Attaque (qui l’a reçu par mail), 29 septembre 2021
C’est l’histoire d’une camionnette eiffage. Une camionnette toute neuve. Car elle a visiblement remplacé celle qui, on l’a lu, a été incendiée en début d’année dans le même secteur. Une camionnette flambante neuve, donc, qui finit par flamber.
Une camionnette eiffage sert le plus souvent à construire des cages.
Des cages tristes avec des couleurs qui sonnent faux. Des cages pour nous habituer au conformisme, pour nous préparer au travail et à bien jouer le rôle social qu’on nous a attribué.
Des cages déprimantes ou pleines de bruit et de lumière à faire tourner la tête, censées nous motiver dans le gaspillage de notre temps et de notre énergie dans des occupations trop souvent inutiles ou nuisibles.
Des cages faussement accueillantes à remplir de babioles pour nous parquer quand nous ne sommes pas occupés à produire ou à consommer. Pour cacher le vide qu’est devenu notre vie.
Des cages glauques avec barbelés et barreaux, quand on ne veut pas ou on ne peut pas jouer le rôle social qu’on nous a attribué.
Des cages aseptisées pour essayer de prolonger cette existence alors que c’est la vie même qui lui fait défaut.
Le propre de cette existence est son absence de vie, remplacée par un ensemble d’objets et d’occupations plus ou moins obligées. Mais il y aura toujours quelqu’un.e pour venger cette vie qui nous est ôtée. Car la seule vie digne dans une société qui nous empêche de vivre c’est la destruction de cette société.
C’est donc l’histoire de la camionnette eiffage qu’on a incendié dans la nuit de dimanche à lundi 27, rue valmy à montreuil.
C’est l’histoire d’une camionnette qui ne sera pas la dernière à partir en fumée.
Solidarité avec Boris, avec Toby Shone, emprisonné en Angleterre et avec les trois anarchistes italien.nes actuellement sous procès et qui risquent des nombreuses années de taule.
Vive l’anarchie!