Un homme s’évade du centre de rétention administrative de Marseille
Le Figaro, 5 septembre 2024 (extrait)
L’alerte a été immédiatement donnée par le policier de garde posté à l’entrée du centre de rétention administrative (CRA) du Canet, témoin dans la nuit de dimanche à lundi d’une tentative d’évasion organisée par trois individus retenus dans l’établissement. Comme rapporté au Figaro de sources concordantes, l’un d’entre eux est parvenu à s’enfuir [en coupant le grillage du toit de la cour puis] en sautant au-dessus du portail d’entrée du centre. Deux fonctionnaires de police ont pourtant tenté de le rattraper, en vain. Il était toujours activement recherché ce jeudi.
D’après une source policière, les deux autres individus ont été appréhendés alors qu’ils se trouvaient encore dans l’enceinte du CRA avant d’être placés à l’isolement. Une enquête a été rapidement ouverte et confiée à l’unité de traitement des étrangers en situation irrégulière (UTESI) du service de police aux frontières terrestre (SPAFT) pour faire la lumière sur cette évasion visiblement bien préparée.
Liberté pour Maya ! Attaque contre le profiteur des prisons SPIE
Traduit de l’allemand de de.indymedia, 30 août 2024
Dans la nuit du 29 au 30 [août], des voitures de l’entreprise SPIE EPH GmbH se sont enflammées dans le quartier de Wilhelmsburg à Hambourg, au niveau de la König-Georg-Stieg 8-10.
SPIE EPH GmbH, dont le siège est à Hambourg, fait partie de SPIE Germany & Central Europe (Allemagne, Autriche, Pologne, Slovaquie, République tchèque et Hongrie), qui est elle-même une filiale du groupe français SPIE. En tant que « prestataire de services multitechnologiques pour les bâtiments, les systèmes et les infrastructures » (selon sa propre définition), le groupe est présent dans de nombreux secteurs et est en constante expansion.
Free Maya. Fight Fascism!
L’un de ces secteurs est le système pénitentiaire, que Spie soutient en installant et en entretenant des systèmes de surveillance dotés de diverses technologies de sécurité. Lire la suite
[Pour rappel, depuis la confirmation définitive de sa peine en appel le 27 mars 2024, le compagnon Francisco Solar est en train de purger 86 années de prison au Chili pour plusieurs attaques explosives en 2019 et 2020 contre l’ex-ministre de l’Intérieur, une caserne de carabiniers et un immeuble dans un quartier de riches. Placé à l’isolement dans la taule de La Gonzalina (Rancagua) pour purger cette condamnation qui s’apparente à une perpétuité, une semaine d’agitation pour l’en sortir a été lancée du 10 au 17 août. On trouvera ci-dessous une lettre traduite de l’espagnol qu’il a fait sortir le 24 août à cette occasion.]
Des mots de Francisco Solar, dans le cadre de la semaine d’agitation internationale pour le sortir de l’isolement, du 10 au 17 août 2024
Il est important de comprendre que, dans différentes parties du monde, le Pouvoir est en train d’utiliser l’isolement comme un régime interne à la prison visant à combattre l’anarchisme d’action, en utilisant les mesures les plus dures prévues par les systèmes pénitentiaires, dans le but d’anéantir une fois pour toutes les idées et les pratiques qui sont ennemies de toute forme d’autorité. Ce n’est pas nouveau. Au cours de l’histoire, les moments où les États ont décidé d’en finir avec l’anarchisme sont nombreux, mais ils n’y sont jamais parvenus. Lire la suite
Des voitures d’agents pénitentiaires dégradées à Villenauxe-la-Grande
L’Est éclair, 15 août 2024 (extrait)
Dans la nuit du mercredi 14 au jeudi 15 août, vers 3 h du matin, trois véhicules appartenant à des agents pénitentiaires, garés sur le parking du centre de détention de Villenauxe-la-Grande, ont été vandalisés.
«Il y a eu deux véhicules de dégradés et un véhicule de brûlé, appartenant à des surveillants, sur le parking », indique un délégué syndical.
Mercredi 14 août, un groupe de compagnons cagoulés est sorti du campus Juan Gómez Milla de l’Université du Chili pour bloquer la rue et incendier un bus RED [compagnie de bus urbains de Santiago] de la ligne 506 sur l’avenue Grecia, rejoignant ainsi la campagne contre l’isolement du compagnon Francisco Solar.
En réponse, les COP [forces anti-émeute de la police] ont fait irruption sur le campus et le parquet a chargé le laboratoire d’investigations criminelles des carabiniers (Labocar) et l’OS-9 de rechercher les responsables et des preuves. Au moment de la publication, personne n’avait été arrêté.
Samedi 10 août, près de la prison de Carquefou, nous avons tiré des feux d’artifice et gueulé en direction de la maison d’arrêt (des « Crève la taule ! »). C’était en soutien à toutes les personnes enfermées et qui subissent la répression dans le contexte politique actuel.
Plein de courage aux détenu.es, aux retenu.es et à leurs proches ! Crève la taule ! Crève la France et son drapeau !
Les faits se sont produits en une minute, ce dimanche 14 juillet à 5 h 50 : un homme s’est introduit sur le parking sécurisé de la prison de Perpignan, où sont stationnés les véhicules des agents pénitentiaires. Il a brisé la vitre d’une voiture avant d’y jeter un cocktail molotov, puis a brisé le pare-brise d’un autre véhicule, et le rétroviseur d’un troisième.
L’homme est ensuite reparti comme il était venu. Aucun blessé n’est à déplorer, mais une voiture est détruite et les deux autres ont subi des dégâts importants. « Il s’agit d’un acte de toute évidence prémédité, et sans précédent », s’alarme Pierre Grousset, secrétaire du syndicat Ufap-Unsa Justice.
Paris : quatorze détenus évadés du centre de rétention administrative de Vincennes
Le Parisien/France Bleu, 23 juin 2024 (extrait)
Dans la nuit de vendredi à samedi, quatorze étrangers se sont échappés du centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes (Paris XIIe). Leur évasion n’a pas été détectée jusqu’à ce dimanche matin, lorsque l’un des fuyards a été interpellé lors d’un contrôle puis placé en garde à vue.
Le visionnage de caméras de vidéo-surveillance et une inspection menée dans le centre ont permis aux forces de l’ordre de constater l’ampleur des fugues. Vers 3 heures du matin, dans la nuit du 21 au 22 juin, les individus ont découpé un bout de grillage au niveau du toit d’un des espaces extérieurs du centre de rétention.
Le 25 décembre dernier, onze hommes en attente d’expulsion s’étaient déjà évadés du CRA de Vincennes, deux jours après que le lieu avait été le théâtre d’incendies volontaires de matelas dans une chambre de rétention. Là encore, les retenus avaient découpé le grillage de protection
Des nouvelles de l’instruction en cours sur les luttes contre les constructions de CRA : mise en examen, placement en rétention, association de malfaiteurs (Indy Lille, 14 juin 2024)
Une camarade a été mise en examen dans le cadre d’une instruction portant sur les luttes contre les constructions de CRA. Elle a été placée en CRA pendant 10 jours puis libérée ce lundi 10 juin. Elle est poursuivie pour association de malfaiteurs, menace de mort sous condition de, et refus de PIN. Ce texte vise à faire le point sur les moyens qui auraient été utilisés par les flics dans l’enquête en cours.
Une camarade italienne a été interpellée le mercredi 29 mai à l’aéroport d’Orly (Île-de-France) alors qu’elle rentrait de vacances. Les flics l’ont emmenée directement à son domicile et ont procédé à une perquisition. Puis, la camarade a été emmenée en garde à vue dans le commissariat du 1er arrondissement de Paris. Elle a ensuite été déférée au Tribunal judiciaire de Paris, où elle a été mise en examen et informée qu’une instruction était en cours. Lire la suite
Perquisition, instruction : une camarade dort au centre de rétention administrative (CRA) depuis vendredi Indymedia Lille, 2 juin 2024
Ce mercredi 29 mai, une camarade italienne a été interpellée à l’aéroport d’Orly (Île-de-France). Elle rentrait d’Italie. Les flics l’ont emmenée directement à son domicile et ont procédé à une perquisition. Ils sont rentrés dans toutes les chambres et ont tout retourné, en défonçant le mobilier et en insultant les collocs présent.e.s à ce moment-là. A l’issue de la perquisition, les flics sont repartis avec le matériel informatique qu’ils ont trouvé, des téléphones, des vêtements, des tracts politiques et des sprays de peinture. La camarade a ensuite été emmenée en garde à vue dans le commissariat du 1er arrondissement de Paris. Elle est accusée de dégradations en réunion, de menaces réitérées, de diffamation et de refus de donner les codes d’accès de son téléphone. Les flics disent l’avoir repérée sur des caméras de vidéosurveillance. Sa garde à vue a été renouvelée pour 24h puis elle a été déférée le 30 mai au soir au Tribunal judiciaire de Paris. Elle a ensuite été mise en examen et informée qu’une instruction était en cours.
Une instruction, c’est une grosse enquête dirigée par une juge d’instruction et qui peut permettre aux flics d’utiliser de nombreux moyens d’enquête. Le plus souvent, l’instruction est utilisée pour les affaires les plus graves ou les plus complexes. Elle peut durer de nombreux mois voire plusieurs années. Lire la suite
La prison du Camp-Est à Nouméa, construite sur les vestiges du bagne colonial, dont l’État français a tenu à conserver la chapelle, comme une insulte permanente aux prisonniers…
Trois mois avant l’insurrection kanak de mai 2024, un ministre en décalage horaire annonçait fièrement son nouveau projet, évidemment indispensable à l’archipel du Pacifique Sud, assurant même qu’ « avec un budget estimé à 500 millions d’euros, il s’agira du plus important investissement public jamais réalisé en Nouvelle-Calédonie ». Mais quel pouvait bien être l’objet de ce déluge monétaire d’une ampleur sans précédent, en tout cas depuis l’accord de Nouméa, signé en 1998 entre l’État français, les loyalistes et les partis indépendantistes ? Eh bien, rien moins que la construction d’une future prison de 600 places sur la presqu’île de Ducos, avec une mise en chantier en 2028 pour une livraison prévue en 2032. Cette annonce du ministre de la Justice en date du 22 février dernier, a été faite lors de son inauguration du centre de détention de Koné, situé en province Nord, un an après sa mise en service et 56 millions d’euros de travaux (pour 120 places). « En Kanaky, l’Etat investit pour votre avenir carcéral », a donc été le message sans ambiguïté distillé par Éric Dupond-Moretti, quelques mois à peine avant le vote au Sénat d’une nouvelle loi électorale visant à pérenniser la colonisation de l’île. Celle qui allait déclencher émeutes, barricades, pillages et incendies sur fond de misère et de relégation de la jeunesse kanak urbanisée.
Pourtant, en Nouvelle-Calédonie, il existe déjà une grande prison : celle de Nouville, construite –ô surprise – sur les vestiges du bagne colonial, et plus communément appelée le « Camp-Est » depuis ce temps pas si lointain.
Car la Nouvelle-Calédonie, colonie de peuplement basée sur la spoliation foncière et la mise en « réserves autochtones » des Kanak concomitante à l’importation massive de colons et de bagnards européens, a ainsi vu passer entre 1864 et 1931 près de 21 600 « transportés » (condamnés aux travaux forcés), qui devaient ensuite doubler leur peine en étant placés dans des fermes pénitentiaires et, une fois libérés, obtenaient une terre en concession pénale arrachée aux populations kanak. Mais également 3 300 hommes et 460 femmes « relégués », suite à la loi de 1885 entraînant l’internement à perpétuité des condamnés récidivistes de métropole sur le sol d’une colonie. Ainsi que plus de 4000 « déportés » (condamné.es politiques), envoyés sur l’archipel suite à la Commune de Paris de 1871, aux différentes insurrections kabyles de 1864 à 1882 contre l’occupation française en Algérie, sans oublier les insurgés de Hanoï en 1913 contre l’occupation française au Vietnam, ouCheikou Cissé, un ancien tirailleur arrêté à Dakar en 1917 pour « excitation à la guerre civile » (soit auto-organisation contre l’occupation française au Sénégal), déporté de 1924 à 1931 au bagne de Nouvelle-Calédonie, avant de finir tristement ses jours dans celui de Guyane. Lire la suite
Une nouvelle révolte a éclaté la nuit du 28 au 29 mai dans le centre de rétention (Cpr) de Gradisca d’Isonzo, situé dans la province de Gorizia. Vers 22h30, des prisonniers sans-papiers en attente d’expulsion se munis d’extincteurs pour attaquer les gardes, tout en leur jetant des morceaux de béton arrachés à la structure. Ils ont réussi à tenir l’aile du centre jusque vers 1h30 du matin, le temps de la rendre inutilisable, malgré l’arrivée en force de « policiers, carabiniers, militaires et guardia di finanza [douane] » pour tenter de circonscrire l’émeute, selon la presse locale.
Dans ce centre de rétention qui enferme une petite centaine de retenus, et compte désormais une aile en moins, les évasions se multiplient, parallèlement à la démolition de la structure par les reclus. Suite à la dernière en date la nuit du 28 au 29 avril dernier, lorsque deux d’entre eux ont pris la poudre d’escampette en sautant du toit (un troisième s’est malheureusement blessé lors du saut), le syndicat de flics Siulp recensait désormais 21 évadés depuis le début l’année 2024.
[Synthèse de la presse locale (Telefriuli & Rai), 29 avril & 29 mai 2024]
Ces dernières semaines, quatre agences d’architectes parisiennes, qui s’enrichissent grâce aux politiques sécuritaires et racistes de l’Etat, ont eu une petite surprise. Leurs locaux ont été quelque peu redécorés, tout comme les halls des immeubles où vivent leurs patrons.
Quelques tags (« le CRA de Vincennes on oublie pas, ECDM on pardonne pas » ; « ACME = archi racistes qui font des CRA »…), un peu de colle dans la serrure et de vitres brisées pour rappeler à ces infâmes personnages qu’en choisissant de concevoir des cages dans lesquelles sont enfermées des personnes sans-papiers ils collaborent aux politiques racistes de l’Etat.
Ces quatre cabinets ont, en effet, participé à la conception de CRA – centres de rétention administrative – mais pas que. Contre des contrats pouvant dépasser le million d’euros, ils ont dessiné les plans de CRA où, chaque année, des milliers de personnes subissent l’enfermement et tout ce qui va avec, avant de se faire expulser, pour une partie d’entre eux. Lire la suite
Sept personnes se sont évadées du centre de rétention administrative de Lille-Lesquin
France Bleu/Le Figaro, 13 mai 2024
Sept personnes âgées de 21 ans à 31 ans se sont évadées du centre de rétention administrative de Lille Lesquin. Tous en situation irrégulière, ils ont réussi à s’évader vendredi 10 mai vers 1h du matin confirme Carole Etienne la Procureure de la République de Lille.
De premières tensions ont émergé dès le 8 mai, mais la situation a rapidement été maîtrisée par les fonctionnaires de la PAF. Le lendemain soir, les personnes retenues sont rassemblées dans la zone de vie du centre afin de regarder la rencontre de football entre l’Atalanta Bergame et l’Olympique de Marseille. C’est à la fin du match que les choses dégénèrent. Un groupe de migrants refuse de retourner dans les blocs de chambres, avant que l’un ne brandisse un morceau de verre et ne menace l’un des agents. Il réussit ensuite à s’emparer de son badge d’accès puis prend la poudre d’escampette par la porte principale avec six autres individus.
Ils passent par le toit pour s’évader : dix personnes s’échappent en pleine nuit du Centre de rétention administrative
Midi Libre/France3, 11 mai 2024
Une évasion de grande ampleur a eu lieu dans la nuit du vendredi 10 au samedi 11 mai, au Centre de rétention administrative (CRA) de Sète. En effet, dix personnes ont réussi à échapper à la surveillance de la police aux frontières, l’autorité qui s’occupe de cet établissement situé au 15 quai Maillol, et ont ensuite profité de la nuit pour s’évader vers 2 h 30. Un événement considérable pour ce « petit centre« , qui ne compte au maximum que 28 places.
Selon une source policière, pour s’enfuir les individus auraient tiré la grille d’aération d’une des chambres pour accéder aux combles. Une fois dans les combles, ils auraient soulevé les tuiles et auraient sauté sur le toit pour redescendre dans la rue attenante. Lire la suite