Une chaleureuse révolte a éclaté samedi 16 décembre au centre de rétention (Cpr) de Gradisca d’Isonzo, dans la province de Gorizia. Plusieurs prisonniers sans-papiers ont mis le feu aux matelas, couvertures et effets personnels dans les chambres et les couloirs, tout en défendant l’incendie à l’aide d’objets divers lancés contre le personnel de sécurité, afin de l’empêcher d’éteindre les flammes.
C’est l’arrivée musclée des forces de l’ordre envoyées par le préfet de police qui a permis de reprendre le contrôle du centre de rétention. C’est précisément en raison de la fréquence des incendies et des dégâts causés lors de révoltes précédentes, que le Cpr de Gradisca n’est actuellement en mesure d’enfermer que 87 personnes au lieu des 120 prévues. Lire la suite
Récemment, nous avons attaqué la façade des locaux d’A2M à Paris.
Cet aménageur a largement participé à l’installation de centres de rétention administrative (CRA) et de prisons en Île-de-France. Et il compte bien encore profiter de la politique répresssive de l’Etat qui a pour objectif de doubler le nombre de places en CRA avec l’ouverture de 10 nouveaux établissements et d’ouvrir 15 000 nouvelles places en taule d’ici 2027.
Pour la future extension du CRA du Mesnil Amelot, A2M a déjà proposé des plans d’aménagement qui attendent validation puisque l’appel d’offre court toujours. On s’est permis une petite visite afin de rappeler à ces charognards qui se font de la thune sur l’enfermement qu’on les laissera jamais tranquille ! Lire la suite
Aujourd’hui 7 décembre 2023, la 6e Cour pénale orale de Santiago a décidé de prononcer de longues peines contre la liberté de nos compagnon.nes, tentant de frapper et d’enterrer dans le béton les idées et les pratiques anarchistes avec cette sentence gerbante. En détail, les condamnations sont les suivantes :
Mónica Caballero a été condamnée à 12 ans de prison, pour complicité dans la double attaque explosive contre l’immeuble Tánica en février 2020.
Francisco Solar a été condamné à un total de 86 ans de prison. Cela concerne : deux envois de colis piégés (à la caserne 54 des carabiniers, blessant huit d’entre eux, et à l’ancien ministre de l’Intérieur et de la Défense Rodrigo Hinzpeter, en juillet 2019) : 12 ans + 12 ans. Un chef d’accusation de tentative d’homicide sur des carabiniers : 15 ans. Un délit de blessures graves contre un carabinier : 6 ans. Un délit de blessures moins graves : 600 jours. Cinq délits de blessures légères : 100 jours (pour chacun d’entre eux), soit 500 jours. Un délit de dommages aggravés (la caserne) : 818 jours. Un chef d’accusation pour tentative d’homicide contre Hinzpeter : 12 ans. Deux délits de pose d’un engin explosif (Tánica) : 12 ans + 12 ans.
On saura dans les prochains jours si l’une ou l’autre des parties de la défense fait appel des condamnations, sinon il n’y aura pas de modification des peines imposées par les juges.
Femme à maintenir séparée. La prison, le genre et la violence de l’inclusion, traduit de l’anglais (2020) en juillet 2023, A5, 20 p.
Avant toute chose, un avertissement : ce texte est écrit par et pour des personnes queers et leurs ami-e-s. Il a pour intention de contribuer au débat autour de l’inclusion et des identités, où la validité des personnes queers n’est pas questionnée. Quiconque utilise ce texte pour contribuer à de l’homophobie ou de la transphobie est un foutu crétin.
Quand la porte de la cellule se referme enfin, quand le bruit métallique des clés s’éloigne, tu sais que t’iras pas plus loin aujourd’hui. Enfin tu peux relâcher ton souffle, seul-e avec ton matelas, et être dans ton propre corps à nouveau, ton corps qui n’est plus un problème à résoudre ou une question à laquelle répondre. Simplement ton poids familier sous la couverture, où tu peux trembler encore et encore, et essayer de dormir et de te préparer à ce qui va venir.
J’ai fait de la taule autant dans des prisons pour hommes que pour femmes, et j’en ai beaucoup appris sur le monde dans lequel on vit. Sur le genre et sur comment l’État le perçoit, et sur la façon dont le genre est une forme de contrôle. Ici, dans le territoire appelé Canada, l’État a changé ses règles sur la façon dont ses institutions traitent le genre il y a de ça quelques années. Il a ajouté «l’identité de genre» à la liste des «catégories protégées», comme la race ou le sexe, dans le projet de loi C-16. Cela signifie qu’il a fallu s’informer sur comment respecter l’auto-identification de genre.
Dans le monde austère et violent de la prison, la fragilité de ce cadre progressiste du genre apparaît clairement. La société canadienne a une approche – officiellement – positive de la différence, à travers l’inclusion de diverses identités basées sur l’auto-identification. C’est en grande partie le résultat de luttes, mais nous devons aussi être capable de le critiquer pour continuer à lutter pour un monde sans prisons et sans la violence du genre. On se penchera plus tard dessus dans le texte, mais adopter nous-mêmes la vision purement positive de l’identité de genre que véhicule l’État peut nous mener à une compréhension simpliste de (l’hétéro-)sexisme et à défendre les projets de l’État contre les réactionnaires, alors que nous devrions les attaquer à notre façon.
Isère. Un fourgon cellulaire réduit en cendres
Le Dauphiné, 21 novembre 2023
Deuxième incendie en l’espace d’une semaine, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier. Peu après 5 heures, ce mardi, un agent découvre, en rejoignant son poste, qu’un fourgon cellulaire pouvant transporter trois détenus, a été détruit par les flammes, sur le parking, ceint d’un grillage, du Prej, pôle de rattachement des extractions judiciaires, jouxtant le centre pénitentiaire. Aussitôt alertés, les sapeurs-pompiers et les gendarmes sont intervenus. Alors que les flammes ont également légèrement endommagé un second véhicule, une enquête a été ouverte. Le visionnage des images de la vidéoprotection permet de préciser que la mise à feu a été réalisée un peu plus tôt dans la nuit.
Une enquête a été diligentée par le parquet de Vienne après le premier incendie qui, il y a une semaine très exactement, avait détruit 5 véhicules pénitentiaires. Dont 4 Renault Kangoo servant à véhiculer les agents. Ce premier incendie s’était déroulé sur le parking du personnel de la prison, jouxtant celui où s’est déroulé le second incendie. Les investigations sont en cours. Les enquêteurs s’interrogent sur un éventuel lien ou pas entre ces 2 incendies criminels.
[La procédure en cassation (nommé « révision » en allemand) du procès dit du Banc Public contre trois anarchistes de Hambourg, a connu un nouveau rebondissement. En juin 2022, la Cour fédérale de justice (BGH) avait confirmé la condamnation de novembre 2020 à 22 et 19 mois de prison ferme contre les deux compagnons, supérieure à leur détention préventive, les conduisant à purger ce reliquat carcéral du printemps à l’été dernier. Quant à la compagnonne, sa peine de 20 mois de taule avait été suspendue en début d’année. Mais c’était sans compter sur la soif de représailles du procureur général…]
Libération conditionnelle annulée contre la compagnonne anarchiste dans le procès dit du Banc Public
Traduit de l’allemand de de.indymedia, 16 novembre 2023
Après que la peine de prison contre la compagnonne dans le procès dit du Banc Public ait été suspendue au début de cette année, le procureur général Schakau, dans sa soif de représailles, n’a bien sûr pas pu lâcher l’affaire et a de nouveau fait appel. Cette procédure en cassation (« révision ») a maintenant été acceptée par la Cour fédérale de justice lors d’une audience. Cela signifie que dans un avenir encore inconnu, il y aura un nouveau procès devant le tribunal de grande instance de Hambourg, au cours duquel il sera décidé une nouvelle fois si la peine de 20 mois de prison prononcée à son encontre est assortie d’un sursis ou non.
Après que les deux autres compagnons aient entièrement purgé leur peine de prison au cours de l’été, nous devons continuer à attendre un jugement définitif pour la compagnonne.
Nous affrontons cette période d’attente épuisante ensemble et continuerons à faire ce chemin solidairement !
Cinq véhicules de l’administration pénitentiaire incendiés à Saint-Quentin-Fallavier
France3, 14 novembre 2023
Peu après minuit ce mardi 14 novembre, cinq véhicules de l’administration pénitentiaire ont été calcinés devant le pôle de rattachement des extractions judiciaires (PREJ) de la prison de Saint-Quentin-Fallavier (Isère).
Selon les premières informations, la piste de l’acte volontaire est privilégiée. La procureure de Vienne, Audrey Quey, a indiqué qu’aucune interpellation n’avait eu lieu pour le moment. Elle ajoute qu’une enquête en co-saisine a été ouverte pour « dégradation de biens de l’autorité publique ». Elle a été confiée à la brigade de recherches de la gendarmerie de Bourgoin-Jallieu et à la brigade de La Verpillière. Lire la suite
Paris : Huit hommes s’échappent du centre de rétention administrative de Vincennes
Un site policier, 11 novembre 2023
L’alarme d’un des bâtiments du centre a retenti peu après 2 heures du matin, alertant les policiers qui se sont rapidement rendus sur place. Ils ont interpellé deux hommes qui tentaient de s’enfuir par le toit. Les fonctionnaires ont alors découvert qu’un trou avait été fait dans le plafond d’une chambre, avec l’aide du barreau d’une fenêtre qui avait été décroché, permettant cette fuite.
Un comptage ultérieur des personnes actuellement retenues a ensuite permis aux policiers de constater que huit hommes étaient parvenus à s’enfuir avant leur arrivée. Les recherches dans le secteur n’ont pas permis de les retrouver. La situation était alors tendue parmi les personnes retenues et des renforts de police ont été nécessaires pour ramener le calme.
Les deux hommes qui ont été interpellés dans leur fuite ont été placés en garde à vue. Une enquête a été ouverte pour des faits de « soustraction à une mesure d’éloignement avec dégradations volontaires de bien public ».
En ces temps de coupe de monde de rugby, la Dépêche de Minuit n’a pas voulu oublier les célébrations qui se passent en dehors du centre-ville bondé de gendarmes. La nuit du 9 octobre, pendant la phase de poules, mais surtout animées par la haine des poulets, des mains ont préféré l’essence au ballon pour brûler une bagnole d’Eiffage dans le quartier bourgeois de Côte Pavée. Cette société est un des gros poissons du BTP, et construit donc des autoroutes et des prisons. Des prisons comme celles où ont été enfermées les personnes arrêtées le 8 décembre 2020 et qui en ce moment passent en procès à Paris. Ça fait trois ans que la machine antiterroriste essaie de les écraser – face à la répression, soutenons-les.
Le gouvernement a décidé d’augmenter à 3 000 places d’ici 2027 la capacité des centres de rétention administrative (CRA). Depuis le début du premier quinquennat de Macron en 2017, le nombre de places d’enfermement pour sans-papiers en attente d’expulsion avait déjà fortement augmenté, passant de 1400 à 1869 aujourd’hui.
Pour atteindre cet objectif, de nouveaux centres de rétention vont être créés dans plusieurs villes, dont la liste a été publiée par le ministère de l’Intérieur dimanche 8 octobre sur son compte X (anciennement Twitter). Une partie d’entre elles faisaient déjà partie du Plan CRA 1 du ministère, avec celles de Mérignac (Gironde), Nice (Alpes-Maritimes), Olivet (Loiret) et Périchet (Mesnil-Amelot), auxquelles vont donc désormais s’ajouter avec le Plan-3000 places celles de Dijon, Oissel, Nantes, Béziers, Aix/Luynes, Goussainville, ainsi que le Dunkerquois et Koungou (Mayotte). Lire la suite
Près de 230 personnes ont déjà saboté leur bracelet
électronique cette année
Belga (Belgique), 26 septembre 2023
Depuis le début de l’année, 6.500 personnes se sont déjà vues apposer un bracelet électronique à la cheville. C’est 1.400 de plus que l’année dernière à la même époque. Parmi elles, 228 condamnés (3,5%) ont déjà saboté le dispositif permettant une détention à domicile, la plupart du temps en le découpant, écrit Het Laatste Nieuws mardi.
Une nouvelle génération de bracelets entrera probablement en service en mars 2024. Ils seront alors dotés d’un fil supplémentaire en fibre de verre afin de pouvoir détecter immédiatement une découpe.
Début juillet, nous relancions en urgence l’appel à soutien financier destiné à l’achat d’un fauteuil électrique verticalisateur sur mesure pour Boris. Pour rappel, ce dernier est le compagnon anarchiste bisontin qui a détruit pendant le premier confinement deux antennes-relais des flics et des opérateurs de téléphonie mobile dans le Jura, avant d’être incarcéré à Nancy puis gravement blessé dans un incendie de la cellule où il était enfermé, le laissant tétraplégique.
Depuis deux mois, Boris est de retour dans la région de Besançon. Il a quitté l’hôpital de Chalon-sur-Saône où il se trouvait dans un service de SSR (Soins de suite et de réadaptation) et réside désormais dans un lieu de vie médicalisé adapté à sa situation… où il va pouvoir réceptionner le fameux fauteuil de compet’ fin septembre ! Qui plus est, l’appel à recueil de fonds a une fois de plus reçu un accueil solidaire à de nombreux endroits, et ce sont près de 11 000 euros supplémentaires qui ont été récoltés cet été. Big up à toutes celles et ceux qui ont organisé des initiatives publiques (concerts, débats, cantines), aux individus anonymes et aux caisses de solidarité qui ont permis de compléter définitivement l’achat du fauteuil de Boris : de Londres (Angleterre), d’Allemagne, de Bruxelles (Belgique), du Canada, de Lausanne (Suisse) et d’Athènes (Grèce) ; mais aussi d’Ardèche, de Besançon, des Cévennes, de Marseille, de région parisienne, de Toulouse… et d’ailleurs. Lire la suite
Après un premier appel d’offre infructueux, l’État n’a pas abandonné l’idée de construire un nouveau CRA au Mesnil Amelot [en Seine-et-Marne]. Un nouvel appel d’offre pour désigner un aménageur, en gros une boîte qui va être le chef d’orchestre de la construction de ce nouveau CRA (élaboration du programme technique, sélection de la ou des boîtes en charge du futur marché de la construction, etc.), a été clôturé le 1er septembre 2023. Le nom de cet aménageur n’est pas encore connu, mais le dossier qui a été mis en ligne sur https://www.marches-publics.gouv.fr/ donne déjà beaucoup d’infos sur ce que sera ce nouveau CRA.
L’étude de faisabilité, estampillée « Ministère de l’intérieur » a été réalisée à l’aide de la boîte A2MO. Cet aménageur, qui a notamment participé à l’installation de la légion étrangère sur le camp militaire du Larzac ou bossé avec le ministère de l’intérieur pour la construction de nouveaux commissariats, est présent dans une multitude de villes (Lyon, Paris, Marseille, …).
Qu’apprend-on dans ces documents de plusieurs centaines de pages ? Lire la suite
Un individu en fuite après un nouvel incendie au centre de rétention administrative de Nîmes
France Bleu, 17 septembre 2023 (extrait)
Un retenu de 35 ans a réussi à s’enfuir après un nouvel incendie au centre de rétention administrative de Nîmes dans la nuit de samedi à dimanche . Deux autres individus, qui avaient également tenté de prendre la fuite, ont été interpellés sur le chemin de ronde, à l’intérieur de l’enceinte du CRA.
Le feu au centre de rétention administrative de Nîmes (Gard) s’est déclaré au 1er étage aux alentours de 2h30 (dimanche). Les retenus, au nombre de 75, ont été confinés dans une autre aile du bâtiment durant les opérations pour circonscrire cet incendie qui n’a fait aucun blessé.
Selon un syndicat de police, « les retenus ont dégondé une porte pour s’en servir de bélier pour en ouvrir une deuxième et prendre ainsi la fuite. Deux retenus [ont été] interpellés sur le chemin de ronde dans l’enceinte du C.R.A et un autre a pris la fuite« . Et de préciser que « quasiment en même temps d’autres ont allumé un incendie dans leur zone de vie« . Le 19 août dernier, six retenus avaient déjà réussi à s’évader du CRA de Nîmes suite à un incendie.
Un détenu s’évade d’un tribunal en pleine audience
France3, 11 septembre 2023 (extrait)
Samedi après-midi, un jeune interpellé, qui comparaissait détenu, était déféré dans le cadre d’une comparution préalable devant le tribunal de Bobigny. Cette procédure vise à statuer sur une éventuelle incarcération jusqu’à la reprise des audiences de comparutions immédiates, le lundi. L’audience se tenait dans l’une des salles d’audiences publiques, en publicité restreinte.
Mais, « au moment du prononcé de la décision [détention provisoire à la maison d’arrêt de Villepinte dans l’attente de sa comparution « immédiate »], il a escaladé le box et l’intervention des fonctionnaires de police n’a pas réussi à le maintenir », a déclaré à l’AFP le président du tribunal, Peimane Ghaleh-Marzban. Le mis en cause a ensuite réussi à prendre la fuite à pied en traversant le hall du tribunal puis a disparu à bord d’un métro de la ligne 5 à la station Bobigny-Pablo Picasso, située à quelques minutes de marche de la juridiction.
D’après la source policière, le suspect avait été arrêté par le commissariat de Montreuil pour des faits de vol, outrage et violences sur des personnes dépositaires de l’autorité publique et envoyé dans la nuit au tribunal pour les suites judiciaires.