Archives de catégorie : Propagande policière

Limousin : le terrorisme d’Etat au travail

Haute-Vienne : 6 arrestations en lien avec l’incendie d’une
tour-relais TDF et de véhicules d’Enedis
La Provence, 15 juin 2021

Six personnes « appartenant à l’ultragauche » ont été arrêtées [dans des villages de la Haute-Vienne et en Creuse] et placées en garde à vue mardi en lien avec l’incendie d’une tour-relais de TDF en janvier dernier et avec la destruction de véhicules de la société Enedis en février 2020, a indiqué le parquet de Limoges dans un communiqué. Ces arrestations ont été menées dans une information judiciaire ouverte notamment pour « destructions et dégradation par moyen dangereux en bande organisée, association de malfaiteurs et destruction de biens de nature à porter atteinte aux intérêts de la nation », a précisé le parquet.

Cette information judiciaire a été ouverte, à une date non précisée, et deux juges d’instruction co-saisis après qu’un lien eut été établi entre deux affaires de destruction par incendie volontaire qui ont eu lieu en Haute-Vienne depuis l’an dernier. La première concerne des faits commis le 11 janvier dans la commune des Cars, où plusieurs antennes avaient été volontairement incendiées, privant « plus d’un million de personnes de radio FM et de TNT » selon le parquet. « Le ou les auteurs » avaient pénétré sur les trois sites visés en découpant le grillage et un tag « Ni 5G Ni T.V. la voix du vent et les chants d’oiseaux » avait été découvert sur place.
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Quelques infos sur la convention Etat/opérateurs pour défendre les antennes-relais [mis à jour]

Vandalisme sur les réseaux télécoms : opérateurs et préfets se mobilisent autour de conventions départementales
La gazette des communes, 2 juin 2021

Dégradation, incendies, vol de cuivre et de batteries… Les pylônes de téléphonie mobile subissent de nombreux actes de vandalisme, en recrudescence depuis le début de la pandémie. Comme cet incendie sur un site de Télédiffusion de France (TDF), près de Marseille, qui a privé plus de trois millions et demi de personnes de radio et de télévision en décembre 2020.

« Les maires sont confrontés à de réelles difficultés, explique Ariel Turpin, délégué général de l’Avicca (Association des Villes et Collectivités pour les Communications électroniques et l’Audiovisuel). Les délinquants ne sont pas toujours des hurluberlus anti-5G ou des marginaux, ce sont plutôt des individus anti-système au profil assez dangereux, pour qui les opérateurs représentent le mal » . De surcroît, ils n’hésitent pas à mettre en danger le personnel qui intervient sur ces ouvrages de plus de 40 mètres, en mettant le feu ou en démontant les boulons, ce qui les fragilise.

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Sabotages d’antennes : ça grimpe !

Appels à dégrader les équipements de télécoms : 174 faits
recensés en un an

FranceInter, 1er avril 2021

« À l’heure où tout le monde ou presque travaille/étudie/partage/se détend/s’instruit/s’insurge/fais du sexe/… face à un écran, que ce passerait-il si quelques câbles de fibres optiques sous une trappe faciles d’accès étaient saboté (sic) ? », interroge l’une des tribunes relayées en avril 2020, intitulée « En mai, fais ce qu’il te plaît : un appel au conflit ». Ses auteurs poursuivent : « Nous ne savons absolument pas ce que cela pourrait produire. Et c’est précisément pour cela qu’il faudrait impérativement le tenter« . Un an après le premier de ces appels, qui invitaient à « renouer avec l’Action directe » en s’en prenant à des infrastructures liées aux télécommunications (antennes-relais, câbles de fibre optique,…), 174 de ces équipements ont été pris pour cible en France, selon les informations de France Inter.

Ces textes, attribués par le ministère de l’Intérieur à la mouvance d’ultragauche, sont accompagnés de manuels et fascicules détaillant les moyens techniques à mettre en œuvre pour dégrader ou détruire le matériel (dans 52% des cas, les auteurs ont eu recours à des incendies). Ils prodiguent également des conseils afin d’éviter toute interpellation, le premier d’entre eux étant d’agir sur des infrastructures isolées, peu protégées et donc facilement accessibles (là aussi, des guides détaillent les endroits sous vidéosurveillance, ainsi que la localisation des postes de police ou des gendarmeries les plus proches). Cette stratégie explique la forte proportion d’infrastructures visées en milieu rural : 137, soit plus du trois quarts des cibles, alors que seules deux l’ont été dans l’agglomération parisienne. Les départements les plus touchés sont la Haute-Garonne, l’Isère, l’Ardèche, la Drôme et les Bouches-du-Rhône. Ce bilan du ministère de l’Intérieur dit avoir recensé d’importants préjudices liés à ces actions, notamment des coupures de réseau dans de nombreuses communes, ainsi que des conséquences sur le fonctionnement des services jugés d’utilité publique.
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Sabotages d’antennes : TDF lâche ses chiens

Dordogne : à l’ombre des antennes-relais, l’obscure guérilla des anti-5G
Sud ouest, 23 mars 2021

Après les incendies criminels de Limoges et Marseille, et tandis que des centaines d’antennes-relais sont également prises pour cibles, les supers émetteurs de TDF se transforment en camps retranchés. Reportage en Dordogne, où l’on redoute cette nouvelle guerre du feu.

Voici quelques jours, les gendarmes ont vite été prévenus qu’une drôle de lumière balayait cette forêt profonde du Périgord noir. Vérifications faites, il ne s’agissait que de la lampe frontale d’une joggeuse préparant nuitamment le retour des courses à pied. Depuis, les caméras à déclenchement automatique installées par les chasseurs des environs auraient pourtant capturé d’autres images bien plus suspectes. Bienvenue à Audrix, 286 habitants, son église du XIIe siècle, le fameux gouffre de Proumeyssac, et cet émetteur perché 240 mètres au-dessus des vallées de la Dordogne. L’un des plus grands de France, désormais aussi l’un des mieux protégés. Fin janvier, quelques semaines après le spectaculaire incendie criminel du site TDF (ex-TéléDiffusion de France) de Marseille, celui des Cars (Haute-Vienne) partait à son tour en fumée. Et avec lui les chaînes radio et télé d’un million et demi d’habitants du Limousin, de Corrèze, Charente et Dordogne.
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Les chiffres du jour : 90 et 31

Dimanche 7 mars à 13h – moment privilégié s’il en est, où beaucoup rotent en famille devant le journal télévisé de TF1 –, les porte-parole du pouvoir ont tenu à faire connaître au monde les chiffres du jour lors d’un reportage sur une fumeuse question policière : « Destructions d’antennes téléphoniques 5G : qui sont les incendiaires ? ».

Fin janvier, on se souvient que lors d’un petit concours de calculettes, des « enquêteurs en charge de ces dossiers » avaient décidé de décrisper un peu leur mâchoire pour lancer le chiffre de 121 antennes-relais « vandalisées » en 2020. Un mois plus tard, donc, peut-être pour rentabiliser ce laborieux reportage tourné à l’aide de drones survolant antennes et répartiteur cramés en présence d’un idiot de service parti interroger riverains et autorités de la Haute-Garonne à la Drôme en passant par le Jura, c’est rien moins que le colonel sous-directeur de la police judiciaire à la Direction générale de la gendarmerie nationale qui a délivré en personne le sermon dominical : selon lui, au cours des dix derniers mois, 90 sites d’antennes auraient été « dégradés » et 31 personnes interpellées par ses services.
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Le nouveau chiffre du jour : 121

Dans le petit concours de calculettes auquel se livrent depuis une semaine les larbins du pouvoir pour dénoncer le nombre d’antennes-relais sabotées depuis un peu moins d’un an, le coordinateur national anti-terroriste avait balancé au Figaro le chiffre de 102, puis les journaflics d’Europe 1 l’avaient redescendu à 70, et voici que ce 22 janvier 2021, « les enquêteurs en charge de ces dossiers » ont décidé de décrisper un peu leur mâchoire pour livrer le leur à la radio la plus écoutée du pays (RTL), tout en pointant le caractère hétérogène des saboteurs soupçonnés. Selon eux, ce sont ainsi  « 121 antennes-relais [qui] ont été vandalisées depuis mars dernier et le premier confinement».

Bon, au-delà du fait qu’ils se sont bien gardés de les livrer à chaque fois à une publicité certainement trop incitative à leur goût afin de ne pas donner de mauvais exemple, l’important reste tout de même ailleurs pour qui se fiche de l’identité supposée de tous ces saboteurs anonymes, un exercice dont les cerveaux policiers sont naturellement friands. Comme cela a déjà été dit, « qu’importe, au fond, pour qui sait qu’un tel nombre de sabotages subversifs réel ou à rectifier cache quelque chose de bien plus important : la dimension qualitative de l’agir, celle que chaque individu qui les a menés a pu effleurer l’espace d’un instant en reprenant sa vie en main… »
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Le chiffre du jour : 170

Au cours d’une longue interview insérée dans la double-page spéciale « ultra gauche » du Figaro d’hier, le plus en plus loquace Laurent Nuñez – Coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme  – s’est largement épanché sur ses fantasmes en la matière.

Dans les lunettes bornées du renseignement, ce fameux qualificatif ne se réfère bien sûr plus au conseillisme marxiste des débuts qui faisait bondir Lénine, mais constitue le grand chapeau policier utilisé pour désigner toute une frange auto-organisée contre l’État et le capital (une «mouvance»), partisane d’une méthode de lutte que les assassins en uniforme qualifient de «violente».

Employée à tout va par le pouvoir et ses perroquets en fonction des intérêts du moment (après la mode «anarcho-autonomes», «black blocs» ou «ultra-jaunes»), la catégorie d’ « ultra-gauche » a pour double fonction de nommer pour effrayer et isoler, mais aussi de disqualifier pour réprimer. Dans la petite case des gratte-papier de l’État, se trouve ainsi rentré de force quiconque serait d’après eux « à gauche de la gauche de la gauche de l’extrême-gauche », comme le disait la chanson, parce qu’il entendrait en finir radicalement avec le vieux monde en s’attelant sans attendre à cette œuvre de démolition urgente.
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Cachan (Hauts-de-Seine) : filmez donc, puisque ça arrange les flics… [mis à jour]

Violences contre la police le 28 novembre: un casseur [sic] en garde à vue
Le Parisien, 17 décembre 2020 (extrait)

Le casseur présumé a été interpellé dans l’ancienne caserne désaffectée de la gendarmerie de Cachan (Val-de-Marne) transformée en squat de l’ultragauche. Un repère notamment du mouvement Extinction rébellion, qui prône la désobéissance civile pour lutter contre l’effondrement écologique et le réchauffement climatique. Ce trentenaire, soupçonné de s’être attaqué aux policiers lors du rassemblement du 28 novembre contre le projet de loi sur la sécurité globale, a été immédiatement placé en garde à vue.
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Toulouse/Vitry/Cubjac/Rennes : le terrorisme d’État revient à la charge (bis)

Ultragauche, ce que visait le groupe interpellé par la DGSI
Journal du Dimanche, 13 décembre 2020

Un groupe qui fonctionne de manière clandestine, un leader rompu au maniement des armes, la fabrication d’explosifs, l’expression d’un passage à l’action violente contre des cibles qui pouvaient être des policiers… Ce sont, selon une source proche de l’enquête, les raisons qui ont conduit la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à procéder mardi à un coup de filet dans la mouvance ultragauche. Même si aucun projet précis n’a été identifié, cinq des sept activistes mis en examen vendredi pour « association de malfaiteurs terroriste » par les magistrats du parquet national antiterroriste (Pnat) ont été placés en détention provisoire, dont Florian D.
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Toulouse/Vitry/Cubjac/Rennes : le terrorisme d’État revient à la charge

Sept « membres de l’ultra-gauche » [sic] mis en examen pour terrorisme
Le Parisien, 11 décembre 2020

Il s’agit du premier dossier lié à l’ultra-gauche française ouvert par la justice antiterroriste depuis le fiasco de l’affaire Tarnac. Du jamais vu depuis 12 ans ! Six hommes et une femme âgés de 30 à 36 ans, proches de cette mouvance radicale et soupçonnées de préparer une action en France visant à semer la terreur, ont été interpellés mardi par les policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), selon des sources proches de l’enquête.
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Jura/Besançon : un anarchiste incarcéré suite à la destruction d’antennes-relais

Un homme «opposé à la 5G» écroué après avoir incendié des relais téléphoniques
Le Parisien, 24 septembre 2020

Un homme de 31 ans, « opposé au développement de la 5G », a été mis en examen et incarcéré après avoir avoué l’incendie en avril de relais téléphoniques dans le Jura.

Le trentenaire, interpellé mardi, a également été mis en examen pour la tentative de destruction en mars, selon le même mode opératoire, d’un relais situé à Besançon, a précisé la Jirs (Juridiction interrégionale spécialisée) dans un communiqué. [alors que selon France Bleu de ce jour, « Il a en revanche nié toute responsabilité dans une autre tentative d’incendie d’antenne-relais, le 27 mars au Fort de Bregille à Besançon, et n’a pas été mis en examen pour cette tentative».]
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Des nouvelles de la cellule Oracle…

Déploiement de la 5G : qui sont les activistes radicaux
qui brûlent des antennes ?

Le Figaro, 6 juillet 2020 (extrait)

Alors qu’aucun équipement 5G n’est encore déployé sur notre territoire, des individus s’en prennent aux antennes déjà mises en place pour la 4G. Depuis le début du confinement, les attaques se sont multipliées et une bonne soixantaine de dégradations sont dénombrées. D’obscurs groupuscules sectionnent les câbles, mettent le feu aux installations, entraînant des dommages de plusieurs centaines de milliers d’euros.
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Nanterre (Hauts-de-Seine) : la police double la mise

On a déjà évoqué ici plusieurs fois la création de la cellule d’enquête Oracle par la gendarmerie, pour centraliser les investigations attribuées à l’ « ultra-gauche » depuis 2017. Et bien on apprend par Le canard enchaîné du 24 juin que la police a décidé de doubler la mise en montant également sa cellule spéciale à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) à Nanterre, où on s’occupe habituellement de choses sérieuses.
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Contes (Nice) : les gendarmes en planque et la cellule Oracle [re-mis à jour]

Indymedia Nantes, 19 juin 2020

A l’occasion de l’arrestation dans la nuit du 16 au 17 juin à Contes (Alpes-Maritimes) de deux hommes soupçonnés d’avoir voulu attaquer une antenne de Free, quelques infos supplémentaires sont sorties sur la cellule Oracle de la gendarmerie.

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La bleusaille gamberge

Indymedia nantes, 2 juin 2020

La bleusaille gamberge
Quelques notes à propos des récentes attaques d’antennes

Beaucoup l’auront remarqué, mais la période de confinement de 53 jours n’a pas seulement été marquée de notre côté de la guerre sociale par un auto-enfermement ou par des distributions de masques et de barquettes de nourriture, mais également par une offensive incendiaire contre de nombreuses cibles de la domination : de fourgons de la pénitentiaire à des véhicules de bailleur social, de ceux de constructeurs de prison à ceux de collabos de la machine à expulser, de transformateurs électriques à de gros câbles en fibre optique, de voitures d’élus à des mâts de vidéosurveillance, de voitures de la flicaille à des pylônes d’antennes-relais. Si la conflictualité générale, diffuse et anonyme n’a donc pas manqué, dans les quartiers comme dans les rues et les chemins de campagne déserts, c’est pourtant à propos des moyens de télécommunication qu’est plus que jamais revenue la petite ritournelle sur l’ «ultra-gauche» dans la sale bouche des porte-parole du pouvoir.

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