(Traduit de l’espagnol de Contrainfo, 14 septembre 2022)
Au petit matin du 12 septembre, à 2h40, nous avons placé un engin incendiaire composé de quatre bouteilles en plastique d’un demi litre remplies d’essence, attachées ensemble avec du ruban adhésif, qui ont été enflammées par une mèche que nous avons fabriquée avec cinq allumettes et trois bâtons d’encens attachés avec des élastiques.
Nous avons placé cet engin rudimentaire derrière l’une des roues avant pour nous assurer que les dommages principaux touchent la zone du moteur.
Bien que tous leurs véhicules puissent être incendiés, le choix d’une camionnette de la Force Spéciale de Lutte Contre la Violence (FELCV) n’est pas dû au hasard. Sans exception, toutes les forces de police sont l’ennemi, et nous ne tombons pas dans le panneau de leur ritournelle de lutte contre la violence sexiste [la FELCV est une division spéciale de la police bolivienne chargée des violences de genre et créée en 2014, Ndt]. Le patriarcat tombera lorsque tombera la dernière pierre de cette société carcérale. Nous haïssons leur capitalisme avec sa perspective de genre. Nous abhorrons son rejeton d’un État contraint à des différences insondables pour satisfaire les besoins des oligarchies post-coloniales. Nous ne réclamons rien des institutions, nous ne voulons pas de police dans nos quartiers et nos communautés sous prétexte de la sécurité des femmes. Vous, flics assassins, êtes le phallus (maintenant roussi) du patriarcat !
Nous nous sommes beaucoup amusés à vous imaginer en train d’essayer d’éteindre l’incendie avec vos petits seaux, bande de laquais !
Cette action est dédiée à María Fernanda assassinée par la police dans le commissariat de Chasquipampa en 2021, ainsi qu’à toutes les personnes violées et assassinées par cette institution ennemie. Nous ne voulons pas de réforme de la police, nous voulons sa destruction ! Nous n’avons rien à demander au pouvoir judiciaire ni à ses ministères, nous voulons les voir brûler ! Nous invitons à incendier leurs camionnettes avec ce dispositif si simple dont nous avons testé qu’il fonctionne. C’est facile et ça fait plaisir.
Nos pratiques anarchistes sont de libération, qu’elles ne deviennent jamais un miroir de celles de l’oppresseur.
Il est temps de sortir de cette passivité asphyxiante qui envahit les milieux qui se réclament de l’anarcha-féminisme et de l’anarchisme sur ce territoire. Feu à ce qui nous opprime, compagnon-ne-s ! C’est le moment, et il n’y pas de meilleur endroit. Ici et maintenant nous lançons un appel à tou-te-s les rebelles ! Aux pacifistes et lâches de toujours, ne vous mettez pas en travers !
N’importe quel jour est bon pour le sabotage, mais nous accompagnons par ce geste toutes celles et ceux qui la veille sont descendus dans la rue sur le territoire dominé par l’État chilien.
La police est la même par delà les frontières, partout les États sont
des structures analogues d’oppression. Pas de frontière entre les
opprimé-e-s ! Attaquons les technologies de la discipline dans tous les territoires, jusqu’à ce que nos compagnon-ne-s soient libéré-e-s.
Liberté pour tou-tes les prisonnier-e-s anarchistes, subversifs et
mapuche séquestré-e-s par l’État chilien !
Nous exigeons la libération immédiate des compagnons Marcelo Villarroel, Gabriel Pombo da Silva, Claudio Lavazza, Juan Sorroche et Giannis Michailidis.
Solidarité avec Mónica Caballero, Francisco Solar, Anna Beniamino,
Alfredo Cóspito et Boris qui affrontent des procédures judiciaires en ce moment. Pour chaque année, des infinités d’actions !
Liberté pour tou-te-s les prisonnier-e-s anarchistes dans le monde
entier !
Que la rage s’étende, que se répandent tous les feux, jusqu’à ce que tombe la dernière pierre de cette société carcérale !
La Vengeance Noire – Noyau Internationaliste
et Anti-patriarcal Fania Kaplan