Archives de catégorie : Sanipolice

Le chiffre du jour : 5296

Lundi 2 novembre sur BFMTV, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé les chiffres de ce premier week-end de reconfinement : plus de 100.000 contrôles policiers et « près de 5000 verbalisations » (soit 5296) délivrées pour son non-respect des mesures étatiques (port du masque, rassemblements de plus de six personnes ou absence d’attestations de sortie). Les agents déployés «ont des consignes à partir (de ce lundi) de contrôles plus renforcés».

Espagne : les émeutes s’étendent à une vingtaine de villes

[Précisons que la presse espagnole fait son travail en la jouant particulièrement lourd, pointant des affrontements entre « négationnistes [du virus] et la police » pour désigner les contestataires en général (dans El Pais, par exemple), insistant sur l’extrême-droite et les « anti-système » à Madrid, sur l’extrême-gauche ou les indépendantistes à Barcelone, mais aussi sur le rôle de « jeunes migrants » et « délinquants habituels » dans les pillages et attaques de commerces, pour celleux qui aiment les petites cases. De plus, il y a également eu de telles manifestations émeutières dans d’autres régions que la dépêche ci-dessous, comme au Pays-Basque à Bilbao, Vitoria, Arrasate, San Sebastián et Eibar. Côté chronologie selon les services de renseignement espagnols, les « premiers incidents d’importance » ont commencé mardi dernier à Séville dans le quartier pauvre de Pino Montano, touchant jeudi Bilbao puis vendredi Barcelone, Burgos (dans le quartier de Gamonal), Santander, Valencia et Zaragoza, et samedi une vingtaine de villes au total dont Vitoria, Logroño, Madrid, Guadalajara, Sevilla, Granada, Cartagena, Barcelone…
Enfin en Italie, où les manifestants sont plus ou moins hétérogènes selon les villes (Naples, Turin, Milan) depuis la semaine dernière, il y a notamment eu des affrontements nocturnes à Rome samedi (où sont pointés les fascistes) mais aussi à Florence la veille avec molotovs et pierres contre les forces de l’ordre (où la police a mis en avant les « quatre arrêtés proches de la sphère anarco-insurrectionaliste »].

Nouveaux affrontements en Espagne entre manifestants anti-restrictions et police
AFP, 1er novembre 2020

Dans certaines villes, les manifestations ont été suivies d’actes de vandalisme et de pillages dans la nuit de samedi à dimanche.

Les troubles les plus importants se sont produits à Madrid, où de nombreux manifestants scandant « Liberté ! » ont mis le feu à des bennes à ordures et érigé des barricades de fortune sur la Gran Via, la principale artère du centre de la capitale, selon des images sur les réseaux sociaux. Ils ont lancé des pierres et des fusées éclairantes sur la police, intervenue pour les disperser.
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Madrid (Espagne) : les morts n’ont qu’à bien se tenir

Des drones dans les cimetières madrilènes pour contrôler les mesures anti-Covid à la Toussaint
AFP, 28 octobre 2020

Mercredi 28 octobre, la municipalité a annoncé que, pour le 1er novembre, la capacité d’accueil des cimetières serait divisée par deux. L’Espagne étant soumise à un nouvel état d’urgence sanitaire, les habitants n’ont pas le droit de se rassembler à plus de six personnes et doivent respecter la distanciation sociale.

Pour y veiller, entre 275 et 300 policiers municipaux seront déployés dans la capitale le week-end de la Toussaint. Selon la mairie, c’est 20% de plus que l’année dernière. Les drones seront utilisés en renfort pour survoler le cimetière de La Almudena et celui de Carabanchel.

Ce n’est pas la première fois que les forces de l’ordre madrilènes font appel à cette technique. Au printemps, lors du confinement, des drones avaient déjà été utilisés pour ordonner aux habitants de la capitale de rester chez eux.

Italie : nouveaux affrontements contre le couvre-feu

[Comme c’est souvent le cas lorsqu’éclate ce genre de situation de rue qui nous prend à l’improviste, beaucoup se demanderont qui sont et que veulent ces émeutiers qui protestent contre le couvre-feu en Italie (genre un retour à cette bonne vieille normalité) en tentant de rentrer leur colère dans de petites cases, plutôt que de se demander ce que nous voulons, nous, avec des idées, pratiques et perspectives révolutionnaires anarchistes qui ne se limitent pas à ce nouveau tour de vis du pouvoir. Non seulement pour agir (ou pas) à l’intérieur de telles protestations, mais aussi à côté ou en dehors d’elles.
Du côté des porte-parole de l’État, les grands journaux italiens ont par exemple choisi de mettre en avant ce matin 27 octobre selon les villes un petit côté gilet jaune hexagonal des manifestations des débuts pour son côté très hétérogène et l’aspect « guerilla urbaine », pointant par exemple à Turin aussi bien les « ultras » rivaux des deux clubs de foot (Juventus et le Torino), que des groupes de jeunes « vandales immigrés », des « complotistes » variés ou des petits commerçants : il faut dire que le saccage et parfois le pillage des boutiques de luxe de la via Roma (Apple store, Gucci, Geox, etc.) et dans de nombreuses autres rues adjacentes par 600 émeutiers a par exemple donné du fil à retordre aux forces anti-émeute jusque tard dans la nuit. A Milan idem, où c’est notamment le très commerçant corso Buenos Aires qui a été parcouru en scandant « Liberté, Liberté » puis la zone de Stazione Centrale, et où un grand journal du nord s’est fait plaisir à pointer « le groupe [de 300 manifestants] formé à la fois d’italiens et d’étrangers, de quelques militants de Forza Nuova [groupe d’extrême-droite] mais aussi d’anarchistes ». Il y aurait d’ailleurs eu des coups échangés entre fachos opposés aux destructions de vitrines, tentant du coup de faire office de SO informel (« on ne touche pas aux commerces, on est là pour autre chose »), et des groupes de plus jeunes de toutes origines venus au contraire pour exprimer leur rage, et pas que contre la police.
Cela promet de belles polémiques en perspective* qu’on a déjà connues ici dans les fameux milieux limitants, bien sûr en fonction des villes et des contextes qui peuvent varier (Naples n’est pas Trieste, et Milan n’est pas Rome, etc.), entre caricaturalement investir ce genre de manifs pour en chasser les fachos (y compris avec des pratiques qu’ils partagent plus difficilement), dépasser ces derniers et offrir d’autres possibilités, ou déserter ces rassemblements trop verrouillés localement en saisissant l’occasion que les flics soient bien occupés là pour agir ailleurs et autrement… y compris sur d’autres types de cibles moins évidentes que les flics et le mobilier urbain, et sans rien demander au pouvoir.
A Turin comme à Milan, il y a aussi eu des tentatives d’attaque des sièges de Région (ces rassemblements commencent souvent sur de grandes places quelques heures avant le couvre-feu, avant de partir en sauvage), et à Naples, pour la troisième journée consécutive, des centaines de jeunes ont à nouveau affronté les flics de façon mobile et monté des barricades de matériel urbain.
Enfin, précisons qu’il y eu des rassemblements sans cortèges sauvages ravageurs dans d’autres villes que Turin, Milan et Naples –parfois à l’initiative des réseaux d’extrême-droite ou de commerçants mais pas que–, comme Pescara, Vicenza, Perugia, Genova, Foggia, Pesaro, Trieste, Bologna, Firenze, Lecce (avec des slogans comme « Mieux vaut le risque de mourir de Covid que la certitude de mourir de faim »), Campobasso, etc. Les chiffes officiels de ce matin donnent au moins 5 arrêtés à Turin (dont deux pour le pillage du
Gucci et un pour le Vuitton), et 28 à Milan (dont 13 mineurs, et une anarchiste).

* On pourra par exemple (re)lire ce Recueil de textes anarchistes à propos du mouvement des gilets jaunes, 24 p., août 2019]


Nouveaux incidents lors de manifestations anti-restrictions en Italie
AFP, 26 octobre 2020 (extrait)

La fermeture des restaurants et des bars à partir de 18 heures et de tous les théâtres, cinémas et salles de sport pendant un mois a suscité colère et inquiétude dans un pays déjà très durement affecté par deux mois de confinement au printemps et qui doit connaître cette année sa plus grave récession économique depuis la Seconde Guerre mondiale.
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Rive-de-Gier (Loire) : rosser les couvreurs de feu

Couvre-feu : trois hommes interpellés dans la Loire après l’agression d’un policier
L’Obs, 26 octobre 2020

Trois hommes âgés de 21 à 27 ans ont été interpellés dans la nuit de samedi à dimanche à Rive-de-Gier, dans la Loire, après l’agression d’un policier lors d’un contrôle du couvre-feu, a-t-on appris dimanche de sources policières. L’incident s’est produit samedi vers 23h30 lors du contrôle, par deux policiers d’une brigade canine, d’un groupe de sept personnes alcoolisées qui violaient le couvre-feu dans le centre de cette commune de la vallée du Gier.

Trois d’entre elles ont bousculé et fait chuté au sol l’un des policiers, avant de le frapper à coups de poing et de pied et de prendre la fuite, précise-t-on de même source.
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Naples (Italie) : le couvre-feu sent le brûlé

|En Italie, trois régions viennent d’instaurer un couvre-feu : celles de Rome (Latium), Milan (Lombardie) et Naples (Campanie). Le Piémont et la Sicile imposeront dans la semaine qui vient à leur tour le couvre-feu, et d’autres régions pourraient faire de même, à moins que le gouvernement ne décrète la mesure sur le plan national. Si à Rome ce sont 200 militants du parti d’extrême-droite Forza Nuova qui l’ont bravé samedi soir, à Naples ce sont des centaines de jeunes qui avaient saisi l’occasion la veille pour affronter la police.]

Belga/AFP, 24 octobre 2020

La Campanie, région du sud-ouest de l’Italie fait l’objet de nouvelles mesures restrictives visant à endiguer une hausse rapide de la courbe des contaminations. Mais le couvre-feu (23h00 à 05h00) instauré vendredi et la crainte d’un nouveau confinement ont d’ores et déjà suscité un vent de colère dans la région, se traduisant par des manifestations avec quelques débordements.

Vers 23 heures, plusieurs centaines de personnes, souvent jeunes, ont allumé des fumigènes, incendié des poubelles et lancé des projectiles sur les policiers antiémeute déployés dans le centre-ville. Des appels avaient été lancés sur les réseaux sociaux pour défier le couvre-feu également en vigueur dans les régions de Rome et de Milan.
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Le chiffre du jour : déjà 4777 amendes pour non-respect du couvre-feu

Jeudi 22 octobre, en plus d’avoir placé sous couvre-feu 38 départements supplémentaires plus la Polynésie (soit 54 sur 102 en tout, et 46 millions d’habitants), précisant également que « des mesures beaucoup plus dures » pourraient suivre, le Premier ministre Castex a annoncé que 32 033 contrôles ont déjà été effectués en une semaine et 4 777 amendes données pour non-respect du couvre-feu.

Le chiffre du jour : 3019 amendes en deux jours

Couvre-feu : déjà 3019 verbalisations et 19 300 contrôles
AFP, 19 octobre 2020 (extrait)

Ce lundi soir, sur le plateau de TF1, Gérald Darmanin a annoncé que le couvre-feu destiné à lutter contre le Covid-19 a donné lieu à « 3019 verbalisations ». « Il y a eu 19 300 contrôles », a aussi révélé le ministre de l’Intérieur sur TF1, évoquant des vérifications effectuées par les forces de l’ordre auprès de « citoyens mais aussi des contrôles d’établissement ».

Depuis samedi minuit, il est interdit de se déplacer entre 21h et 06h en Île-de-France et dans les métropoles de Lyon, Lille, Toulouse, Montpellier, Saint-Etienne, Aix-Marseille, Rouen et Grenoble. Comme pendant les semaines de confinement du printemps, les personnes sortant pendant le couvre-feu doivent se munir d’attestations de déplacements, et ce, uniquement si elles ont des raisons valables de se déplacer – travail, proche à l’hôpital, etc.

Québec (Canada) : et voici le télémandat flicosanitaire !

Lundi 28 septembre, le Premier ministre de la province canadienne du Québec, François Legault, a annoncé de nouvelles restrictions pour les régions qui passent au plus haut niveau d’alerte sanitaire pendant 28 jours. Les bars, restaurants, cinémas, musées et bibliothèques (restreintes au prêt et retour à distance des livres) notamment seront fermés du 1er au 28 octobre dans trois régions, la métropole Montréal, la capitale Québec et Chaudière-Appalaches. Mais la mesure la plus spectaculaire est l’interdiction pure et simple de recevoir des invités à son domicile, à l’exception des personnes seules qui auront tout de même droit à un seul visiteur, et pour les autres de recevoir également du personnel lié aux « soins de santé, d’un service d’aide aux devoirs ou d’un service d’entretien, d’un gardien d’enfants ou d’un gardien de sécurité». Comme ailleurs depuis le grand confinement, la priorité du pouvoir reste donc de ne plus toucher aux principaux lieux de contamination, liés au brassage et à la promiscuité humaine, à savoir les lieux de l’esclavage salarié et du dressage des cerveaux, ainsi que les transports y conduisant, en fermant tout le reste pour rappeler les fondamentaux de notre condition de sujets (plus ou moins) productifs : métro-boulot/école-dodo.
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Madrid (Espagne) : les pacificateurs de la zone reconfinée

[Depuis le 21 septembre, 850 000 habitants des quartiers pauvres et périphériques de Madrid ne sont autorisés à quitter un périmètre fixé par les autorités que pour se rendre au travail, chez le médecin ou accompagner les enfants à l’école. L’entrée et la sortie de ces quartiers bardée de check-points policiers est ainsi interdite sauf pour ces raisons-là (avec les parcs et jardins publics fermés à l’intérieur, et les magasins et restaurants ouverts en capacité réduite). Cette mesure de ségrégation des quartiers pauvres a ensuite été étendue à 167.000 habitants supplémentaires, portant le total à plus d’un million de madrilènes, et depuis vendredi 2 octobre 22h, c’est l’ensemble de la capitale et neuf communes environnantes qui sont ainsi bouclées pour deux semaines… sauf pour aller travailler ou se rendre chez le médecin (avec blocage des sorties de la ville, limitation des réunions à six personnes, affluence réduite de 50 % dans les commerces et les restaurants et leur fermeture à 23 heures).
Après une première manifestation contre le reconfinement des quartiers pauvres dès le 24 qui a fini devant l’Assemblée de Madrid à Puente de Vallecas, avec plusieurs tabassages et arrestations, une seconde était organisée dès le lendemain en solidarité avec les arrêtés de la veille. Récit d’une pacification provisoire du conflit avec un texte anarchiste traduit de l’espagnol.]

24 sept, Madrid : affrontements avec la police contre le reconfinement devant le Parlement

Quand la police se met en survet’
25-09-2020, Chronique d’une manifestation trahie
traduit de l’espagnol de ContraMadriz, 29 septembre 2020

Le 25 septembre dernier, un groupe de personnes s’est rendu devant l’Assemblée de Madrid [instance qui dirige la région autonome de la capitale] suite à un appel à la solidarité avec des camarades arrêtées lors du rassemblement du jeudi 24 au même endroit.
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Le chiffre du jour : 44 429 amendes

Non-port du masque : Gérald Darmanin annonce
45 000 verbalisations et se fait recadrer

Midi Libre, 18 septembre 2020

Ce jeudi 17 septembre, devant la commission d’enquête sénatoriale sur la gestion de la crise sanitaire, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé que 44 429 personnes avaient été verbalisées pour non-respect du port du masque. Un discours qu’il a prononcé alors que lui-même ne portait pas de masque…

Le coronavirus tricolore ne cesse de muter (mis à jour)

Le fameux coronavirus qui occupe depuis des mois tous les esprits possède des enzymes de réplication à base d’ARN plutôt que d’ADN, ce qui rend sa séquence génétique beaucoup moins stable et lui permet de muter rapidement. Depuis mars 2020, la variante mutante D614G du SARS-CoV-2 qui augmente sa capacité à infecter les humains (tout en étant peut-être moins virulente) est ainsi devenue majoritaire parmi les échantillons cliniques prélevés chez les malades en Europe, prenant en partie la place de ses autres versions qui ne portaient pas cette mutation avantageuse pour lui. Au total, plus d’une centaine de ses mutations ont été décrites à ce jour dans le monde, tout en restant jusqu’à présent minoritaires.

Toutefois, loin des analyses de laboratoire sur un virus à la diffusion si capitaliste (déforestation massive, concentration urbaine et économique, déplacements aériens,…), il existe également une autre série de mutations accélérées – cette fois de sa souche tricolore – qui pourraient au minimum rendre perplexe sur la direction qu’elles empruntent. En ces beaux jours de fin septembre, voici un petit aperçu sur un phénomène finalement pas si curieux que cela.
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Saint-Sébastien (Espagne) : gare aux collègues poukaves !

Coronavirus : une surfeuse testée positive arrêtée sur une plage espagnole
L’Indépendant, 7 septembre 2020

La jeune femme, adepte des sports de glisse et sauveteuse sur une plage avait été testée positive au coronavirus. Et au lieu d’être confinée à son domicile, elle surfait sur une plage de Saint-Sébastien, provoquant la colère de ses collègues qui n’ont pas hésité à alerter les autorités.
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Caméras thermiques au lycée, et robot en crèche…

Covid-19 : des établissements scolaires testent des caméras thermiques
FranceInfo, 4 septembre 2020

Alors que cette rentrée scolaire est placée sous haute surveillance sanitaire, la Région Auvergne-Rhône-Alpes est la première à tester des caméras thermiques en milieu scolaire. Trois établissements jouent le jeu : dans le Puy-de-Dôme (lycée agricole de Lempdes), en Isère (MFR Vignieu-Morestel) et dans le Rhône (lycée Descartes à Saint-Genis-Laval).
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