatés, notamment dans la Drôme : 2 visaient des installations d’Orange : un répartiteur téléphonique dans le secteur de Gigors-et-Lozeron, et un local hébergeant de commutations de télécommunications à Crest. 6 000 abonnés se retrouvent alors sans connexion, et 3 semaines plus tard, 2 400 foyers sont encore privés d’internet et de téléphone. Le groupe Orange doit alors distribuer des clefs 4G en mairie pour pallier à l’urgence. Quelques jours plus tard, cette fois à Sassenage en Isère, un site de construction de réseaux de télécommunications est visé 2 fois en une semaine. Plus récemment, le 17 mars, à Rosière, dans le sud de l’Ardèche, une autre antenne relais est détruite, entraînant des pannes de réseau pour près de 500 clients. Et la liste n’est pas exhaustive. S’agit-il d’actes isolés ou de méfaits issus de groupes organisés ? Pour l’heure, la question reste entière, mais l’arrestation du suspect de Pierrelatte pourrait apporter de premiers éléments de réponse.