[Note : le détail du délibéré de la seizième chambre du tribunal correctionnel de Paris rendu le 22 décembre 2023 contre les sept accusé.e.s en anti-terrorisme de l’affaire du 8/12 se trouve ici]
Appel de la décision de justice
Les six inculpé.es condamné.es à du sursis probatoire et à l’inscription au FIJAIT font appel de la décision de justice. Cinq d’entre elleux ont une peine ferme aménageable en bracelet électronique avec exécution provisoire (de 8 à 12 mois), ce qui signifie que l’appel n’est pas suspensif de leur peine.
Seul l’inculpé qui écope de 2 ans avec sursis simple sans inscription au FIJAIT ne fait pas appel.
Lors des rendez-vous avec la juge d’application des peines anti-terroriste (JAPAT) du 15 et du 22/01/24, cette dernière a décidé de suspendre la peine ferme aménageable en bracelet des cinq condamné.es concerné.es, considérant que l’appel est suspensif, malgré l’exécution provisoire requise. En temps normal, la mention d’exécution provisoire est ajoutée à la peine (prononcée ici par la juge Roux) pour empêcher justement que l’appel suspende la peine à exécuter. Lire la suite
Le 25 septembre 2023, la Cour d’appel de Nancy a rejugé le compagnon anarchiste Boris, pour avoir incendié l’antenne-relais des quatre opérateurs télécoms, ainsi que celle des flics et des gendarmes, en avril 2020 sur le Mont Poupet (Jura).
Suite à cette attaque qui avait mobilisé en plein confinement des techniciens du ministère de l’Intérieur jusqu’au fin fond du Jura pour tenter de rétablir au plus vite leurs communications, de l’ADN du compagnon avait été retrouvé sur place. Après des mois d’écoutes et de filatures menées notamment par le Groupe Anti-Terroriste (GAT) de Dijon et des membres du GIGN venus spécialement de Versailles, et ce dans le cadre d’une enquête confiée à la Juridiction inter-régionale spécialisée (JIRS) de Nancy, Boris avait été arrêté à Besançon le 22 septembre 2020. Incarcéré en préventive à la prison de Nancy-Maxéville, il sera condamné en première instance le 19 mai 2021 à 4 ans de prison, dont deux ans assortis d’un sursis probatoire de deux ans (obligation de travailler, de rembourser les parties civiles et interdiction de porter une arme). Jugé sans avocat et dans un tribunal gardé par des CRS pour en interdire l’accès à l’ensemble des compagnon.nes solidaires présents sur place (au prétexte des restrictions liées au covid-19), Boris fera appel les jours suivants. Il sortira également une lettre publique de derrière les barreaux en juin, dans laquelle il défendra les raisons de cette double attaque.
[Reçu par mail, 16 janvier 2014]
Action contre la machine à expulser à l’aéroport de Carpiquet
Cette semaine, on est allé-e-s à l’aéroport de Caen-Carpiquet rendre une visite nocturne à Chalair Aviation. Cette entreprise, spécialisée dans le transport de cadres d’entreprises et de patrons, fournit depuis août 2022 ses avions et ses services à la Police aux Frontières française pour qu’elle puisse procéder à des expulsions. Le contrat d’un montant de 8 à 13 millions d’euros sur 4 ans rend Chalair Aviation complice de la politique raciste de l’État français. Grâce aux appareils de Chalair, la police peut réaliser des vols cachés (des expulsions par surprise contre les retenu-e-s en Centre de Rétention Administrative), notamment depuis l’aéroport du Bourget.
Pour info, le patron de l’entreprise s’appelle Alain Battisti. C’est
l’ancien dirigeant de la Fédération Nationale de l’Aviation Marchande (FNAM).
On s’est rendu-e-s jusqu’à l’entrepôt logistique de Chalair dans l’aéroport et on a tagué : « A bas les frontières » / « Collabos » / « Feu aux CRA » Lire la suite
Coutances. Un fourgon de police incendié devant le commissariat
La Manche Libre, 13 janvier 2014
Mercredi 10 janvier en début de soirée, c’est un passant qui a alerté le chef de poste du commissariat de Coutances : l’un des véhicules, un fourgon cellulaire utilisé pour les interventions, notamment le transport de prisonniers, était alors en proie aux flammes.
« Il était légèrement en contrebas, hors de la vision des agents. En sortant, ils ont constaté un début d’incendie à l’arrière, indique le commandant Maurice Bonnefond. Nous sommes intervenus avec un extincteur pour éteindre les dégâts, avant un appui des secours. »
Une fois l’incendie éteint, les policiers ont constaté de gros dommages sur le véhicule. « Il sera hors service pendant plusieurs mois », déplore le commandant. Une enquête est en cours pour déterminer l’auteur de l’incendie.
Comme depuis de nombreuses années et sûrement tant qu’il y aura des lieux d’enfermement, des prisonnier-ere-s ont pu entendre des feux d’artifices.
Des feux d’artifice ont été tirés au pied des murs de la prison pour homme de Fleury-merogis; devant la prison de la Santé; celle de Villepinte ou encore au Mesnil-amelot où il y a un CRA (centre de rétention administrative) malgré une présence policière médiatisée comme au CRA de Vincennes ou à la prison de Villepinte.
Crève la taule ! Solidarité avec les personnes arrêté.e.s à côté du CRA de Vincennes !
Paris : il s’échappe par la fenêtre en plein tribunal, trois
policiers légèrement blessés
LCI, 27 décembre 2023
Stupéfaction au tribunal administratif de Paris, mardi 26 décembre. Alors qu’un homme retenu au centre de rétention administrative de Vincennes (Val-de-Marne) comparaissait vers 17h30, il s’est échappé en pleine audience par une fenêtre de l’édifice, situé rue de Jouy, dans le 4ᵉ arrondissement de la capitale. En voulant rattraper le fugitif, trois policiers ont été légèrement blessés.
Pour rappel, le week-end dernier, 11 personnes ont réussi à s’évader du centre de rétention administrative de Vincennes, et sont toujours en fuite.
Mise à jour (Indy Nantes, 2 janvier)
Pour écrire au compagnon anarchiste arrêté à Toulouse le 20 décembre 2023 et placé en détention provisoire à la maison d’arrêt de Toulouse-Seysses (jusqu’à son procès le 1er février), adresser un mail à lettreaucompagnon@riseup.net Il comprend l’Occitan, le Francais, l’Espagnol, le Catalan, l’Anglais et l’Italien. Il est bienvenue de faire circuler cette adresse mail et sa demande de recevoir du courrier, à condition que la diffusion de l’adresse ne soit pas accompagné d’un discours innocentiste.
Un compagnon anarchiste arrêté à Toulouse le 20 décembre Indymedia Nantes, 27 décembre 2023
Arrêté lors d’une manifestation contre la loi des retraites le 6 juin dernier, il avait comparu libre devant le tribunal début juillet. Le compagnon avait été condamné à 10 mois de sursis, 5 ans d’interdiction de manif en Occitanie, et de lourdes amendes et des dédommagements pour les flics.
Le 20 décembre 2023, il a été arrêté dans un parc, par des flics en civil (l’ayant apparemment suivi à vélo) et qui lui ont annoncé un mandat de recherche le concernant. L’avocate qui avait défendu les flics lors du procès en juillet aurait dit qu’à la sortie de ce procès, elle a été bousculée et elle accuse le compagnon. Lors de sa garde à vue il lui a été quasi impossible de rencontrer un.e avocat.e, la plupart des commis.es d’office refusant probablement de défendre un client contre une de leur consoeur.
Le vendredi 22 décembre, après son déferrement et une nuit passée à la maison d’arrêt, il a comparu devant le tribunal. Le compagnon a demandé un délai pour préparer sa défense. La juge a décidé de le placer en détention provisoire jusqu’à son procès, qui aura lieu le 1er février au tribunal de grande instance de Toulouse.Le compagnon est donc aujourd’hui incarcéré à la maison d’arrêt de Toulouse-Seysses.
Nous tenons à lui souhaiter force et détermination.
Les barreaux n’arrêteront ni notre rage, ni notre solidarité !
Mise à jour (Le Parisien, 28/12) : » Lundi 25 décembre vers 8h30, onze étrangers en situation irrégulière, en attente d’une mesure d’éloignement, sont parvenus à prendre la fuite. Après avoir fracassé la fenêtre d’une chambre, découpé le grillage, sauté de six mètres de hauteur, puis escaladé le dernier mur d’enceinte en recouvrant les barbelés de couvertures. »
Onze personnes s’évadent du Centre de rétention de Vincennes
le jour de Noël
France Bleu/AFP, 25 décembre 2023
Onze individus ont réussi à s’enfuir du Centre de rétention administrative (CRA) de Paris-Vincennes ce lundi 25 décembre. Ils ont forcé une fenêtre du centre puis coupé le grillage vers 9h. L’alarme ne s’est pas déclenchée lors de l’évasion du groupe, mais la surveillance a été renforcée sur le site. Les évadés sont activement recherchés.
Cet incident intervient deux jours après le déclenchement d’un incendie, qui n’avait pas fait de blessé, et d’une tentative d’évasion dans ce même CRA. Vers 22 h 30 samedi [23 décembre], en effet, des policiers étaient intervenus pour éteindre un incendie de matelas dans une chambre. En raison de l’épaisse fumée, une centaine de détenus avaient « été évacués » temporairement avant de réintégrer les lieux. Certains, une cinquantaine, avaient alors déjà « tenté de s’évader en coupant le grillage ou en brisant des fenêtres » avant que le calme ne revienne.
Une autre évasion s’était déjà produite en novembre. Huit individus avaient réussi à faire un trou dans une chambre avant de s’échapper du CRA de Vincennes.
Aveyron : un prisonnier tente de s’évader de la maison d’arrêt de Druelle en cette veille de Noël
France3/Le Parisien, 24 décembre 2023
Il a tenté de se faire la belle à la veille de Noël. Un jeune détenu de 20 ans a tenté de s’échapper de la maison d’arrêt de Druelle-Balsac (Aveyron) ce dimanche 24 décembre.
Le personnel pénitentiaire a sonné l’alerte vers 14h30 en se rendant compte qu’un des détenus n’était pas présent dans sa cellule. Prévenus, les gendarmes ont bloqué tous les accès routiers aux alentours de cette prison, située non loin de la zone industrielle de Bel air. Un important dispositif de fouilles est alors déployé avec le personnel de la maison d’arrêt. Le peloton spécial d’intervention de lagendarmerie, une équipe cynophile de Toulouse traquant l’individu au sein de l’établissement pénitentiaire ont aussi participé aux recherches, ainsi qu’un hélicoptère d’Egletons, et même un drone des pompiers.
Finalement, le détenu est retrouvé sur un des toits de la prison par le personnel et les gendarmes au bout d’1h30. Incarcéré pour une affaire criminelle, il est âgé d’une vingtaine d’années. Il est désormais en garde à vue. Une enquête est ouverte pour déterminer quelles étaient ses motivations.
Leur ami détenu, ils tentent de mettre le feu à la gendarmerie
France3/La Dépêche, 20 décembre 2023
Trois individus, tous âgés de 18 ans, ont été appréhendés par les gendarmes de la section de recherches, assistés par la brigade de recherches de la compagnie Toulouse Saint-Michel, pour leur implication présumée dans l’incendie criminel de la gendarmerie de Saint-Jory.
Cette affaire démarre le soir d’Halloween. Peu avant minuit, une dizaine de personnes vêtues de sombre, avec des masques, des cagoules ou des capuches lancent des « mortiers » en direction des forces de l’ordre. L’un des suspects est interpellé puis placé dans une cellule de garde à vue.
Quelques minutes après cette arrestation, ses amis auraient décidé de lui rendre visite. Au milieu de la nuit du 31 octobre, trois personnes se faufilent par l’arrière de la caserne de gendarmerie. Le visage dissimulé par des capuches, ils traversent les logements jusqu’à se rapprocher des geôles. Leur camarade se trouve toujours à l’intérieur mais impossible de l’aider. Lire la suite
Une chaleureuse révolte a éclaté samedi 16 décembre au centre de rétention (Cpr) de Gradisca d’Isonzo, dans la province de Gorizia. Plusieurs prisonniers sans-papiers ont mis le feu aux matelas, couvertures et effets personnels dans les chambres et les couloirs, tout en défendant l’incendie à l’aide d’objets divers lancés contre le personnel de sécurité, afin de l’empêcher d’éteindre les flammes.
C’est l’arrivée musclée des forces de l’ordre envoyées par le préfet de police qui a permis de reprendre le contrôle du centre de rétention. C’est précisément en raison de la fréquence des incendies et des dégâts causés lors de révoltes précédentes, que le Cpr de Gradisca n’est actuellement en mesure d’enfermer que 87 personnes au lieu des 120 prévues. Lire la suite
Récemment, nous avons attaqué la façade des locaux d’A2M à Paris.
Cet aménageur a largement participé à l’installation de centres de rétention administrative (CRA) et de prisons en Île-de-France. Et il compte bien encore profiter de la politique répresssive de l’Etat qui a pour objectif de doubler le nombre de places en CRA avec l’ouverture de 10 nouveaux établissements et d’ouvrir 15 000 nouvelles places en taule d’ici 2027.
Pour la future extension du CRA du Mesnil Amelot, A2M a déjà proposé des plans d’aménagement qui attendent validation puisque l’appel d’offre court toujours. On s’est permis une petite visite afin de rappeler à ces charognards qui se font de la thune sur l’enfermement qu’on les laissera jamais tranquille ! Lire la suite
Aujourd’hui 7 décembre 2023, la 6e Cour pénale orale de Santiago a décidé de prononcer de longues peines contre la liberté de nos compagnon.nes, tentant de frapper et d’enterrer dans le béton les idées et les pratiques anarchistes avec cette sentence gerbante. En détail, les condamnations sont les suivantes :
Mónica Caballero a été condamnée à 12 ans de prison, pour complicité dans la double attaque explosive contre l’immeuble Tánica en février 2020.
Francisco Solar a été condamné à un total de 86 ans de prison. Cela concerne : deux envois de colis piégés (à la caserne 54 des carabiniers, blessant huit d’entre eux, et à l’ancien ministre de l’Intérieur et de la Défense Rodrigo Hinzpeter, en juillet 2019) : 12 ans + 12 ans. Un chef d’accusation de tentative d’homicide sur des carabiniers : 15 ans. Un délit de blessures graves contre un carabinier : 6 ans. Un délit de blessures moins graves : 600 jours. Cinq délits de blessures légères : 100 jours (pour chacun d’entre eux), soit 500 jours. Un délit de dommages aggravés (la caserne) : 818 jours. Un chef d’accusation pour tentative d’homicide contre Hinzpeter : 12 ans. Deux délits de pose d’un engin explosif (Tánica) : 12 ans + 12 ans.
On saura dans les prochains jours si l’une ou l’autre des parties de la défense fait appel des condamnations, sinon il n’y aura pas de modification des peines imposées par les juges.
Femme à maintenir séparée. La prison, le genre et la violence de l’inclusion, traduit de l’anglais (2020) en juillet 2023, A5, 20 p.
Avant toute chose, un avertissement : ce texte est écrit par et pour des personnes queers et leurs ami-e-s. Il a pour intention de contribuer au débat autour de l’inclusion et des identités, où la validité des personnes queers n’est pas questionnée. Quiconque utilise ce texte pour contribuer à de l’homophobie ou de la transphobie est un foutu crétin.
Quand la porte de la cellule se referme enfin, quand le bruit métallique des clés s’éloigne, tu sais que t’iras pas plus loin aujourd’hui. Enfin tu peux relâcher ton souffle, seul-e avec ton matelas, et être dans ton propre corps à nouveau, ton corps qui n’est plus un problème à résoudre ou une question à laquelle répondre. Simplement ton poids familier sous la couverture, où tu peux trembler encore et encore, et essayer de dormir et de te préparer à ce qui va venir.
J’ai fait de la taule autant dans des prisons pour hommes que pour femmes, et j’en ai beaucoup appris sur le monde dans lequel on vit. Sur le genre et sur comment l’État le perçoit, et sur la façon dont le genre est une forme de contrôle. Ici, dans le territoire appelé Canada, l’État a changé ses règles sur la façon dont ses institutions traitent le genre il y a de ça quelques années. Il a ajouté «l’identité de genre» à la liste des «catégories protégées», comme la race ou le sexe, dans le projet de loi C-16. Cela signifie qu’il a fallu s’informer sur comment respecter l’auto-identification de genre.
Dans le monde austère et violent de la prison, la fragilité de ce cadre progressiste du genre apparaît clairement. La société canadienne a une approche – officiellement – positive de la différence, à travers l’inclusion de diverses identités basées sur l’auto-identification. C’est en grande partie le résultat de luttes, mais nous devons aussi être capable de le critiquer pour continuer à lutter pour un monde sans prisons et sans la violence du genre. On se penchera plus tard dessus dans le texte, mais adopter nous-mêmes la vision purement positive de l’identité de genre que véhicule l’État peut nous mener à une compréhension simpliste de (l’hétéro-)sexisme et à défendre les projets de l’État contre les réactionnaires, alors que nous devrions les attaquer à notre façon.
Isère. Un fourgon cellulaire réduit en cendres
Le Dauphiné, 21 novembre 2023
Deuxième incendie en l’espace d’une semaine, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier. Peu après 5 heures, ce mardi, un agent découvre, en rejoignant son poste, qu’un fourgon cellulaire pouvant transporter trois détenus, a été détruit par les flammes, sur le parking, ceint d’un grillage, du Prej, pôle de rattachement des extractions judiciaires, jouxtant le centre pénitentiaire. Aussitôt alertés, les sapeurs-pompiers et les gendarmes sont intervenus. Alors que les flammes ont également légèrement endommagé un second véhicule, une enquête a été ouverte. Le visionnage des images de la vidéoprotection permet de préciser que la mise à feu a été réalisée un peu plus tôt dans la nuit.
Une enquête a été diligentée par le parquet de Vienne après le premier incendie qui, il y a une semaine très exactement, avait détruit 5 véhicules pénitentiaires. Dont 4 Renault Kangoo servant à véhiculer les agents. Ce premier incendie s’était déroulé sur le parking du personnel de la prison, jouxtant celui où s’est déroulé le second incendie. Les investigations sont en cours. Les enquêteurs s’interrogent sur un éventuel lien ou pas entre ces 2 incendies criminels.