Archives de catégorie : Antimilitarisme/Guerre

Belomestnoye (Russie) : saboter les communications entre la police et les forces militaires

Traduit de l’ukrainien du compte Telegram de Боец Анархист (Anarchiste combattant), 18 avril 2022

Aujourd’hui, des informations ont été reçues sur l’incendie la nuit du 17 au 18 avril d’un mât d’une antenne de téléphonie mobile dans le village de Belomestnoye (région de Belgorod). Ce village est situé en Russie, à trente kilomètres de la frontière ukrainienne juste au nord de Kharkiv. L’action a été planifiée et réalisée par le groupe Anarchiste Combattant-Slobozhanshchina (БОАК-Слобожанщина).

Les câbles qui assuraient le fonctionnement de l’antenne-relais ont été incendiés grâce à des chiffons imbibés d’un mélange incendiaire.

L’attaque contre les tours de téléphonie mobile dans les zones frontalières cause non seulement des dommages économiques à la Fédération de Russie dans son ensemble (particulièrement importants suite aux sanctions et les difficultés de racheter de nouveaux équipements), mais perturbe également les communications entre la police et les forces militaires.  Depuis la guerre de Géorgie en 2008 (lorsqu’une colonne de chars se rendant à Gori était à l’arrêt, et n’avait pu avancer que parce qu’un officier muni un téléphone portable l’avait rejointe en véhicule, vu que les communications de l’armée ne fonctionnaient pas), ce n’est plus un secret pour personne que compte tenu du détournement de fond des budgets, y compris de l’armée, les militaires et la police doivent souvent combler leurs lacunes en matière de sécurité en utilisant des ressources civiles.
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Zhuravychi/Mykolaïv (Ukraine) : l’Etat fait son sale travail, comme tous les autres

Ukraine : des étrangers maintenus en centre de rétention
malgré les bombardements

Infomigrants, 5 avril 2022

Des étrangers toujours enfermés dans les centres de rétention ukrainiens malgré les bombardements. C’est ce que révèle Human Rights Watch dans un rapport, rendu public lundi 4 avril. Selon l’ONG, des dizaines de personnes continuent d’être privées de leurs mouvements alors que l’Ukraine subit quotidiennement des frappes russes sur son territoire et que des milliers de civils ont péri dans les affrontements.

Si le centre de Tchernihiv, près de la frontière biélorusse, a été vidé de ses occupants depuis le début de l’offensive russe le 24 février, celui de Mykolaïv, au sud de l’Ukraine, à une centaine de kilomètres d’Odessa, et de Zhuravychi, au nord du pays à une quarantaine de kilomètres de Loutsk, fonctionnent encore. Deux régions touchées par le conflit, où des explosions ont encore été entendues ces dernières semaines.

« Nous avons contacté les autorités ukrainiennes à ce sujet, mais nous n’avons reçu aucune réponse à ce jour », explique Nadia Hardman. Bien sûr, nous mesurons les conditions difficiles qui règnent actuellement, mais cela ne justifie pas le maintien en détention des immigrés. » Les membres de HRW n’ont pas pu entrer en contact avec les personnes retenues dans le centre de Mykolaïv. « Ce qui est très préoccupant car cette région est le théâtre d’actions militaires majeures », insiste Nadia Hardman.
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Russie/Ukraine : Bref aperçu de la Résistance à la guerre

Bref aperçu de la Résistance à la guerre en Russie et en Ukraine
nowarsolidarite, 2 avril 2022
(Article écrit par des anarchosyndicalistes russes)

Le conflit militaire russo-ukrainien actuel a conduit à une explosion sauvage du nationalisme le plus dégoûtant et le plus caverneux des deux côtés de la ligne de front. En Russie, le Pouvoir appelle à « écraser » l’ennemi, en Ukraine – à se battre pour la « mère patrie » jusqu’au dernier homme. Dans les deux États, la propagande cherche à « déshumaniser » l’ennemi autant que possible et, malheureusement, de nombreux citoyens ordinaires tombent dans ce piège tendu par les dirigeants. Même de nombreux « gauchistes » et « anarchistes » se précipitent avec empressement pour soutenir l’effusion de sang, intoxiqués par le poison patriotique. Malheureusement, c’est toujours le cas au début des guerres menées par les États. Il suffit de se rappeler les cortèges hystériques des masses qui défilaient [au cri de « A Berlin » ou « A Paris] à la veille puis lors des premières semaines de la Première Guerre mondiale. Puis plusieurs années de guerre s’écoulèrent – et [en 1917] les masses, exaspérées par les difficultés, la tromperie et la souffrance – supprimèrent presque le monde des États et du Capitale, qui avait donné lieu à cette guerre … Maintenant, hélas, nous sommes infiniment loin de tout cela. Certes, cela semblait aussi très loin en août 1914 …

Les actions des gens de Russie et d’Ukraine contre les « opérations militaires », les hostilités, la destruction et les effusions de sang, méritent d’autant plus d’attention et de respect. Le mois écoulé depuis l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes permet déjà un bref aperçu des principales formes et méthodes des protestations contre la guerre.

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Munich (Allemagne) : attaque contre la guerre et le réarmement

traduit de l’allemand de Zündlappen, 28 mars 2022

Dans la nuit de dimanche à lundi 28 mars vers 2h05, un agent de sécurité a entendu le bruit de vitres brisées sur un bâtiment commercial dans le secteur de la Ganghoferstraße. Après avoir localisé l’endroit en question, l’agent de sécurité a remarqué plusieurs vitres brisées ainsi que différentes inscriptions (contre la guerre et le réarmement). Les dégâts matériels s’élèvent à plusieurs milliers d’euros.

Ce bâtiment héberge l’entreprise KPMG, qui conseille l’armée allemande. Dans le même bâtiment se trouve également la société TechConnect, qui produit des logiciels pour les systèmes de missiles. Sur le bâtiment se trouvait le tag « Sabotage War ». Une vingtaine de vitres ont été endommagées ou détruites sur les deux façades du bâtiment.

Biélorussie : des opposants à la guerre dans la bataille du rail

Au Bélarus, les opposants à la guerre en Ukraine engagent
la bataille du rail

Libération, 24 mars 2022 (extrait)

Dans le pays qui sert de base arrière à l’invasion russe de l’Ukraine, les actes de sabotage contre le réseau ferré se multiplient. La société, l’armée et même le régime rechignent à envoyer des soldats combattre aux côtés des Russes, mais la pression de Moscou augmente.

Le 19 mars, les liaisons ferroviaires entre le Bélarus et l’Ukraine se sont interrompues. Les voies qui mènent vers la frontière, depuis Brest, Louninets, Kalinkavitchy et Homiel, ont été mises hors d’usage par un groupe de « Bélarusses honnêtes », comme les a nommés le chef des chemins de fer ukrainiens. Le blocage aurait duré au moins jusqu’à lundi soir, peut-être davantage. Depuis les premiers jours de la guerre, et l’utilisation du Bélarus comme une base arrière et une rampe de lancement de missiles par les forces russes, un groupe de saboteurs s’attaque au réseau ferré.

Selon Bypol, une organisation qui regroupe d’anciens membres des forces de sécurité passés à l’opposition, le réseau s’attaque en priorité aux équipements de signalisation et d’automatisation des voies, faciles à endommager et coûteux à remplacer. Le 1er mars, deux armoires de commande auraient été incendiées près de Homiel, la grande ville du Sud-Est où transitent beaucoup de forces russes, et de Baranavitchy, où a été installé un centre commun d’ entraînement militaire russo-bélarusse . Le 15 mars, c’est près de Brest, à la frontière polonaise, et de Vitebsk, à la frontière russe, que ces armoires auraient été mises hors d’usage. « Il est en notre pouvoir d’agir pour arrêter la guerre et nous libérer de l’occupation des troupes russes. C’est notre devoir », affirme Bypol sur l’application de messagerie Telegram en appelant à la mobilisation. Chacun est invité à se porter volontaire pour des actions, via un chatbot.

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Berlin (Allemagne) : sabotage du trafic ferroviaire, contre Tesla, la guerre et le Tren maya

Lundi 21 mars à 6h, un sabotage incendiaire de câbles de la compagnie publique allemande de chemin de fer Deutsche Bahn s’est produit aux abords de la gare de Berlin-Wuhlheide. Il a provoqué de nombreuses annulations et retards de trains sur la ligne régionale RE1 vers Francfort-sur-Oder, sur celle vers l’aéroport de la capitale, et aussi du trafic ferroviaire longue distance (Eurocity depuis la Pologne). L’ensemble du trafic n’a été rétabli que mardi vers 16h.

Ce sabotage a été revendiqué contre l’inauguration prévue le lendemain de l’usine Tesla (soit la plus grande usine de voitures électriques d’Europe) en présence d’Elon Musk, du chancelier allemand Olaf Scholz et de son ministre de l’Economie et du Climat (du parti des Verts), mais aussi contre la guerre en Ukraine avec la livraison de pétrole et charbon russe à l’Allemagne via des wagons-citernes, et en solidarité avec les opposants à la construction du Tren Maya au Mexique (ligne de chemin de fer de 1 500 km qui traversera la Péninsule du Yucatán), auquel cette même Deutsche Bahn est associée.

Voici une traduction du long communiqué de revendication, publié sur Kontrapolis le 21 mars 2022.


Ceci est plus qu’une déclaration d’intention

Ce matin, à la veille du lancement de la production de Tesla sur la commune de Grünheide, en banlieue de Berlin, nous avons saboté le service de navette du RE1 vers Falkensee avec un incendie près de la gare ferroviaire du S-Bahn de Wuhlheide. Selon DB, l’incendie de deux conduits de câbles a perturbé l’Airport Express, le RB 2 et d’autres liaisons. La cible de notre sabotage était les 3000 navetteurs qui travaillent dans la Gigafactory de Tesla. Nous avons tenté d’interférer avec la préparation du démarrage des opérations le 22 mars 2022 et la remise publique des véhicules Tesla à ses clients. C’est notre contribution à la protection de l’eau et du climat.

Aujourd’hui, 25e jour de la guerre contre l’Ukraine, nous avons brièvement interrompu le transport de wagons-citernes remplis de pétrole russe. Le but de notre action étaient les dizaines de trains avec du pétrole et du charbon russes qui circulent vers la capitale. Chaque wagon-citerne et leur financement prolonge la guerre. Chaque jour, l’Allemagne transfère jusqu’à un milliard d’euros à la Russie pour le transfert d’énergie. C’est notre contribution à la protection du climat et à la fin de la guerre.

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Publication : Guerre à la guerre

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Guerre à la guerre. Perspectives anarchistes et internationalistes, 28 pages A4, mars 2022

Sommaire

  • Contre la guerre et la mobilisation militaire – Notes préliminaires sur l’invasion de l’Ukraine
  • La guerre commence ici
  • A la brutalité de la guerre
  • Logiques de guerre
  • Le désespoir est obsolète
  • Fragments pour une lutte insurrectionnelle contre le militarisme et le monde qui en a besoin
  • La guerre commence ici : paralysons son infrastructure, là où
    nous le pouvons

[trouvé sur Indymedia Lille, 22 mars 2022 – où se trouve une version en couleur]

Ukraine : un profiteur technologique de guerre

L’Ukraine utilise le sulfureux logiciel de reconnaissance
faciale de ClearView AI
Le Temps (Suisse), 15 mars 2022

C’est une surprise. Fortement critiquée pour son système de reconnaissance faciale, l’entreprise américaine ClearView AI collabore depuis peu avec les autorités ukrainiennes. Son logiciel doit permettre d’identifier des Russes présents sur son territoire, qu’ils soient vivants ou décédés. Ce rapprochement entre les autorités ukrainiennes et la firme new-yorkaise a été initiée par cette dernière qui, selon des révélations de l’agence Reuters , a offert ses services gratuitement au pays attaqué par la Russie.

L’Ukraine a commencé samedi à utiliser le logiciel de ClearView AI, notamment pour identifier des personnes à des barrages (checkpoints). Le but est d’identifier des Russes, sans doute pour démasquer des combattants infiltrés parmi les civils et voulant se livrer à des actes de sabotage. Le directeur de ClearView AI, Hoan Ton-That, a précisé qu’il n’offrira pas ses servives aux autorités russes.

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La guerre commence ici

La guerre commence ici : paralysons son infrastructure,
là où nous le pouvons

traduit de l’allemand de zuendlappen, 9 février 2022

Il est difficile d’évaluer la situation actuelle en Ukraine d’un point de vue politique. Le tout ne relève-t-il que du traditionnel concours de bistouquettes de quelques militaires et politiques mégalomaniaques et va-t-en-guerre, ou la guerre va-telle effectivement advenir ? Ce texte [sorti deux semaines avant le début de l’invasion russe] laisse ces questions de côté pour plutôt se consacrer à celles qui, dans notre perspective, font plus sens : comment est-il possible de saboter un conflit militaire, une guerre, une éventuelle guerre de l’OTAN ? De par sa nature, ce texte ne peut tout au plus donner que quelques pistes et notre intention n’est absolument pas de présenter des solutions toutes faites, mais juste de poser quelques idées sur la table.

Nous publions ce texte sur internet, parce que nous voulons partager ces réflexions avec le plus grand nombre possible de compagnon-ne-s, avec lesquels il nous serait impossible de rentrer personnellement en contact pour discuter de ces questions. Nous pensons cependant que tout approfondissement (stratégique) de ce débat ne devrait pas avoir lieu sur internet, avant tout parce que cela sert à la répression et que cela n’aurait presque aucun avantage pour celles et ceux qui sont de toute façon déterminé-e-s à employer leur énergie créatrice pour mener plus loin quelques-unes des idées esquissées ici.

Pour certain-e-s, les informations présentées ici ne seront pas une nouveauté. En fin de compte, la majeure partie de tout cela est clair et bien connu. Nous pensons pourtant qu’il vaut la peine de se rappeler quelques détails de la logistique militaire qui, dans les débats autour de guerres lointaines, sont peut-être un peu passés à l’arrière-plan.
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Brochure : Entre deux feux

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[reçu par mail, 13 mars 2022]

Entre deux feux, Recueil provisoire de textes d’anarchistes d’Ukraine, de la Russie et de Biélorussie à propos de la guerre en cours, mars 2022, 64 p. A5

Sommaire :

p. 5 Entre deux feux
Des anarchistes de la région ukranienne à propos de la menace de
guerre imminente (février 2022)
p. 25 Anarchistes et guerre
Perspectives anti-autoritaires en Ukraine (février 2022)
p. 41 contre les Annexions et l’agression impériale
Déclaration d’Action Autonome en Russie (28 février 2022)
p. 45 entretien avec le comite de résistance à kyiv
Une coordination anarchiste dans l’Ukraine sous
les bombes 1 mars 2022)
p. 49 Combattant anarchiste sur l’attaque russe
(1 mars 2022)
p. 51 Vue d’ukraine, vue de Russie
Un exilé du Donbass et un révolutionnaire en Russie
racontent leurs histoires (5 mars 2022)
p. 61 actions radicales contre la guerre
En Russie et en Biélorussie (7 mars 2022)

[Recueil publié ici à titre contre-informatif, afin que chacun.e puisse prendre connaissance de ces prises de position sur place et en discuter, de façon aussi critique… ça va de soi.]

Paris : l’ennemi est ici

Attaque (qui l’a reçu par mail), 5 mars 2022

Nos ennemi·es ne sont pas les autre exploité·es mais les patron·nes et le états. Nous rejetons tous les appels nationalistes et frontistes, même si nous reconnaissons l’horreur de l’invasion russe de l’Ukraine. Mais Poutine n’est pas devenu un dictateur le 24 février parce que les médias et les dirigeants occidentaux le condamnent. La dictature a toujours été là, la Russie et son vassal le Bélarus ont toujours été des états policiers. Il suffisait de regarder les choses et pas se contenter de faire des affaires. La répression brutale de toute revendication populaire, les opposant·es assassiné·es, torturé·es et emprisonné·es…

Nous pensons à nos compagnon·nes anarchistes, comme Ilya Romanov qui a passé des long années en taule ou aux deux jeunes compagnons russes récemment condamnés à plusieurs années de taule pour avoir dynamité un commissariat de la police politique – dans un jeu vidéo ! Nous pensons aussi à la révolte de 2020 au Bélarus, quand les habitant·es de ce pays ont voulu renverser le dictateur Loukachenko. Des dizaines de personnes ont été tué·es par la police, des centaines torturé·es, des milliers emprisonné·es dans l’indifférence de l’Europe. Pendant qu’ils voulaient avoir le dessus dans les jeux géostratégiques, les gouvernement occidentaux n’ont jamais condamné l’état policier russe
qui au contraire a toujours été un partenaire économique important. Société Générale, Total, Engie, Renault, le grupe Auchan… c’est aussi avec l’argent français que la dictature de Poutine a prospéré, c’est avec cet argent que l’armée qui aujourd’hui massacre des civils et menace des désastres nucléaires a été financée.
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