[La nuit du 11 au 12 septembre vers 3h20, une quinzaine de voitures Tesla flambant neuves (des Model Y) ont été incendiées dans le quartier de Fechenheim à Francfort. Elles se trouvaient sur le terrain d’un concessionnaire automobile de la marque, et les dégâts s’élèvent à 500.000 euros, selon la police.
On trouvera ci-dessous la traduction de l’allemand du communiqué sorti le jour même (12 septembre) sur de.indymedia.]
Tesla flambées
La semaine dernière, s’est tenu à Munich le Salon international de l’Automobile (IAA). Lors de ce salon estival, toutes sortes de multinationales ont pu exhiber une fois de plus leurs belles voitures rutilantes et se féliciter de leurs succès économiques dans leurs salles de conférence climatisées, leurs limousines et leurs halls d’exposition.
En même temps, cet été a de nouveau été rempli d’incendies. A Rhodes. Au Portugal. A Maui (île de Hawaï). En même temps, les maisons de beaucoup de monde ont été inondées. En Slovénie ou en Autriche.
Les existences de beaucoup de personnes ont été anéanties. Ces catastrophes mortelles ont de nombreuses causes, et l’IAA en est une petite. Nous disons Switch off the system of destruction ! [Éteignons le système de destruction, voir ici]
Nous avons donc fait flamber quelques Tesla neuves ce soir à Francfort. En salutation aux protestations de Munich. Une attaque parmi d’autres contre l’industrie automobile destructrice.
Tesla est l’un de nos ennemis les plus éminents. Cette entreprise représente mieux que toute autre l’idéologie du capitalisme vert et la poursuite de la destruction globale et coloniale. Les moteurs électriques sont constamment présentés comme l’alternative propre. C’est un mensonge cynique. Comme d’autres entreprises, Tesla exploite des ressources dans le monde entier. Les matières premières nécessaires aux batteries des voitures électriques, comme le lithium et le cobalt, sont extraites en Amérique latine ou en Afrique dans des conditions misérables. Malgré la belle peinture verte, ce sont des combustibles fossiles qui sont utilisés pour les transporter et pour les extraire.
Tout cela est lié à l’oppression des communautés indigènes, dont la résistance doit nous inciter à agir.
Tesla accepte tout cela pour produire des voitures qui pourront se faufiler dans les centres-villes. Qui montreront jour après jour qu’il y a de la richesse. Mais pas pour tout le monde. Selon la logique du groupe Tesla, seuls quelques-uns ont le droit de posséder de telles voitures. C’est une question de classe qui détermine qui conduit ou a le droit de conduire ces voitures.
En guise de résistance, nous avons cette fois-ci attaqué un parking où se trouvent des Teslas à vendre. Souvent, et un peu partout, ce sont des Teslas appartenant à des particuliers qui sont touchées, quand ce n’est pas la construction de ses usines qui sont sabotées, comme à Berlin-Grünheide [le 26 mai 2021, en incendiant six de ses câbles à haute-tension, voir ici]. Tous ces actes sont importants pour nuire à ce groupe. Non seulement économiquement, mais surtout politiquement. Pour montrer que nous ne sommes pas d’accord avec les mensonges verts, le pillage des matières premières ou les villes et les routes qui n’appartiennent qu’aux riches. D’après nous, ces empoisonneurs doivent payer le prix fort !
Tesla fait partie d’un conglomérat de groupes qui sont la propriété d’Elon Musk. Ses fantasmes patriarcaux sont apparemment inépuisables. Il fait partie de ces personnes qui veulent dominer l’Internet, l’espace, les nouvelles technologies et l’intelligence artificielle, et ne semble pas connaître de limites à ses fantasmes de domination.
SpaceX est par exemple une entreprise qui veut créer davantage de moyens, de fusées et de vaisseaux spatiaux pour faire de l’espace une destination de vacances pour les plus riches et faire avancer l’idée d’habiter un jour Mars. L’appropriation et l’assujettissement de territoires pour le capitalisme se poursuit, désormais jusque vers Mars. Une dystopie qui en dit long.
Quant à l’entreprise neurotechnologique Neuralink, elle a pour objectif de relier le cerveau humain aux machines. On expérimente ainsi sur des animaux la manière dont les flux de pensées peuvent être lus. À long terme, cela devrait servir à guérir des maladies.
Mais tout comme SpaceX et Tesla, Neuralink aspire également à une perspective à plus long terme, dans laquelle les individus ont une valeur différente. Dans laquelle certains ont droit à une vie meilleure au sein de la catastrophe écologique qui est déjà là. Incorporer certaines pensées et certaines idées dans le développement de l’IA ne peut que donner naissance à une technologie profondément raciste.
Certains peuvent prétendre que leur voiture électrique n’est pas responsable de la destruction des écosystèmes mondiaux, de l’exploitation et du déplacement des populations. Certains s’arrogent le droit d’être aveugles face à leur privilège de destruction coloniale et écologique. Nous devons détruire ces conceptions patriarcales et colonialistes de l’avenir. Elles sont ennemies d’un monde et d’un mode de vie qui soient écologiques et solidaires.
Salutations à tous ceux qui sont en cavale et dans les prisons !
Switch Off – the system of destruction!