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2010 : Sur le mouvement contre la réforme des retraites

Les mauvais jours finiront

« Et quand le travailleur s’endort
il est bercé par l’insomnie
et quand son réveil le réveille
il trouve chaque jour devant son lit
la sale gueule du travail
qui ricane qui se fout de lui »

Un récent bilan ministériel pré-cisait qu’en l’espace de deux semaines (du 12 au 26 octobre), près de 2300 manifestants avaient été arrêtés, et 360 renvoyés devant des tribunaux qui distribuent à la chaîne des mois de prison ferme. En face, on ne compterait que 72 policiers et gendarmes blessés. Si on ajoute à cette pénible comptabilité quelques mesures symboliques comme l’équipe cagoulée du GIPN envoyée place Bellecour à Lyon contre les émeutiers ; les réquisitions administratives de travailleurs pour « atteinte constatée ou prévisible au bon ordre, à la salubrité, à la tranquillité et à la sécurité publiques » ; ou encore l’envoi de l’armée à Marseille pour briser la grève des éboueurs, il est clair que nous vivons des temps de guerre.
Il faut dire que beaucoup d’entre nous n’ont pas attendu cette loi sur les retraites pour prendre la rue et y exprimer toute notre rage, tant les raisons de se révolter ne manquent pas. Depuis que nous respirons l’air vicié de ce monde de flics et de fric, l’État et les riches veulent nous enfermer dans leurs écoles, leurs bureaux, leurs cages à poules, leurs usines et leurs prisons. Ils tentent de nous contraindre à sacrifier toute liberté contre quelques miettes en fin de mois, contre un sourire à l’assistante sociale ou une courbette au patron du coin. Et si on traîne trop des pieds pour aller enrichir les bourges, on nous menace de crever la gueule ouverte dans la rue ou derrière des barreaux. C’est vrai quoi, nous sommes si fainéants que nous osons rechigner à leur vendre bras, cerveau, sueur et temps.

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