Lawrenceville (États-Unis) : attaque d’un cimentier travaillant pour Cop City



Faire à nouveau peur aux entrepreneurs
(Traduit de l’anglais de Scenes from the Atlanta Forest, 15 novembre 2023)

Dans la nuit du 13 novembre, nous avons incendié 6 camions de l’entreprise de ciment Ernst Concrete au 553 Seaboard Industrial Drive. Ernst participe actuellement aux fondations du chantier de Cop City. Ce chantier, comme tant d’autres, n’est absolument pas surveillé.

Les camions-toupie à versement frontal ont de grands compartiments moteur à l’arrière, accessibles sans ouvrir les portes. Nous avons placé des dispositifs incendiaires et du petit bois à proximité du bloc moteur, du réservoir de carburant situé derrière celui-ci et des doubles pneus arrière. Nous encourageons de nouvelles expérimentations concernant le placement d’engins incendiaires.

Il fut un temps où les entrepreneurs avaient peur de se lancer dans ce projet. Si nous parvenons à rendre le coût du travail supérieur au profit, ils lâcheront l’affaire. Se faufiler la nuit est amusant et brûler de la merde est cool.

(Suit une liste de sites d’Ernst Concrete aux Etats-Unis, à retrouver dans le communiqué original)

Munich (Allemagne) : deux nouvelles abatteuses réduites en cendres

Quelques jours après l’incendie dominical de deux abatteuses, une dans le parc Forstenrieder et l’autre dans la forêt de Perlach, les exploiteurs de forêts au sud de Munich ne sont pas au bout de leurs peines, tant il semble que les diablotins qui peuplent ces bois ne soient pas prêts d’hiberner.

La nuit du 14 au 15 décembre, au beau milieu du parc Forstenrieder près de Pullach, entre l’autoroute A95 et la Wolfratshauser Straße, deux nouveaux engins forestiers garés à 30 mètres l’un de l’autre sont en effet partis en fumée. L’attaque s’est produite dans la nuit, et les pompiers n’ont plus eu qu’à éteindre des restes de carcasses fumantes au petit matin.

Les dégâts sont évalués à au moins 500  000 euros, et c’est le groupe d’enquête spécial « Raute » de la police criminelle qui est chargé de l’affaire, vu que « les auteurs sont vraisemblablement issus de milieux extrémistes », comme on dit peu élégamment dans la presse locale.

[Synthèse des médias régionaux allemands (Merkur), 15 décembre 2023]

Munich (Allemagne) : une nuit dominicale agitée

Lundi dernier, les zélés porte-voix de la préfecture de Bavière ont été un peu déboussolés dans leurs comptes-rendus de l’actualité dominicale. Alors que le premier week-end de décembre avait été marqué par des chutes de neige bloquant temporairement le trafic ferroviaire et aérien de Munich, le suivant a en effet connu des pics de chaleur aussi soudains qu’inhabituels. En cause, des incendies tout sauf fortuits qui sont venus s’inviter aux prémices de l’hiver, mettant ainsi hors d’état de nuire plusieurs structures de la domination.

Sans image, sans un mot, et en trois endroits différents : dans la forêt de Forstenrieder au sud-ouest de la ville, dans la forêt de Perlach située plus au sud, mais aussi en plein centre de Munich, sous un pont qui enjambe le fleuve Isar. Dans les deux premiers cas un peu plus champêtres, comme le dit un grand quotidien régional, « ce serait une énorme coïncidence que deux machines forestières lourdes, volumineuses et coûteuses, mais très éloignées l’une de l’autre, prennent feu en même temps en raison de défauts techniques ». A chaque fois,  c’est une abatteuse, cette machine à 500 000 euros pièce servant à couper, ébrancher et débiter les arbres en un rien de temps, qui est partie en fumée sous les étoiles.
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Allemagne : petite contribution à propos de l’infrastructure (européenne) de guerre

Le réseau de transport trans-européen (TEN-V), la logistique et la disponibilité militaires au vu de l’exemple du corridor ScanMed et de ses projets partiels actuels
Traduit de l’allemand de Sozialer Zorn, 1er décembre 2023

Avant-propos des auteur-e-s

Nous nous trouvons au début d’un siècle de guerres entre des blocs de pouvoir transnationaux, entre des états nationaux existants ou émergents, des guerres contre des populations en fuite et réfractaires. Des guerres pour des ressources stratégiques, pour la nourriture et l’eau, des guerres pour des constellations de pouvoir géostratégiques et des revendications territoriale. Cependant, quels que puissent être les motifs des guerres actuelles et à venir, nous refusons résolument d’y rejoindre un camp quelconque, puisque toute guerre se dirige uniquement contre les exploité-e-s et les opprimé-e-s de ce monde et ne sert qu’aux puissant-e-s pour accroître leur richesse et leur domination sur la vie. Il ne peut pourtant pas s’en suivre que nous restions à regarder les bras croisés comment les dominant-e-s préparent le carnage, commettent des génocides et des massacres, sèment la dévastation et la misère sur les êtres humains et le vivant même. S’il est aussi clair que nous ne dirigerons jamais les armes les un-e-s contre les autres sur ordre des MAÎTRES, rien au monde ne nous empêchera pourtant de combattre avec nos propres armes ce qui rend simplement la guerre possible, la propagande nationaliste, le processus militaro-industriel du génocide en cours, ainsi que, et ça n’est pas la moindre des choses, l’infrastructure de guerre en tant que telle. Et c’est justement cette infrastructure de guerre, ou ce qu’on appelle aujourd’hui l’infrastructure moderne „à double usage“ d’exploitation „pacifique“ de l’humain et de la nature d’une part, et de destruction militaire de l’autre, que nous voulons avoir en ligne de mire dans cette contribution à partir de l’exemple du dit corridor ScanMed (corridor Scandinavie-Méditerranée), qui est l’un des principaux axes d’infrastructure de transport de l’Union européenne, avec quelques-uns de ses projets partiels actuellement en extension ou en modernisation.
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1975 : Quand l’éco-sabotage faisait jaser

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Voici une enquête menée par la revue Ecologie sur l’éco-sabotage, réalisée en septembre 1975. L’enquête aborde les différentes réponses exprimées par différentes organisations anti-nucléaires, suite à l’attentat du 3 mai à Fessenheim ; et après l’attentat de Framatome le 6 juin 1975.

Des communiqués en réponse de la part des Amis de la Terre/Paris, le Mouvement Ecologique, le PSU, la CFDT d’Alsace, la Fédération Anarchiste,… pêle-mêle : l’occasion d’étaler toute une panoplie de positionnements divers entre dissociation et solidarité (ou faux-semblant).

Une lecture, qui malgré les années, semble toujours d’actualité !

(Trouvé sur Bure Bure Bure, 21 mars 2023)


Note
* le sigle C.S.F.R., présent dans cette enquête,  est l’acronyme du Comité de Sauvegarde de Fessenheim et de la Plaine du Rhin, groupe alsacien local créé en janvier 1970 pour s’opposer au projet de construction de deux réacteurs nucléaires à Fessenheim.
* le « Mouvement Ecologique » (1974-1978), est un des ancêtres du parti des Verts, créé suite à la candidature de René Dumont à la présidentielle de 1974.

Etampes (Essonne) : sabotage nocturne du trafic de marchandises (humaines)

Essonne : trois rames du RER C vandalisées
BFM, 11 décembre 2023 (extrait)

Trois rames du RER C ont été vandalisées en Essonne dans la nuit du mercredi 6 décembre dernier. Des vitres de rames ont notamment été brisées et un tableau de bord incendié.

« Transilien Voyageurs condamne cet acte de vandalisme et a porté plainte », a indiqué la société, qui précise qu’une « enquête de police est en cours ».

Les dégradations ont engendré une perturbation du trafic le jeudi matin sur la ligne du RER C, en raison de « l’indisponibilité des trains », a précisé la SNCF.

Marin-Epagnier (Suisse) : Plage et sabotage contre Lafarge-Holcim

Mission « Dans les réservoirs : LA PLAGE »
Renversé (Suisse romande), 11 décembre 2023
(avec le post scriptum du communiqué original)

Dans le cadre des Journées d’Actions internationales contre le béton initiées par les Soulèvements de la Terre, nous avons décidé de viser le leader régional qui se trouve à l’origine de très nombreuses constructions bétonneuses : E. Bühler & Fils à Marin-Epagnier (Neuchâtel, Suisse). Leur immense gravière pilotée par Lafarge-Holcim, exploite et prépare le composant principal du béton : le granulat. En paralysant leurs outils qui alimentent le premier maillon de la chaîne de l’artificialisation, nous espérons engendrer des répercussions sur tout le reste du processus.

Pour cette occasion, et en vue de la situation, il nous est paru davantage pertinent de privilégier une action directe de désarmement, discrète, ciblée, plutôt qu’une action symbolique inoffensive. Nous avons donc effectué un petit service nocturne aux nombreuses machines qui se trouvaient sur le site : notamment en leurs offrant un peu d’abrasif fin dans leurs réservoirs d’huile et de carburant. Nous avons aussi utilisé des pompes à graisse customisée avec 1/4 d’abrasif afin de donner un petit coup de pouce à différents points de graissage critiques. Cette petite escapade a été réalisée quelques jours avant les Journées d’Action afin de laisser les substances s’épanouir un maximum dans les blocs moteurs et les articulations de ces gros monstres. Nous avons été rempli de joie d’avoir pu réaliser ce geste défensif en sachant que ces machines sont les armes des saccageurs avec lesquelles ils attaquent tous les jours la possibilité même de vie sur terre. Il est temps, pour les militant.exs qui se sentent prêt.exs, de s’organiser afin de commencer à rendre les coups. Tout engin et infrastructure qui transforme d’une manière ou d’une autre des écosystèmes naturels en produits morts mérite d’être mis hors d’état de nuire. Que l’obscurité deviennent notre complice dans nos luttes futures !
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[Affiche] : Halte aux massacres !

Affiche vue sur les murs de Paris (France) et de Bruxelles (Belgique), novembre 2023, A2. Cliquer sur l’image pour ouvrir et imprimer le PDF

[Reçu par mail, 9 décembre 2023]

Une fois encore, la guerre embrase la région Palestine – Israël. Une vague d’attaques coordonnées menée par le Hamas a déchaîné une opération militaire à grande échelle de l’armée israélienne. À l’assassinat de sang-froid et à la prise d’otages répondent le bombardement de villes entières, la famine et la déportation de millions de personnes.

Le Hamas et Israël. Deux régimes aux mains tâchées de sang, c’est
indéniable. Deux pouvoirs militaires qui frappent dans le tas de manière indiscriminée. Deux autorités qui emploient la terreur pour tenter de conquérir ou préserver le pouvoir – un peu comme tous les États qui, y compris ici, n’hésitent pas à enfermer et écraser les rebelles à leurs lois.

Car cela ne fait que peu de différence, au fond, s’ils commettent leurs massacres à l’arme blanche ou en appuyant sur un bouton, si leurs soldats portent un uniforme noir ou vert, si leurs boucheries sont légales ou illégales. Ils se mettent tous au même niveau à partir du moment où ils ôtent à l’individu la possibilité de vivre comme il
l’entend.
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Val-de-Reuil (Eure) : « détruire l’outil industriel » | (MàJ)

Dans l’Eure, le site industriel Lafarge a été attaqué à Val-de-Reuil
Ouest France/Paris Normandie/France3, 10 décembre 2023

Plusieurs sites industriels du groupe Lafarge ont été occupés et tagués par des groupes écologistes dans toute la France à l’occasion d’une « journée d’action contre Lafarge et le monde du béton ».  Ce dimanche 10 décembre 2023 à 12h30, le site Lafarge situé à Val-de-Reuil dans l’Eure, n’a pas fait exception, annonce la préfecture du département sur X (anciennement Twitter) : « Le site Lafarge vient d’être l’objet d’une violente attaque de militants écologistes destinée à détruire l’outil industriel ».

Sur place, les militants ont dégradé les installations de manière « extrêmement importante » selon le sous-préfet de Bernay, Philippe Fournier-Montgieux, sur place. Des produits ont été introduits dans les silos à béton pour empêcher le site de fonctionner. Le montant des dégâts pourrait s’élever à plusieurs centaines de milliers d’euros. Au total, 18 salariés sont au chômage technique. Le site ne sera pas en mesure de reprendre une activité normale ce lundi 11 décembre.
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Santiago (Chili) : Francisco condamné à 86 années de taule et Mónica à 12 ans + leurs déclarations devant les juges

Traduit de l’espagnol de informativo anarquista, 8 décembre 2023

Aujourd’hui 7 décembre 2023, la 6e Cour pénale orale de Santiago a décidé de prononcer de longues peines contre la liberté de nos compagnon.nes, tentant de frapper et d’enterrer dans le béton les idées et les pratiques anarchistes avec cette sentence gerbante. En détail, les condamnations sont les suivantes :

Mónica Caballero a été condamnée à 12 ans de prison, pour complicité dans la double attaque explosive contre l’immeuble Tánica en février 2020.

Francisco Solar a été condamné à un total de 86 ans de prison. Cela concerne : deux envois de colis piégés (à la caserne 54 des carabiniers, blessant huit d’entre eux, et à l’ancien ministre de l’Intérieur et de la Défense Rodrigo Hinzpeter, en juillet 2019) : 12 ans + 12 ans. Un chef d’accusation de tentative d’homicide sur des carabiniers : 15 ans. Un délit de blessures graves contre un carabinier : 6 ans. Un délit de blessures moins graves : 600 jours. Cinq délits de blessures légères : 100 jours (pour chacun d’entre eux), soit 500 jours. Un délit de dommages aggravés (la caserne) : 818 jours. Un chef d’accusation pour tentative d’homicide contre Hinzpeter : 12 ans. Deux délits de pose d’un engin explosif (Tánica) : 12 ans + 12 ans.

On saura dans les prochains jours si l’une ou l’autre des parties de la défense fait appel des condamnations, sinon il n’y aura pas de modification des peines imposées par les juges.

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Meuse : la tradition du relai de la flamme enfin reconnue

[Article repris du site Manif-Est, 7 décembre 2023. Note : nous avons ôté le lien cliquable vers le site du Ministère des sports]

On a dit beaucoup de mal des Jeux Olympiques – à juste titre – et ce depuis longtemps. C’était déjà de la merde à Londres et à Rio, à Albertville ou à Pékin, c’était déjà le lieu de l’exaltation des nationalismes à Berlin en 1936 et il y a fort à parier qu’on aurait même trouvé ça nul dans la Grèce antique. Pourtant, force est de constater que le Comité olympique n’est pas toujours dépourvu de bon sens et qu’il sait reconnaître, apprécier et valoriser les coutumes locales. Il en va ainsi de la venue prochaine de la Flamme olympique dans le sud du département de la Meuse.

Le 29 juin 2024, le « Relai de la flamme » traversera en effet nos verdoyantes campagnes. On pourrait légitimement se demander pourquoi. C’est vrai qu’un événement de moins d’une journée dont le coût (à la charge du département) excède le budget annuel du Conseil général pour le sport, ça peut sembler surprenant. Et puis quand on pense à la Meuse, on ne pense pas directement à l’athlétisme ou au lancer de javelot, encore moins au tennis ou au breakdance (oui, c’est un sport olympique désormais). Certes, la pédale de bicyclette a été inventée à Bar-le-Duc mais ça ne peut pas suffire pour labelliser tout ça « Terre de Jeux ».

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Brochure : Femme à maintenir séparée…

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[Trouvé sur Montréal contre-information, 5 décembre 2023]

Femme à maintenir séparée. La prison, le genre et la violence de l’inclusion, traduit de l’anglais (2020) en juillet 2023, A5, 20 p.


Avant toute chose, un avertissement : ce texte est écrit par et pour des personnes queers et leurs ami-e-s. Il a pour intention de contribuer au débat autour de l’inclusion et des identités, où la validité des personnes queers n’est pas questionnée. Quiconque utilise ce texte pour contribuer à de l’homophobie ou de la transphobie est un foutu crétin.

Quand la porte de la cellule se referme enfin, quand le bruit métallique des clés s’éloigne, tu sais que t’iras pas plus loin aujourd’hui. Enfin tu peux relâcher ton souffle, seul-e avec ton matelas, et être dans ton propre corps à nouveau, ton corps qui n’est plus un problème à résoudre ou une question à laquelle répondre. Simplement ton poids familier sous la couverture, où tu peux trembler encore et encore, et essayer de dormir et de te préparer à ce qui va venir.

J’ai fait de la taule autant dans des prisons pour hommes que pour femmes, et j’en ai beaucoup appris sur le monde dans lequel on vit. Sur le genre et sur comment l’État le perçoit, et sur la façon dont le genre est une forme de contrôle. Ici, dans le territoire appelé Canada, l’État a changé ses règles sur la façon dont ses institutions traitent le genre il y a de ça quelques années. Il a ajouté «l’identité de genre» à la liste des «catégories protégées», comme la race ou le sexe, dans le projet de loi C-16. Cela signifie qu’il a fallu s’informer sur comment respecter l’auto-identification de genre.

Dans le monde austère et violent de la prison, la fragilité de ce cadre progressiste du genre apparaît clairement. La société canadienne a une approche – officiellement – positive de la différence, à travers l’inclusion de diverses identités basées sur l’auto-identification. C’est en grande partie le résultat de luttes, mais nous devons aussi être capable de le critiquer pour continuer à lutter pour un monde sans prisons et sans la violence du genre. On se penchera plus tard dessus dans le texte, mais adopter nous-mêmes la vision purement positive de l’identité de genre que véhicule l’État peut nous mener à une compréhension simpliste de (l’hétéro-)sexisme et à défendre les projets de l’État contre les réactionnaires, alors que nous devrions les attaquer à notre façon.

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Brochure : Florilège des révoltes suite à l’assassinat de Nahel

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[Trouvé sur Indymedia Nantes, 20 octobre 2023]

Florilège des révoltes suite à l’assassinat de Nahel, A5, 60 p. septembre 2023


Introduction

Suite à l’exécution de Nahel par les flics lors d’un contrôle routier le 27 juin 2023, des révoltes ont embrasé les nuits de la France entière. Ce qu’il s’est passé, les traces que ces quelques nuit sont laissées, sont inoubliables pour chacun-e les ayant vécues. Pour que l’on puisse transmettre ces histoires, ces ressentis, il faut y mettre des mots, faire des récits. C’est grâce à de multiples textes, initiatives,auxquels cette chronologie prétend modestement participer, que l’on peut arracher au récit du pouvoir ces actes révoltés, et en tirer nos propres bilans dans l’espoir que ça recommence et que la prochaine fois ça aille plus loin dans la remise en cause de ce monde de domination.

Quand il se passe ce que j’ai l’impression d’avoir attendu depuis toujours – pas juste les bras croisés dans une attente passive, mais ce pourquoi je me bouge à peu près quotidiennement dans l’espoir de rencontrer des complices qui partagent ma rage, ce pourquoi je tente de faire des trucs qui pourraient résonner dans le cœur d’inconnu‑es- je me sens partie prenante de la révolte, à la première personne,et j’ai envie d’y porter mes rêves de liberté. C’est pour ça que je suis descendue dans la rue qui grondait sous mes fenêtres, et même si je suis a priori pas la plus représentative des émeutièr-es, j’ai envie de participer à faire vivre ces émeutes et m’en nourrir.

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Note : les chronologies utilisées par les auteur.es de la brochure font l’objet de mises à jour régulières sur ce site, en les complétant « à l’envers » avec des attaques qui n’avaient alors pas été portées à notre connaissance, mais le deviennent suite aux vagues d’arrestations ou de procès post-émeutes qui n’ont malheureusement pas cessé depuis juin.

Saint-Égrève (Isère) : sabotage nocturne contre le bétonneur Vicat

Rebellyon, 5 décembre 2023

Dans la nuit du 3 au 4 décembre, dans le cadre des journées d’actions contre Lafarge et le monde du béton, nous avons décidé d’agir pour mettre un coup d’arrêt à la production de la cimenterie Vicat de Saint Egrève.

Si, à travers cette action, c’est toute l’industrie du béton que nous attaquons, le choix du groupe Vicat n’est pas un hasard. Loin de l’image de petite entreprise locale qu’il tente de promouvoir, Vicat est un géant du béton qui produit chaque année près de 23 millions de tonnes de matériaux, pour un chiffre d’affaire de plus de 3 milliards d’euros. Le groupe possède une douzaine de filiales dans le monde, dont une partie en Afrique de l’Ouest où, dans une logique néo-coloniale dramatique, il pollue massivement les eaux et les airs.

Le groupe tente de faire croire à des intentions écologistes, en mettant par exemple en avant le transport des matières premières par le téléphérique du site de Saint-Egrève – fabriqué par POMA, le fossoyeur du nucléaire à Bure. Pourtant, ses activités restent parmi les plus émétrices au monde avec 20 méga tonnes de CO2 par an relachées dans l’atmosphère, et il n’a pas diminué ses émissions au cours des dernières années malgré ses promesses. Au delà de ces émissions, l’entreprise contribue à la destruction du vivant de bien d’autres manières. Après avoir vendu du béton pour la construction d’EPR, pris part à l’artificialisation des sols dans le cadre du Grand Paris, le groupe a récemment fait l’acquisition de l’entreprise de transport SATM afin de pouvoir participer directement au chantier abberant du Lyon-Turin.

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Athènes (Grèce) : feu aux machines sur le chantier du métro

Traduit du grec d’Indymedia Athènes, 4 décembre 2023

Le 17 novembre au petit matin, nous avons attaqué et incendié 3 engins d’Attiko Metro sur le chantier de la ligne 4 dans le quartier de Kaisariani, à la jonction des rues Ethniko Antistaseos et Filolaou.

Notre action est la continuation du slogan que nous avons crié tant de fois avec des milliers d’autres manifestants, lors des rassemblements et des manifestations contre la destruction de la place Exarchia, opérée à travers la coopération de l’État, des entrepreneurs, de la compagnie Attiko Metro et des autorités municipales. Des mobilisations qui se sont intensifiées récemment, suite à l’invasion de la place par des engins de chantier afin de débarrasser la zone de ses arbres, buissons, etc.

Nous avons pris le risque de mener cette attaque afin de donner du courage à ces mobilisations et de nuire, ne serait-ce qu’un peu, au prestige et aux intérêts économiques d’Attiko Metro et de ses sous-traitants. Nous pensons que ces actions, ainsi que les diverses mobilisations des habitants d’Exarchia et d’autres endroits, pourraient ouvrir une brèche dans les plans de l’État et des intérêts économiques qui tentent d’imposer ce projet. N’oublions pas que la ligne 4 du métro, actuellement en construction, doit engloutir toute une série de places, d’espaces verts et d’espaces non aménagés sur son passage : la place Kypseli, la place Potomaya, la place Kolonaki, le parc Evangelismos, la place Gardenia, le bois du campus universitaire, etc.
Et les conséquences de ce projet ne se limitent pas à la destruction de toute notion « d’espace vert », mais s’étendent également à la restructuration de la vie de zones entières : marchandisation des quartiers, forte augmentation des loyers, déplacement des couches sociales les plus pauvres, congestion du trafic autour des nouvelles gares, etc. Autant de raisons qui nous poussent à rejeter en bloc la planification urbaine de l’extension du métro au sein de la métropole, même s’ils nous promettent une mobilité plus rapide dans notre exploitation quotidienne.

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