Archives de catégorie : Répression

Trans-en-Provence (Var) : les caméras se ramassent à la pelle

Il vandalise 14 caméras de vidéosurveillance pendant la nuit
Nice Matin, 11 octobre 2022

Sur la place de la mairie de Trans-en-Provence ce dimanche soir, au moment de pivoter, les caméras de vidéoprotection installées par la commune laissaient s’échapper un grincement. Dans la nuit du samedi 8 au dimanche 9 octobre, pas moins de 14 caméras de ce genre ont été vandalisées.

« Grâce à l’exploitation de la vidéo, nous avons pu identifier deux personnes que nous avons placées en garde à vue immédiatement », a rapporté Cédric Fèvre, commissaire de police de Draguignan. « L’un d’entre eux, âgé de 18 ans, a reconnu les faits sans vouloir dénoncer son complice. La seconde personne n’a pas pu être inculpée en raison du manque de preuves. »

Jugé en comparution immédiate ce lundi, par le tribunal correctionnel de Draguignan, le jeune a finalement été condamné à huit mois de prison assortis d’un sursis probatoire d’une durée de deux ans. « Pendant cette durée, il aura l’obligation de rembourser les dommages, à savoir 17.000 euros« , précise le patron de la police dracénoise.

Montreuil/Aubervilliers (93) : trois perquiz policières au prétexte de « dégradations » [mis à jour]

Perquisitions et arrestations de 3 compagnons
Indymedia Lille, 12 juillet 2022

« Paraît qu’ils sont oufs mais paraît qu’ils s’en foutent
tant qu’y a l’palais qui s’enflamme
et les condés qui s’enfuient »

Le 06 juillet 2022 à 6h du matin deux perquisitions simultanées menées par la police judiciaire ont eu lieu dans deux collocations, à Montreuil et Aubervilliers. Le motif : dégradation de biens publics, apparemment une caméra de vidéo-surveillance, dans la nuit du 18 au 19 février 2022 à Montreuil, contre deux personnes, E. et G., une dans chaque appartement. Les objets saisis sont : 4 ordinateurs, 6 téléphones, une clef USB, diverses affiches, journaux et stickers (une lettre publique de Boris(1), un numéro de la revue Des Ruines, des exemplaires du journal Mauvais Sang et du bulletin Lucioles). Dans l’un des deux appartements, les flics ont aussi pris une parka beige et une paire de chaussures blanches. Ces perquisitions ont débouché sur deux gardes à vue, toujours pour ces mêmes faits, au commissariat de Bobigny.

Pendant l’une des deux perquisitions, une troisième personne, V., a été convoquée à la DRPJ de Bobigny à 12h. Considérant, sur les conseils des avocats, que s’ils avaient voulu le mettre en GAV ils l’auraient fait directement et qu’y aller et garder le silence éviterait une autre intrusion policière toujours désagréable, il s’y est rendu. Or mal lui en a pris, car cette convocation s’est transformée en GAV pour des faits de septembre 2021 de violences sur PDAP, d’outrage, de rébellion, de refus de se faire prendre en photo, de donner ses empreintes et son ADN. Ce jour-là, pendant un concert au squat Le Marbré à Montreuil, les flics avaient interpellé ces même 3 personnes lors d’une charge policière(2). Cette affaire en suspend de septembre 2021 (qui peut difficilement justifier une perquisition 10 mois plus tard…), a donc été réactivée à l’occasion des perquisitions du 6 juillet, grâce à l’article 65 du code de procédure pénal, qui permet ce genre de saloperie.
Lire la suite

Bobigny (Seine-Saint-Denis) : incarcération d’un anarchiste accusé d’incendies

Ultragauche : un activiste interpellé après les incendies de véhicules diplomatiques dans les quartiers chics de Paris
Le Parisien, 16 juin 2022 (extraits uniquement)

Un quadragénaire italien a été interpellé par les policiers de la Sous-direction de la section antiterroriste (SDAT) de la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) dans la nuit de vendredi à samedi dernier [11 juin] alors qu’il venait de mettre le feu au véhicule immatriculé corps diplomatique de l’ambassadeur du Guatemala dans le XVIIe arrondissement de Paris.

L’incendiaire, tout vêtu de noir pour se confondre avec la nuit, a été arrêté à 3h25 du matin dans le Val-d’Oise alors qu’il venait de ranger son vélo à l’intérieur de sa voiture pour regagner son domicile
. Un mode opératoire répété des dizaines de fois, toujours le week-end et souvent le samedi soir. Pour ne pas se faire repérer, le résident italien, très précautionneux et discret, agissait toujours seul, laissait ses portables allumés à la maison, utilisait des gants de protection et fréquentait des rues non carrossables échappant aux caméras de surveillance. Des techniques pour échapper à la police bien connues de l’ultragauche, dont les activistes sont souvent difficiles à identifier et à interpeller.

Lire la suite

Munich (Allemagne) : Après les perquisitions chez des anarchistes, la répression continue

Traduit de l’allemand de de.indymedia, 11 juin 2022

Après avoir perquisitionné plusieurs appartements d’anarchistes à Munich dans le cadre d’une procédure basée sur §129 [« création d’une organisation criminelle », ndt] il y a un peu plus d’un mois, ainsi que la bibliothèque anarchiste Frevel et une imprimerie*, les flics poursuivent leurs efforts répressifs.

Manifestement, le vol d’une imprimerie toute entière ne leur a pas suffi, puisqu’ils ont également mis la pression sur le bailleur de la bibliothèque Frevel et ont réussi par l’intimidation à l’amener à résilier le contrat de location, de sorte que la bibliothèque perdra son local à la fin du délai de préavis, c’est-à-dire début décembre.

La suite est encore incertaine, mais celles et ceux qui souhaitent
encore venir à la bibliothèque pour dire au revoir ou faire encore
connaissance avec nous sont cordialement invité.e.s à le faire.

Police de merde !
D’autres informations suivront prochainement.

* NdT : voir notamment ici : Munich (Allemagne), à propos de perquisitions et de la saisie d’une imprimerie

Hambourg (Allemagne) : les compagnons du Banc Public condamnés définitivement

traduit de l’allemand de Zündlappen, 6 juin 2022

Plus rapides que la presse, pour une fois. La procédure en cassation (nommé « révision » en allemand) du procès dit du Banc Public contre trois anarchistes de Hambourg, est maintenant terminée.

La Cour fédérale de justice (BGH) confirme la condamnation des deux compagnons de lutte qui avaient été placés en détention préventive jusqu’au prononcé du jugement, puis remis en liberté provisoire. Du coup, ils seront probablement incarcérés dans les prochains mois pour purger le reste de leur peine*. En ce qui concerne la condamnation de la compagnonne, il y aura une autre audience sur la question de la libération conditionnelle refusée jusqu’à présent. La date n’a pas encore été fixée.

D’autres informations suivront, dès que nous aurons fait le tri ou que nous en saurons plus.

Liberté et bonheur !

* NdT : Deux d’entre eux avaient en effet effectué 16 mois de prison préventive, avant que tous trois ne soient condamné.e.s le 5 novembre 2020 à respectivement 22, 20 et 19 mois de prison ferme, puis remis en liberté provisoire.

Royaume-Uni : déportation des demandeurs d’asile vers le Rwanda

La justice britannique autorise l’expulsion de demandeurs
d’asile vers le Rwanda

Le Monde/TV5 Monde, 11 juin 2022 (extraits)

A quelques jours des premiers départs prévus, la justice britannique a autorisé, vendredi 10 juin, le projet controversé du gouvernement d’envoyer au Rwanda des demandeurs d’asile, rejetant le recours d’associations de défense des droits humains. Le juge de la Haute Cour de Londres, Jonathan Swift, qui examinait l’affaire en urgence, a estimé « important, dans l’intérêt public, que la ministre de l’intérieur puisse mettre en œuvre des décisions de contrôle de l’immigration ».

En vertu de cet accord, Londres financera dans un premier temps le dispositif à hauteur de 120 millions de livres (144 millions d’euros). Le gouvernement rwandais a précisé qu’il proposerait aux migrants la possibilité « de s’installer de manière permanente au Rwanda s’ils le souhaitent ».
Lire la suite

Danemark : déportation de centaines de prisonniers vers le Kosovo

Le Danemark va délocaliser des centaines de prisonniers
au Kosovo

Libération, 27 avril 2022 (extrait)

Un accord signé avec le petit pays des Balkans va permettre au Danemark, partisan d’un strict contrôle des frontières, d’y transférer 300 détenus étrangers. Les ONG s’alarment du risque de violences dans des prisons saturées.

Il était déjà le premier pays européen à autoriser le renvoi de réfugiés syriens à Damas , l’un des seuls aussi, avec le Royaume-Uni de Boris Johnson, à vouloir externaliser les procédures d’asile hors de ses frontières, notamment en Afrique. Le Danemark, qui se targue de mettre en œuvre l’une des politiques migratoires les plus strictes d’Europe , a franchi mercredi une nouvelle étape dans le contrôle de ses frontières. Le Royaume d’Europe du Nord a signé un accord avec le Kosovo pour envoyer 300 détenus étrangers dans ce petit pays du sud des Balkans, comptant parmi les plus pauvres d’Europe, en échange du versement d’un « loyer » de 15 millions d’euros par an.

Cette mesure vise à soulager le système pénitentiaire danois, confronté à un problème de surpopulation carcérale. « Nous avons maintenant signé un accord novateur qui garantira une meilleure capacité dans nos prisons surpeuplées et soulagera la pression sur nos agents pénitentiaires », a indiqué dans un communiqué le ministre danois de la Justice, Nick Haekkerup. Depuis 2015, le pays scandinave a vu son nombre de détenus augmenter de 19 %, atteignant début 2021 les 4 000 individus, nombre excédant la capacité maximale théorique. D’ici 2025, 1 000 places pourraient manquer dans le système carcéral danois, soit 20 % de sa capacité actuelle. La crise est encore aggravée par la baisse du nombre de surveillants, ayant diminué de 18 % depuis 2015.

Lire la suite

[Affiche] Athènes (Grèce) : Solidarité avec les anarchistes en butte à la répression à Munich

Affiche collée à Athènes

Solidarité avec les anarchistes en butte à la répression à Munich

Au petit matin du mardi 26 avril *, la police allemande a perquisitionné 4 domiciles de compagnons à Munich, ainsi que la bibliothèque anarchiste Frevel et une imprimerie. L’ensemble des machines et du matériel présents dans l’imprimerie ont été emportés dans des camions, tandis que dans les domiciles et la bibliothèque anarchiste, la plupart des publications, des documents personnels, des ordinateurs, des téléphones, des imprimantes et des supports de stockage numériques ont été confisqués.

Trois personnes sont accusées de « former une organisation criminelle » (article 129). Dans l’argumentation officielle de cette accusation, les flics pointent un refus des accusés de s’intégrer dans la société, leur rejet de l’État et de ses institutions, leur croyance en la violence comme moyen de lutte légitime, et plus précisément, leur participation à la création et à la distribution de l’hebdomadaire anarchiste Zündlumpen. Deux des accusés ont été arrêtés brièvement. Un prélèvement d’ADN a été ordonné pour tous les trois accusés.
Lire la suite

Quand les flics prennent tes empreintes, ta photo et ton ADN de force

Indymedia Lille, 11 mai 2022

Le 24 janvier 2022, dans le cadre de la loi relative à la responsabilité pénale et à la sécurité intérieure, un nouvel alinéa a fait discrètement son apparition dans l’article 55-1 [1] du code de procédure pénale, qui réglemente la prise d’empreintes et de photo en garde à vue.

Le nouvel alinéa en question :

« Sans préjudice de l’application du troisième alinéa, lorsque la prise d’empreintes digitales ou palmaires ou d’une photographie constitue l’unique moyen d’identifier une personne qui est entendue en application des articles 61-1 ou 62-2 pour un crime ou un délit puni d’au moins trois ans d’emprisonnement et qui refuse de justifier de son identité ou qui fournit des éléments d’identité manifestement inexacts, cette opération peut être effectuée sans le consentement de cette personne, sur autorisation écrite du procureur de la République saisi d’une demande motivée par l’officier de police judiciaire. L’officier de police judiciaire ou, sous son contrôle, un agent de police judiciaire recourt à la contrainte dans la mesure strictement nécessaire et de manière proportionnée. Il tient compte, s’il y a lieu, de la vulnérabilité de la personne. Cette opération fait l’objet d’un procès-verbal, qui mentionne les raisons pour lesquelles elle constitue l’unique moyen d’identifier la personne ainsi que le jour et l’heure auxquels il y est procédé. Le procès verbal est transmis au procureur de la République, copie en ayant été remise à l’intéressé. »

Cet article annonce tout simplement que désormais si les flics considèrent qu’ils n’ont pas ton identité, ils pourront te prendre ta signalisation de force dans le cas ou tu la refuses (à savoir, un portrait photo et la prise de tes empreintes). Ce n’est pas nouveau en Europe, l’état français se rapproche des politiques de l’espagne, l’’italie, l’allemagne ou encore la belgique, mais on avait pu jusque là y échapper. Ce bout de loi n’a pas fait grand bruit, et il n’y a pas eu jusque là d’échos de son application. C’est aujourd’hui chose faite, avec ma dernière garde à vue, et celle d’autres compagnons.

Contexte de départ : Le vendredi 22 avril , des baqueux s’introduisent dans un squat, prétextant une tentative de cambriolage. Une des trois personnes présentes dans la maison est embarquée, poursuivie pour violence sur PDAP. Un rassemblement s’organise rapidement le soir même, depuis le squat du Marbré (il apparaît dans le dossier que nous étions pris en filature depuis le Marbré). On est une petite dizaine, mais impossible d’arriver devant le commissariat, de très nombreux flics nous barrent la route, et ne tardent pas à embarquer presque tout le monde. Je cours et me fait prendre en chasse jusqu’à mon interpellation.

Lire la suite

Munich (Allemagne) : à propos de perquisitions et de la saisie d’une imprimerie

Munich : A propos de descentes de police et d’une procédure de §129 contre des anarchistEs et du vol d’une imprimerie
traduit de l’allemand de Zuendlappen, 7 mai 2022

Que s’est-il passé ?

Comme nous l’avons déjà relaté, des descentes coordonnées de flics ont eu lieu mardi 26 avril contre des anarchistEs de Munich, sur la base de l’accusation de création d’une organisation criminelle (§129). Dans ce cadre, 4 appartements ont été perquisitionnés (dont 2 sans qu’aucun des accusés n’y habite), ainsi que plusieurs caves (parfois aussi les pièces voisines de celles prétendument attribuées aux accusés), une imprimerie et la bibliothèque anarchiste Frevel.

Coordonnés par le service de protection de l’Etat (K43, soit « Criminalité à motivation politique», NdT), une bande de flics cagoulés, armés de béliers, parfois d’armes à feu dégainées et même d’une cotte de mailles (oui, on ne sait pas si ce flic a perdu un pari ou si c’était la semaine des chevaliers), ont fait irruption dans les appartements à 6 heures pile du matin. Ces fameux paquets de testostérone ont même défoncé une porte dont la clé se trouvait à l’extérieur. Dans certains cas, eux-mêmes ou leurs collègues du service K123 (investigation numérique/surveillance des télécommunications) devaient s’être connectés au préalable au réseau WLAN local, en tout cas ils semblaient savoir exactement quels appareils étaient à ce moment-là connectés au réseau WLAN local. Munis de powerbanks [batterie portable] et de cages de Farraday en forme de sac (qui servent de protection contre les signaux radio), les agents se sont immédiatement jetés sur ces appareils (tous des smartphones) et les ont sécurisés lorsqu’ils étaient allumés.

Après ce prélude, les enquêteurs du K43 se sont approchés et ont présenté aux personnes concernées les ordonnances de perquisition et les pseudo-témoins amenés sur place par les autorités municipales locales. Et c’est parti pour un tour : pendant environ six heures et demie, les porcs ont fouillé à la recherche des objets habituels, comme des ordinateurs, des supports de stockage, des téléphones portables, mais aussi des imprimantes, des publications anarchistes, des « documents et/ou des fichiers qui renseignent sur les idées d’extrême gauche et anarchistes » des accusés, des enregistrements personnels, des données financières, des « documents et/ou fichiers renseignant sur d’éventuels projets d’attentats des accusés», ainsi que des « plans, outils et/ou matières premières pour la fabrication de bombes, d’engins incendiaires ou d’autres objets susceptibles de servir à commettre un attentat terroriste», rien que ça. Ils ont surtout saisi des supports de stockage, des ordinateurs (y compris ceux de non-accusés), des imprimantes, des notes personnelles, de la correspondance, plusieurs centaines de publications anarchistes dans des langues les plus diverses. En outre, ils ont cherché avec zèle des contrats de location pour des locaux loués, et les ont certainement réclamés aux propriétaires des caves perquisitionnées.
Lire la suite

Munich (Allemagne) : série de perquisitions contre des domiciles et une bibliothèque anarchiste

[reçu par mail, 28 avril 2022]

Munich : perquisitions et article 129 * contre des anarchistes

Aujourd’hui, mardi 26 avril 2022, des perquisitions coordonnées ont eu lieu à Munich dans différents appartements ainsi qu’à la bibliothèque anarchiste Frevel, au prétexte de « formation d’une organisation criminelle ».

Les personnes concernées sont accusées d’avoir incité au crime à travers des publications anarchistes. Les flics ont confisqué pratiquement tous les journaux et brochures anarchistes ainsi que tout le matériel qui pourrait avoir un rapport avec l’impression de publications. Deux accusés ont été mis en garde-à-vue et des prélèvements d’ADN ont été ordonnés ; ils ont ensuite été relâchés, et tous les accusés sont en liberté.

Les flics essaient de nous intimider, de nous faire peur et de nous terroriser, mais nous ne sommes pas étonnés qu’en période d’état d’urgence et de guerre, l’État s’en prenne à ses ennemis, aux idées anarchistes et à leur diffusion.
Lire la suite

Lesquin (Nord) : sextuple évasion du centre de rétention

Grande évasion au centre de rétention administrative de Lesquin
La Voix du Nord, 21 avril 2022 (extrait)

Six hommes s’étaient fait la belle dans la soirée du 16 avril, du centre de rétention de Lesquin. L’escapade aura été de courte durée. L’un après l’autre, les évadés ont été repris et jugés cette semaine. Le cinquième comparaissait ce vendredi. Le sixième reste en fuite.

Jugé ce mardi, A. est le premier à avoir été récupéré. Le 16 avril, rappelle le juge, six retenus « se font la belle ». Une porte du bâtiment B du centre de rétention administrative (CRA) de Lesquin a été dégradée. L’accès à la cour de promenade est ouvert. Le groupe franchira les deux grillages d’enceinte, à l’aide de draps noués.

Lire la suite

Limoges (Haute-Vienne) : quelques infos sur l’enquête suite à l’incendie de l’émetteur TDF des Cars

[Suite à l’incendie de huit voitures d’Enedis à Limoges en janvier 2020, puis à celui d’un émetteur TDF comprenant des antennes de radio, télé, téléphonie et militaires en février de l’année suivante aux Cars (sud de Limoges), une douzaine de personnes ont été perquisitionnées et /ou gardées à vue dans le Limousin le 15 juin 2021. Depuis, trois personnes sont toujours mises en examen et placées sous contrôle judiciaire, notamment pour « destructions en bande organisée par moyen dangereux » (dont destruction de biens relevant d’ « intérêts fondamentaux de la nation ») et pour « association de malfaiteurs ». Plusieurs recours en nullité ont été lancés par les accusés au niveau de la cour d’appel de Limoges, devant laquelle se tenait notamment un rassemblement de soutien le 24 février 2022.

Il y a quelques mois, un journal alternatif de la région a rendu public différentes mesures qui ont été utilisées dans cette enquête : filatures, pose de micros dans des domiciles et véhicules, prise sauvage d’ADN sur la portière de voiture d’une personne suspectée, demande à Enedis de la liste des personnes ayant refusé le compteur Linky dans la région, demande au quotidien local de la liste des IP s’étant connectés à son article relatant l’incendie, installation de keyloggers (enregistreurs de claviers) dans les ordinateurs des personnes surveillées.
Nous le reproduisons ci-dessous pour infos.]
Lire la suite

Paris : Un micro de flics trouvé à la bibliothèque anarchiste Libertad

Bibliothèque anarchiste Libertad, 2 avril 2022

Coucou à toutes et tous,

Bien que mes concepteurs m’aient pompeusement baptisée « RISO comcolor 7050 » en sortie d’usine, je suis plus connue sous le nom d’imprimante-photocopieuse de la bibliothèque anarchiste Libertad. Mon déménagement loin de la sale gueule des spéculateurs immobiliers qui m’employaient initialement me procura il y a deux ans un brin d’ivresse : adieu factures, quittances de loyer et autres dépliants publicitaires à reproduire… et que vivent les idées subversives ! Imaginez un peu si j’avais dû finir mes jours dans une énième succursale de la domination, à imprimer d’indigestes mémoires universitaires ou d’insipides pétitions démocrates adressées au pouvoir. Bref, dans cette bibli de Belleville, ce sont plutôt affiches, tracts, journaux, brochures et autres joyeusetés anti-autoritaires qui ont commencé à défiler sous mes yeux à un rythme saccadé, quand je ne roupillais pas pépère dans mon coin au milieu de livres et de discussions enflammées contre ce vieux monde.
Jusqu’à ce bel après-midi de printemps…

Mardi 29 mars 2022, après avoir retiré une quinzaine de vis pour enlever plusieurs carters et accéder enfin à mes entrailles, des esprits curieux se sont en effet soudain retrouvés nez à nez avec un petit voyant rouge. Alors qu’ils tentaient pour la énième fois de résoudre une panne récurrente, c’est sur un dispositif d’écoute bien planqué qu’ils sont tombés. J’ignore depuis combien de temps il se trouvait là, mais toujours est-il que les larbins policiers ont au moins dû entrer dans la bibliothèque quand il n’y avait personne, avant de choisir mon bide pour le dissimuler et y faire un peu de bricolage. Pour cela, ils ont directement soudé deux câbles à ma prise d’alimentation, qu’ils ont ensuite relié à un transformateur (220v/12v), lui-même connecté à un petit boîtier contenant une carte routeur RB800 modifiée, une batterie, une carte micro SD de 64 Go, une carte sim Orange… d’où dépassaient une antenne et deux micros (gauche et droite), fixés au plus proche des fentes donnant vers l’extérieur. L’imposante stature de ma carcasse l’empêchant de partir en vadrouille, ils n’ont par contre pas jugé nécessaire de me rajouter un GPS, bien que la connectique soit présente à l’intérieur du boîtier. Enfin, suite à une petite autopsie, il s’avère que ce dispositif a été fabriqué par l’un des fournisseurs de différents services de renseignement : Innova, implanté à Trieste (Italie)*.

Quant au fond, il n’y a rien d’étonnant à ce que celles et ceux qui entendent détruire toute autorité fassent l’objet des attentions indiscrètes de l’État, que ce soit dans des bibliothèques ou des domiciles, des véhicules ou via les téléphones portables, dans le cadre d’enquêtes judiciaires comme de besogneuses « notes blanches » des services de renseignement. Même si c’est plus largement tout individu qui ne file pas droit qui peut entrer dans son collimateur. Ce n’est ainsi ni la première ni la dernière fois que les unes et les autres dénicheront ici ou là de tels dispositifs de surveillance.

Continuer à défendre et à diffuser ses idées subversives sans tomber dans la paranoïa, tout en trouvant des manières d’approfondir des relations affinitaires loin de tout appareillage électronique reste encore et toujours un défi. Quant à rendre publique cette découverte afin qu’elle puisse être utile à tous –selon les bons conseils que nous a immédiatement prodigués notre amie Riso–, cela nous semble le minimum à faire dans ce genre de cas.

Quelques participantes et participants
à la bibliothèque anarchiste Libertad
19 rue Burnouf – 75019 Paris
Permanences tous les mardis de 17h à 20h

* Voir ici : https://earsandeyes.noblogs.org/innova/

PS : on trouvera ci-joint l’ensemble des photos du dispositif-espion, ainsi que la fiche technique du RB800.

Mediapart, chien de garde de la DGSI

Mediapart, chien de garde de la DGSI
soutienauxinculpeesdu8decembre, 1er avril 2022

Alors que ses camarades et avocat.es tentent de visibiliser depuis des semaines la situation de Libre Flot, en grève de la faim après 15 mois passé à l’isolement pour une affaire pour laquelle il n’a pas été jugé, la DGSI organise une opération de contre-propagande dans laquelle elle a trouvé comme relai le journal Mediapart.

Une certaine vision de l’investigation

La situation était pourtant aussi simple que révoltante. Voilà 15 mois que Libre Flot et 6 autres accusé.es attendent leur jugement. Quinze mois depuis lesquelles Libre Flot est enfermé à la taule de Bois d’Arcy alors que ses camarades ont été progressivement libéré.es. Quinze mois durant lesquels on l’a laissé croupir à l’isolement. Quinze mois durant lesquels il a documenté dans ses lettres les graves dommages que l’absence de contact humain faisaient subir à son mental. L’isolement est une torture que rien ne justifie. La justice française la fait subir illégalement depuis 15 mois à Libre Flot en la justifiant uniquement par ses chefs d’inculpation, alors même qu’il est présumé innocent. Et voilà 33 jours qu’il s’est mis en grève de la faim, mettant en jeu ce qu’il lui reste de santé mentale et physique, pour exiger la fin de cette situation, le tout dans le silence assourdissant des médias capitalistes.

Ses avocat.es tentaient hier de briser ce silence via une conférence de presse. Mais la DGSI a décidé de tirer la première. Elle l’a fait par le biais de la journaliste Camille Polloni et de son journal Mediapart, dans un article laconiquement intitulé « Dans la seule affaire « terroriste » d’ultragauche, une grève de la faim qui s’éternise » – le mot « terrorisme » étant mis entre des guillemets de rigueur, mais certainement pas le mot « ultragauche », terme policier dont personne ne sait vraiment ce qu’il signifie. Les mots des flics repris dès le titre sans distance, on sentait que l’on allait déguster.
Lire la suite