Archives de catégorie : Cirque électoral

Le citoyennisme qui vient

[Reçu par mail, 21 juin 2024, de joie et tension.]


Le citoyennisme
qui vient

Puisque dans le contexte de fièvre électoraliste actuelle, un certain nombre de camarades anarchistes, révolutionnaires, autonomes, etc. semblent frappé.e.s de désorientation politique et stratégique, il nous a semblé qu’une clarification s’imposait.

L’électeur est un oppresseur

Depuis la dissolution de l’assemblée nationale se font entendre au sein de la gauche dite « radicale » les orchestres de la petite musique citoyenniste et électoraliste : la situation serait critique et il faudrait donc que chacun.e prenne ses responsabilités et s’en aille mettre docilement son bulletin dans l’urne. Voici que l’on subit à nouveau, comme en 2002, comme en 2017, comme en 2022, les éternelles injonctions à voter, à « faire barrage », à soutenir ou à rallier le Nouveau Front populaire pour empêcher l’extrême-droite ou le fascisme d’arriver au pouvoir. Et ces injonctions s’accompagnent immanquablement de la rhétorique culpabilisante habituelle : les abstentionnistes, toutes et celles et ceux qui refusent de jouer ce jeu-là, s’en mordront les doigts. Ils regretteront leur négligence coupable. Ils seront mortifiés et honteux, au soir du premier ou du second tour, quand le pire sera arrivé par leur faute. Etc. etc.
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Berlin (Allemagne) : le matos électoral des fachos réduit en cendres

La nuit de jeudi à vendredi 7 juin, vers trois heures du matin, les pompiers ont été alertés d’un incendie en cours dans le quartier de Pankow, à Berlin. Une fois arrivés dans la rue Alt-Blankenburg, ils ont pu constater que les bureaux de l’élu du parti AfD, Ronald Gläser, étaient visés.

La camionnette du parti d’extrême-droite –contenant tracts et affiches qui devaient encore être distribués et collées avant les élections européennes du dimanche 9 juin–, est entièrement partie en fumée. L’incendie s’est également propagé à un auvent installé par le parti devant leurs locaux. La police a ouvert une enquête pour incendie criminel.

[Synthèse de la presse allemande (Tagesspiegel), 7 juin 2024]

Lyon/Bordeaux/Toulouse/Paris : quelques traces des manifs sauvages contre les fachos (et pas que)

Lyon, 12 juin. Statue de Louis XIV, place Bellecour

Lyon, 12 juin

Ce mercredi 12 juin 2024, près de 4 500 personnes se sont réunies dans les rues de Lyon pour protester contre la montée de l’extrême droite. Un rassemblement qui s’inscrit dans un contexte politique particulièrement tendu après la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron et l’arrivée de Jordan Bardella en tête des élections européennes. Malgré une importante présence policière, d’importantes dégradations ont été réalisées.

Les manifestants ont parcouru la Presqu’île de Lyon, du côté de la place de la République, avant de partir de l’autre côté de la place Bellecour, dans le quartier d’Ainay. Les premières dégradations se sont rapidement enchaînées, notamment avec la statue de Louis XIV de nouveau taguée. Les forces de l’ordre ont utilisé des grenades de gaz lacrymogène pour tenter de faire redescendre la pression, mais des participants à ce rassemblement se sont encore plus déchaînés. Les portes du commissariat du 2ᵉ arrondissement ont été fracturées, des tags également inscrits sur les portes. Le local de la fédération du Rhône des Associations Familiales Catholiques (AFC) a aussi été saccagé. Des commerces et des banques du quartier d’Ainay dans le 2e arrondissement ont été pris pour cible, des vitrines ont été brisées et des tags tracés sur des façades. Des tirs de mortiers ont aussi éclaté sur la place des Terreaux, sous les fenêtres de l’hôtel de Ville. Lire la suite

Grand-Couronne (Normandie) : la maire a un nom… et une adresse

La voiture de la maire de Grand-Couronne incendiée
France3/Le Parisien, 4-5 juin 2024

Qui en veut à la maire de Grand-Couronne ? La voiture de Julie Lesage (PS) a été en partie incendiée devant son domicile dans la nuit du lundi 3 au mardi 4 juin 2024, vers trois heures du matin.

« J’ai entendu une explosion, les pompiers et la police sont arrivés très vite, raconte l’édile. C’est un incendie volontaire dans le cadre de mes fonctions, c’est traumatisant. Les maires sont hyper exposés les faits se multiplient. Ce sont des faits graves. » C’est la première fois que Julie Lesage fait face à des faits d’une telle ampleur. Une enquête a été confiée au service interdépartemental de la police judiciaire qui a mobilisé les moyens de la police technique et scientifique pour passer au peigne fin la voiture en partie calcinée et les abords du site où une bouteille sentant l’essence a été retrouvée

Le préfet a, dans la foulée, déployé les moyens alloués dans le cadre du « pack sécurité élu », un dispositif qui prévoit une prise en charge spécifique et une vigilance renforcée de la part des forces de l’ordre auprès de l’édile concerné, avec notamment la mise en place de patrouilles dédiées.

Lorient (Morbihan) : le siège du PS à coups de masse

À Lorient, le siège du Parti socialiste « sévèrement dégradé »
France Bleu, 2 juin 2024

Des tags « social traitre » sur la devanture de la Fédération du Morbihan du Parti socialiste et deux grandes vitrines brisées. Le siège du parti de gauche dans le département a été « sévèrement dégradé » dans la nuit du samedi au dimanche 2 juin, « entre 4h et 5h du matin », précise dans un communiqué le Parti socialiste. Après signalement, les forces de l’ordre sont intervenues dans la nuit, ont fait poser des panneaux de bois pour sécuriser le local. Les responsables départementaux du parti ont déposé plainte ce dimanche matin au commissariat de police de Lorient.

Tourcoing (Nord) : coup double contre les staliniens


Le siège du parti communiste à Tourcoing à nouveau dégradé
La Voix du Nord, 29 avril 2024 (extrait)

À nouveau, de grandes plaques de bois obstruent les vitres du local du parti communiste à Tourcoing. Vendredi, la porte en a été cassée et samedi une vitrine a été brisée. « En juillet dernier, nous avions déjà été victimes de dégradations. Les assurances ont mis huit mois à nous rembourser et nous venions de remplacer les vitres depuis huit jours seulement », explique Dominique De Clercq, Danel, responsable locale du PC et ancienne élue d’opposition au conseil municipal. Des planches de bois ont également été posées pour protéger les quatre autres vitrines.

C’est la deuxième fois en huit mois que le siège du parti communiste tourquennois est visé. Ce local appartient à la société immobilière du parti communiste du Nord. Une plainte a été déposée. Celle qui avait été enregistrée en juillet a été classée sans suite malgré la présence de caméras de vidéosurveillance.

Perrignier (Haute-Savoie) : un salut éclair à la mairie

Perrignier La mairie victime d’un acte de vandalisme
Le Dauphiné, 22 mars 2024

L
a mairie de Perrignier a fait l’objet d’un acte de vandalisme dans la nuit de mercredi 20 à jeudi 21 mars. La porte d’entrée de l’établissement a été fracturée et la vitre principale brisée à coups de cailloux. Ce sont les voisins du bâtiment qui ont constaté les faits en début de matinée. « Il était 4 h 30 quand la voisine qui occupe l’appartement situé juste au-dessus a entendu un grand bruit. Elle a aussitôt ouvert ses volets pour voir sa provenance, mais le ou les auteurs des faits avaient déjà disparu », a confié Claude Manillier, maire de Perrignier. Et de préciser : « Les gendarmes de Bons-en-Chablais, en charge des investigations et de l’enquête, ont retrouvé un pavé qui a été lancé contre la porte et des empreintes de semelles de chaussures sur le vitrage. » La mairie va déposer plainte contre cet acte de vandalisme.

Aubervilliers (Seine-St-Denis) : le local des staliniens part en fumée

« On ne comprend pas » : à Aubervilliers, le local du PCF ravagé par un incendie
Le Parisien, 11 mars 2024 (extrait)

« Vers 19 heures, on a été appelé pour nous annoncer que le local était en feu. Des militants sont partis directement sur place, je les ai rejoints quelques minutes après. Les pompiers étaient déjà en train d’intervenir et éteindre l’incendie. » C’est l’émotion chez les communistes d’Aubervilliers, comme le raconte Anthony Daguet, conseiller municipal d’opposition, après le sinistre qui a ravagé dimanche soir leur espace d’une cinquantaine de mètres carrés.

Situés depuis 2011 en rez-de-chaussée d’un immeuble de l’Office public de l’habitat (OPH) d’Aubervilliers, au 35, rue Heurtault, les lieux sont désormais inutilisables. Outre la vitrine, les faux plafonds sont détruits, ainsi que le matériel à l’intérieur. « Pas mal de papiers ont été détruits, et aussi des ordinateurs et barnums. On attend désormais l’assurance pour pouvoir chiffrer » précise Roger Calcagni, le secrétaire de section.

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Lohfelden (Allemagne) : la voiture du politicien facho part en fumée

Vendredi 26 janvier 2024 vers 3h du matin, les pompiers de Lohfelden (land de Hesse) ont été appelés pour un incendie de voiture. Malgré leur prompte arrivée, le combi Volkswagen noir a complètement brûlé, entraînant trois autres caisses dans son sillage enflammé.

Selon les premières investigations de la police, de nombreux indices laissent penser que l’incendie criminel était intentionnel. Dans l’après-midi même, le pot-aux-roses a finalement été dévoilé : le premier véhicule incendié appartient à Jürgen Hickethier, un membre éminent du conseil d’administration du parti d’extrême-droite allemand AfD (Alternative pour l’Allemagne). Entre deux cris d’orfraie parlant d’ « attaque ciblée », ce dernier vient même de déclarer offrir une prime de 10 000 euros pour toute information permettant d’arrêter les auteurs.

A l’heure où de grandes manifestations (1,4 millions de personnes le 19 janvier dernier) se déroulent au son de « Dehors les nazis » contre ce parti, au plus haut dans les intentions de vote, des inconnus ont apparemment conclut que marcher pacifiquement du point A au point B ne changerait pas la donne. Et encore moins dans un pays où les nazis sont justement arrivés au pouvoir de façon démocratique…

Mise à jour : cette attaque a été revendiquée quelques jours plus tard, le 31 janvier, « pour un antifascisme autonome et une solidarité antiraciste ! »

[Synthèse de la presse allemande, 26 janvier 2024]

Guilvinec (Finistère) : le maire a un nom… et une baie vitrée

Le domicile du maire du Guilvinec dégradé à coups de marteau
Le Télégramme/Ouest France, 13 janvier 2014

Mauvaise surprise, mardi, pour le maire du Guilvinec (29), Jean-Luc Tanneau, et son épouse, à leur retour au domicile pour la pause déjeuner. « Une ou des personnes ont donné des coups de marteaux dans la baie vitrée, sans qu’il n’y ait personne dans la maison », explique-t-il. Des dégradations « certainement liées à ma fonction de maire », affirme l’élu.

Une plainte a été déposée, mais celui-ci n’a guère d’espoir qu’elle aboutisse. Néanmoins le maire a reçu le soutien de plusieurs autres élus dont Stéphane Le Doaré, maire de Pont-l’Abbé et président de la Communauté de communes du Pays bigouden sud : « C’est complément inacceptable, scandaleux, il faut savoir respecter les élus, qui doivent parfois prendre des décisions difficiles pour l’intérêt général dans un état démocratique. Attention aux dérives dans les extrêmes. »

Grevenmacher (Luxembourg) : les ministres ont des noms… et des adresses

Le domicile du ministre Léon Gloden vandalisé
Le Quotidien/L’essentiel (Luxembourg), 29 décembre 2023

Décidément, l’arrêté anti-mendicité de la Ville de Luxembourg continue à faire parler de lui, puisqu’il a finalement été validé par le nouveau ministre de l’Intérieur et de la Police, du parti chrétien-social (CSV), Léon Gloden.

Ce vendredi 29 décembre, un graffiti a été retrouvé à Grevenmacher sur le mur entourant la maison du ministre. Le tag, écrit en rouge, proteste contre l’interdiction de la mendicité dans la capitale. Dans le texte : « Nee zum Heescheverbuedt » (« Non à l’interdiction de la mendicité »). La voiture du fils de Léon Gloden, garée dans la rue, a également été vandalisée.

En « démocratie, on se dispute à l’aide d’arguments – pas avec des graffitis sur une façade de ma maison ou de pneus crevés sur la voiture de mon fils », s’indigne le ministre sur son compte Facebook.

Marseille : le dîner de Noël du RN à coups de pavé

Marseille : des élus et militants du RN caillassés lors d’un dîner de Noël sur le Vieux Port
Le Figaro, 22 décembre 2023 (extrait)

Alors qu’ils fêtaient Noël à l’occasion d’un dîner sur le Vieux Port de Marseille, plusieurs élus, militants et sympathisants du Rassemblement national ont été pris à partie jeudi soir par de nombreuses personnes venues manifester leur opposition à la loi immigration.

Ce dîner de Noël, auquel étaient notamment conviés le député Franck Allisio et de la conseillère régionale Clémence Parodi (tous deux membres du RN), se déroulait dans le restaurant L’Entrecôte du Port [située au 37 quai des Belges], une célèbre brasserie marseillaise située sur le Vieux Port de la ville. Au cours de ce dîner rassemblant une centaine de personnes, les convives ont été «reconnus» et copieusement insultés par de nombreuses personnes venues manifester sur le Vieux Port de Marseille, avant d’être pris à partie par une partie de ces manifestants.
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Guémené-Penfao (Loire-Atlantique) : défoncer la mairie plutôt que la nature

Une mairie une nouvelle fois dégradée après la décision
de rouvrir une carrière

Ouest-France/Infos Pays de Redon, 12 & 18 octobre 2023

Ce jeudi 12 octobre, les habitants de Guémené-Penfao (Loire-Atlantique), près de Redon, ont découvert la façade de leur mairie dégradée et les vitres cassées, un pieu en bois a également servi à transpercer la porte vitrée qui mène dans la salle du conseil. Les dégâts sont importants.

Au sol est inscrit en rouge « Assassins » ; et une référence au groupe Pigeon, entreprise qui a demandé à réexploiter la carrière du Tahun, est inscrite sur un autre tag. Le pieu en bois proviendrait des clôtures du site situé près de la chapelle des Lieux-Saints. « Outre sept baies vitrées détruites, on a même eu des bombes de peinture rouge qui ont explosé dans la salle du conseil… » raconte la maire, qui évalue les dégradations à plusieurs dizaines de milliers d’euros.
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Saint-Cyr-l’Ecole (Yvelines) : pendant que la maire va au théâtre

Saint-Cyr-l’Ecole : la voiture de la maire incendiée
France3/Le Parisien, 13 octobre 2023

Jeudi 12 octobre vers 22h, la voiture de Sonia Brau, maire (UDI) de Saint-Cyr-l’Ecole a été totalement ravagée par les flammes. Le véhicule – une twingo – stationnait devant le théâtre Gérard-Philipe où l’élue assistait à un spectacle. Les flammes ont endommagé deux autres voitures à proximité, et deux personnes encagoulées auraient été vues sur des caméras de surveillance avant l’incendie. Une enquête a été ouverte.

« Je me sens… à pied », lâche-t-elle ce vendredi lorsqu’on l’interroge sur son ressenti du matin. « Ce n’est qu’une voiture, donc je relativise, commente-t-elle au téléphone. Ce qui fait mal, c’est de se dire que c’est à nouveau la République qui est visée… »

La Verrière (Yvelines) : pendant que le maire se pavane à la télé…

La voiture du maire vandalisée près de l’école incendiée
Le Parisien, 2 septembre 2023 (extrait)

Il venait d’accompagner une équipe de télévision pour un reportage autour de l’école du Bois-de-l’Étang, réduite en cendres au cours des émeutes de juin. Jeudi, vers 17 heures, Nicolas Dainville, le maire (DVD) de La Verrière, a retrouvé sa Peugeot 5008 vandalisée à deux pas de l’établissement visé par les émeutiers dans la nuit du 28 au 29 juin.

La vitre arrière a été brisée, une porte latérale garde la trace de jets de pierres et le contenu d’une petite bombe lacrymogène qui se trouvait dans la boîte à gants a été déversé dans l’habitacle. L’affaire « prise au sérieux, vu le contexte », a été confiée aux enquêteurs du commissariat d’Élancourt.

Mais Nicolas Dainville n’est pas dupe. Et sait que sa Peugeot n’a pas été dégradée par hasard. « Ma voiture est clairement identifiée dans la commune et il ne fait aucun doute que cet acte de vandalisme est ciblé et délibéré. Il s’inscrit dans un contexte, dans la continuité des émeutes au cours desquelles les élus ont été particulièrement visés » comme à L’Haÿ-les-Roses, Pontoise et Sannois dans le Val-d’Oise, Charleville-Mézières (Ardennes), Maromme (Seine-Maritime). En 2022, 2 265 plaintes et signalements pour violence verbale ou physique contre des élus ont été recensées, en hausse de 32 % en un an. Un plan pour améliorer leur protection est actuellement en réflexion au gouvernement.