Besançon (Doubs) : des news sur le fauteuil de compet’ pour Boris

Début mars, sortait un quatre pages détaillant l’histoire de l’anarchiste bisontin Boris, de son attaque en 2020 dans le Jura contre deux antennes-relais de flics et des opérateurs de téléphonie jusqu’à son incarcération à la prison de Nancy, de sa condamnation à quatre ans de taule dont deux fermes et sa lettre publique écrite depuis l’intérieur dans laquelle il défendra son acte, jusqu’à sa longue hospitalisation suite à un incendie de cellule qui l’a laissé tétraplégique. Et enfin le combat pour sortir du service des soins palliatifs de l’hosto où il avait été enterré. Depuis, la procédure de mise sous tutelle du compagnon lancée contre lui par la médecin de ce service a été annulée suite à des recours juridiques, et Boris a passé ces six derniers mois dans un centre de soin et de réadaptation (SSR) qui lui ont permis d’aller un peu mieux.

Dans ce texte, nous lancions alors un appel à soutien financier, afin d’envisager un retour vers la rue et le soleil pour Boris, loin du lit et des appareillages qui le clouent depuis trop longtemps sous les néons d’une chambre d’hôpital, destiné à l’achat d’un fauteuil électrique verticalisateur sur mesure.
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Partout : 5e et 6e nuits de révolte émeutière sous pression [Re-MàJ]

[Suite à l’assassinat policier de Nahel à Nanterre (Hauts-de-Seine) mardi matin, une première, une deuxième nuit, une troisième nuit, puis une quatrième nuit d’émeutes se sont déroulées dans tout le pays, émeutes destructrices dont nous avons publié de larges recensions illustrées ici. Et finalement, deux autres (5e et 6e) se sont déroulées ce week-end au cours des nuit du 1er au 2 puis du 2 au 3 juillet, sous grosse pression policière (plus celle exercée par les structures associatives para-municipales ou citoyennistes).
Ce qui a marqué ces cinquième et sixième nuits d’émeutes, que l’Etat et ses relais ont présenté comme beaucoup plus calmes malgré les 157 bâtiments incendiés ou dégradés en un court week-end, a notamment été que faute de pouvoir tenir suffisamment la rue ou effectuer des pillages abondants comme les jours/nuits précédents, on a aussi vu ces deux derniers jours des attaques plus ciblées et à moins nombreux, notamment de lieux dédiés à la Justice (tribunal, résidence pénitentiaire ou Maison du Droit – à Créteil, Aix-en-Provence, Blois, Forbach, Villeneuve-sur-Lot), d’un club de tennis et d’une base de loisirs ou de biens privés appartenant aux maires. Mais qu’on se rassure, les institutions de la domination de proximité (centre social, médiathèque, mairie, école, police) n’ont pas été épargnées non plus…]


Quelques chiffres

Pour la nuit de samedi 1er à dimanche 2 juillet, le ministère de l’Intérieur a recensé 871 incendies sur la voie publique, 958 de véhicules et 123 de bâtiments. Au total, 26 repaires de flics (dix commissariats, dix casernes de gendarmerie et six postes de police municipale) ont été attaqués. Le ministère de l’Intérieur rapporte 45 membres des forces de l’ordre blessés et quelque 773 personnes interpellées lors de la cinquième nuit de révolte.
Pour la nuit de dimanche 2 à lundi 3 juillet, le ministère de l’Intérieur a recensé 352 incendies sur la voie publique, 297 voitures brûlées et 34 bâtiments incendiés. Quelque 157 personnes ont été interpellées lors de cette sixième nuit de révolte.

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Crever le Tour de France cycliste…

Plusieurs crevaisons causées par des clous sur la route
de la 2e étape du Tour de France

L’Equipe/AFP, 3 juillet 2023 (extrait)

Échappé la veille, sur la route de Bilbao, le Français Lilian Calmejane (Intermarché-Circus-Wanty) était furieux ce dimanche à l’arrivée à Saint-Sébastien en montrant la roue avant de son vélo percée de cinq clous, visiblement jetés intentionnellement sur la route. D’autres coureurs ont également évoqué cet incident, après que la deuxième étape du Tour de France a été marquée par une série de crevaisons dans le final, laissant suspecter la présence d’objets pointus.

Une vingtaine de crevaisons immédiates ou à fuite lente se sont en effet produites à environ 45 km de l’arrivée, selon les témoignages de plusieurs responsables d’équipe, obligeant à des changements de roue alors que le peloton approchait de la montée décisive du Jaizkibel.

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Nouveau cadastre en ligne pour squatteur·euse·s !

[Reçu par mail, 3 juillet 2023]

Quand on veut squatter des bâtiments vides c’est parfois pratique de savoir à qui les bâtiments appartiennent. En France, pour répondre à des questions telles que « Qui possède ce bâtiment ? » ou « Quels sont tous les terrains appartenant à la mairie dans ce village ? », la solution officielle est d’aller demander un extrait de cadastre à la mairie locale, ce qui n’est pas toujours très pratique (ni très discret).

C’est là qu’intervient cadastre.squat.net, le nouveau cadastre en ligne pour squatteur·euse·s ! Cette carte interactive affiche toutes les parcelles cadastrales appartenant à des personnes morales (entreprises, associations, État…) à l’échelle de la France (métropolitaine et outre-mer). Elle permet de filtrer les parcelles par département, commune, propriétaire ou référence cadastrale, ou simplement de zoomer sur le coin qui vous intéresse pour voir qui y possède quoi.

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Partout : 4e nuit de révolte émeutière, ça flambe et ça pille toujours [Re-MàJ]

[Suite à l’assassinat policier de Nahel à Nanterre (Hauts-de-Seine) mardi matin, une première, une deuxième nuit puis une troisième nuit d’émeutes se sont déroulées dans tout le pays, émeutes destructrices dont nous avons publié de larges recensions illustrées ici. Et finalement, une quatrième ne s’est pas fait attendre cette dernière nuit du vendredi 30 juin au samedi 1er juillet.
Ce qui a marqué cette quatrième nuit d’émeutes, en plus des affrontements avec la police aux quatre coins du pays,  a été l’entrée de nouvelles villes dans le bal (petites ou moyennes), les débuts d’usage ou le vol d’armes à feu du côté émeutier (Lyon, Marseille), et des pillages pour lesquels des centaines de jeunes gens ont pu se donner rendez-vous (y compris en journée ou début de soirée : selon le ministre de l’Economie, le bilan est déjà de 200 magasins de la grande distribution attaqués et pillés, 250 débits de tabac, 250 agences bancaires touchées et une dizaine de centres commerciaux, soit 700 en tout).
Avec du côté des cibles détruites —sur lesquelles nous nous concentrons plus volontiers bien que les journaflics les filtrent davantage—, c’est encore tout ce qui incarne la domination étatique et institutionnelle de proximité (des mairies aux écoles, en passant par les centres socio-culturels, les bailleurs sociaux ou La Poste) qui a été le plus cramé cette nuit.]


Quelques chiffres

Le ministère de l’Intérieur a recensé cette nuit du 30 juin au 1er juillet, 2.560 incendies sur la voie publique (contre 3.880 dans la nuit de jeudi à vendredi), 1.585 incendies de véhicules (contre 1.919 la nuit précédente) et 266 bâtiments incendiés ou dégradés, dont 26 mairies, 24 écoles et 5 établissements de justice (contre 492 la nuit précédente). De plus, 58 repaires de flics ont été attaqués (31 commissariats, 16 postes de police municipale et 11 casernes de gendarmerie).
1311 personnes ont été interpellées cette nuit partout en France. Un total de 79 policiers et gendarmes ont été blessés cette nuit.

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Partout : 3e nuit de révolte émeutière, pillages et incendies à gogo [Re-MàJ]

[Suite à l’assassinat policier de Nahel à Nanterre (Hauts-de-Seine) mardi matin, une première puis une deuxième nuit d’émeutes se sont déroulées dans tout le pays, émeutes destructrices dont nous avons publié de larges recensions illustrées ici. Et finalement, une troisième ne s’est pas fait attendre cette dernière nuit du jeudi 29 au vendredi 30 juin… malgré le déploiement annoncé de 40 000 policiers -soit quatre fois plus que la veille-, malgré l’arrivée du RAID (à Toulouse, Lyon, Marseille, Montpellier, Bordeaux, Strasbourg), de la BRI (Nanterre) et du GIGN (à Evry, Savigny le Temple, Nantes, Toulouse, Tours et Avignon) en mode anti-émeute, malgré les couvre-feux nocturnes, malgré l’arrêt des transports urbains de surface en Ile-de-France et ailleurs à partir de 21h, malgré les rotations d’hélicoptères de la gendarmerie et de drones policiers, et malgré les interdictions préfectorales de port et transport d’articles pyrotechniques comme de combustible.
Ce qui a marqué cette troisième nuit d’émeutes, en plus des affrontements avec la police aux quatre coins du pays, en touchant désormais plus d’une centaine de villes (y compris petites), a non seulement été une belle constance à incendier les transports en commun, mais aussi à multiplier les pillages en tout genre (parfois lors de véritables descentes au centre-ville, mais aussi dans des Darty, Decathlon ou centres commerciaux), avec plusieurs destructions d’entreprises et temples de la marchandise. Et avec un seul langage commun, qui se passe de toute revendication et de tout dialogue avec le pouvoir ou ses médiateurs : le Feu !
A noter qu’aujourd’hui 30 juin, de premiers pillages de jour ont commencé, comme à l’Apple Store du centre de Strasbourg, au supermarché Spar du quartier Pays-de-France à Reims, ou aux grands centres commerciaux de Rosny 2 et Créteil Soleil en région parisienne…]


Quelques chiffres

Le ministère de l’Intérieur recense cette nuit du 29 au 30 juin 79 repaires de flics attaqués (39 locaux de la police nationale, 24 de la police municipale et 16 de la gendarmerie), et 119 bâtiments publics visés, dont 34 mairies et 28 établissements scolaires. Par ailleurs, 917 personnes ont été interpellées cette nuit partout en France, dont 408 à Paris, dans les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne (et 170 gardes à vue). Un total de 249 policiers et gendarmes ont été blessés cette nuit.

Lire la large recension de la 3e nuit d’émeutes

Turin (Italie) : Alfredo et Anna ont été condamnés à 23 ans et 17 ans et 9 mois

En attendant un texte plus détaillé sur l’audience, nous vous informons que le 26 juin, la Cour d’Assises d’Appel de Turin a établi l’étendue des peines contre les anarchistes Anna Beniamino et Alfredo Cospito dans le procès Scripta Manent, les condamnant respectivement à 17 ans et 9 mois et 23 ans de prison. Ainsi, la possibilité d’une condamnation à perpétuité pour Alfredo, demandée par le parquet de Turin lors de l’audience d’appel du 5 décembre 2022 et plus tard lors des audiences d’appel des 19 et 26 juin (alors qu’une peine de 27 ans et 1 mois était demandée pour Anna), a été définitivement écartée.

Rappelons que lors du procès Scripta Manent – outre les accusations d’association subversive à finalité terroriste ou de subversion de l’ordre démocratique, d’attentat terroriste, d’incitation à commettre des crimes aggravés par l’objectif de terrorisme, etc. –, plusieurs inculpations et condamnations pour massacre ont suivi contre Anna et Alfredo. D’abord pour l’action dans le quartier bourgeois de Crocetta (Turin, 2007) et ensuite pour l’action contre la caserne des élèves carabiniers (Fossano, 2006).
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Munich (Allemagne) : une nouvelle antenne-relais part en flammes

Dans la nuit du 9 juin vers 3h, une antenne-relais est partie en fumée dans le quartier de Waldtrudering, à l’est de Munich. Cette antenne de l’entreprise Telekom, qui mesure environ 30 mètres de haut,  a été embrasée comme une torche, avec des flammes visibles à des kilomètres à la ronde. Les dégâts matériels sont estimés à environ un million d’euros.

C’est la Sécurité de l’État (Staatsschutz) qui a été chargée des investigations, et en l’occurrence le commissariat K43, responsable de la criminalité organisée de gauche. Ces dernières années, des inconnus ont incendié des antennes relais et des infrastructures de fibre optique à Munich et dans les environs à plusieurs reprises. Dommage total : environ quatre millions d’euros.

[Synthèse de la presse allemande, 9 juin 2023]

Munich (Allemagne) : le camion-TV n’a pas passé la nuit

Dans la nuit de dimanche à lundi 26 juin vers 3h40, un camion de transmission par satellite de la chaîne de télévision ZDF a été incendié dans le quartier de Glockenbach à Munich. La précieuse cargaison technologique du camion spécial est certainement inutilisable, et les dégâts sont énormes : plusieurs centaines de milliers d’euros.

Ce camion-TV incendié faisait partie d’un centre de production mobile, qui avait diffusé dimanche matin en direct de l’église Saint-Maximilien la messe du pasteur de renommée nationale Rainer Maria Schiessler. Après la retransmission, ce véhicule de diffusion par satellite devrait rester devant l’église Saint-Maximilien jusqu’à lundi… sauf qu’il n’a pas passé la nuit.

Les investigations sont menées par le Commissariat n°13 (incendie criminel), qui n’ignore certainement pas que les voies du seigneur sont impénétrables.

[Synthèse de la presse allemande (Bild), 28 juin 2023]

Partout : 2e nuit de rage émeutière suite à l’assassinat policier de Nahel [Re-MàJ]

[Cette deuxième nuit d’émeute consécutive du mercredi 28 au jeudi 29 juin après celle d’hier suite à l’assassinat policier de Nahel à Nanterre (Hauts-de-Seine) le 27 juin, s’est encore étendue à de nombreuses villes supplémentaires, multipliant également le nombre et le type de cibles.  Au-delà des affrontements avec la police et des voitures brûlées, on trouvera ci-dessous une recension non-exhaustive des bâtiments incendiés, pillés ou attaqués à travers tout le pays, allant des comicos aux mairies, des centres sociaux aux médiathèques, des supermarchés aux stations de métro et trams, non sans oublier l’entrée de la prison de Fresnes ou le tribunal d’Asnières-sur-Seine…]

Quelques chiffres

2377 incendies ont été recensés sur la voie publique la nuit du 28 au 29 juin, selon une source policière citée par Le Parisien. Parmi eux, 609 véhicules et 114 bâtiments ont été touchés. 27 attaques de locaux de la police nationale ont également été rapportées (dont 7 par incendie), 4 casernes de la gendarmerie, 14 locaux de police municipale (dont 10 incendies). Au moins huit mairies ont été incendiées ou dégradées, 6 écoles et six bâtiments publics.133 membres des forces de l’ordre ont été blessés, dont 123 policiers et 10 gendarmes.


Pour le plaisir…

* Airparif écrit ce jeudi que « des niveaux importants de particules (PM10 + PM2.5) ont été constatés dans l’air cette nuit et ce matin » en Île-de-France, et que cette « hausse sur la région est principalement liée aux émissions en lien avec les émeutes ». Ce genre de pollution peut être due aux nombreux incendies qui ont eu lieu dans la nuit.

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Ile-de-France : la rage émeutière se répand suite à l’assassinat policier de Nahel [MàJ]

{Des scènes d’émeutes, de tirs de mortiers d’artifices et d’incendies ont rythmé la nuit de mardi à mercredi dans le département des Hauts-de-Seine, mais aussi de manière plus sporadique dans d’autres départements d’Île-de-France après la mort de Nahel, 17 ans. L’adolescent a été tué mardi matin 27 juin à Nanterre (Hauts-de-Seine) par un tir policier [à bout portant dans le thorax], ce dernier justifiant son acte par un refus d’obtempérer. Le policier auteur du tir mortel, âgé de 38 ans, est interrogé par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) dans le cadre de l’enquête pour homicide volontaire ouverte par le parquet de Nanterre.
En plus des 31 interpellations lors de cette première nuit d’émeutes, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin parle de « 24 policiers blessés » et d’une « quarantaine de véhicules brûlés ».
Ce mercredi soir 28 juin, 2 000 policiers et gendarmes devraient être déployés à Paris et sa petite couronne.]


A Nanterre même, les affrontements se sont concentrés dans les quartiers du Vieux pont d’où était originaire Nahel, mais également de Zilina, Berthelot, Pablo Picasso et Damades. Les forces de l’ordre ont été ciblées par des projectiles, mortiers d’artifice et parfois des cocktails Molotov. Environ 25 véhicules et poubelles – souvent érigées en barricades – ont été détruits dans la commune. Des feux ont également été allumés le long des rails du RER A, entre Nanterre et Rueil-Malmaison. Plusieurs bâtiments administratifs (finances publiques, maison de quartier, deux groupes scolaires) ont aussi été dégradés par des incendies. « Plusieurs bâtiments publics et privés, parmi lesquels des écoles, ont subi d’importantes et inacceptables dégradations, parfois irrémédiables », se désole le maire Patrick Jarry.
Du côté des autorités, 20 policiers ont été légèrement blessés, dont 18 CRS et deux agents de la BAC de Gennevilliers. Dix véhicules de police et un engin de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) ont aussi été dégradés. Lire le tour des départements d’Ile-de-France

Laval (Mayenne) : les voitures du Département en fumée

Des voitures incendiées dans le quartier Saint-Nicolas à Laval
France Bleu/Ouest France, 28 juin 2023

Une dizaine de voitures ont été incendiées dans la nuit du mardi 27 au mercredi 28 juin 2023 rue Albert-Einstein, près du Palindrome (centre multi-activités) dans le quartier Saint-Nicolas à Laval, en Mayenne.

Ces véhicules appartiennent notamment à l’association Adapei et au Conseil départemental de la Mayenne (Centre départemental de la solidarité Saint-Nicolas) dont les locaux se trouvent dans le même secteur. Ces incidents interviennent dans un contexte national marqué par les débordements en région parisienne après la mort de Nahel, un adolescent tué, mardi 27 juin, suite à un tir de policier.

Lyon (Rhône) : récit de la garde à vue du 05/06 dans le cadre d’une enquête sur le sabotage d’une usine Lafarge

Lundi 5 juin, à travers la France, une quinzaine de personnes sont perquisitionnées et interpellées, accusées d’avoir participé à l’« invasion-sabotage » de l’usine Lafarge de Bouc-Bel-Air (13, Bouche-du-Rhône), le 10 décembre 2022, dont les dommages sont estimés à hauteur de 6 millions d’euros. Nous rédigeons ce communiqué alors que, le mardi 20 juin, 18 personnes ont de nouveaux été arrêtées dans des conditions similaires.

Nous sommes des proches de la personne arrêtée à Lyon, et comme les proches des interpellées de Montreuil (1), nous allons faire ici le récit de l’interpellation de notre camarade. Nous décidons d’intervenir aujourd’hui en publiant ce texte afin de mettre en lumière les méthodes employées par l’État et ses chiens pour mater tout ce qui semble lui faire opposition ; pour rendre publique le récit d’une expérience qui nous concerne toutes et tous.

1. Perquisition

Lundi 5 juin, 3 flics sonnent à la porte de l’appartement de notre camarade à 6h du matin, la porte leur est ouverte – se présentent deux gendarmes de Marseille et un troisième qui dit être lyonnais sans préciser le service auquel il est rattaché. Rétrospectivement, notre ami a émis un doute sur la provenance de ce dernier ; doute alimenté, plus tard, par des remarques faites à la volée qui révèlent une méconnaissance de la ville. Parmi les 2 personnes présentes dans l’appartement, l’une est recherchée, l’autre est soumise à un contrôle d’identité avant d’être autorisée à partir avec son ordinateur à condition de le déverrouiller afin de « prouver qu’il lui appartient ». Suspectant la méthode, elle refuse : on ne peut pas faire confiance à la police. Son ordinateur est finalement saisi avant qu’elle ne quitte l’appartement.

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Limoges (Haute-Vienne) : Greg est sorti !

Après un mois enfermé dans la taule de Limoges dans le cadre de 3 mandats d’arret européens faits par l’Italie, Greg a été libéré.
Lors de l’audience du 22 juin devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Limoges, les juges ont décidé de faire sortir Greg de prison avec un contrôle judiciaire en attendant l’audience du 6 juillet.  L’avocat général [c’est-à-dire le représentant du parquet] était bien deg…

Les débats ont été assez rapides. La justice italienne n’ayant pas répondu à toutes les questions demandées, notamment celle de savoir si Greg peut effectuer sa peine en france. Les juges et l’avocat général ont donc décidé de reporter la décision au 6 juillet en demandant entre temps à nouveau des choses à l’italie. L’avocate du pote a demandé à ce que Greg sorte de prison en attendant.

Il doit vivre chez sa mère jusqu’au 6 juillet, signer 2 fois par semaine à la gendarmerie et se présenter à la prochaine audience.  Les courriers qui arriveront à la taule entre temps seront à priori transférés chez sa daronne, son adresse ne sera pas communiquée, normal.
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Le chiffre du jour : 89 502 mesures d’espionnage préventif

Parmi les fastidieuses publications que sort chaque année l’Etat français pour offrir un semblant de vernis démocratique, se trouve le rapport annuel de la Commission nationale de Contrôle des Techniques de Renseignement (CNCTR), l’organisme créé en 2015 pour contrôler le bon usage des mesures d’espionnage déployées par lesdits services. Le 15 juin dernier, la sortie de son Rapport annuel 2022 est certes passée un peu inaperçue, mais mérite tout de même d’en extraire quelques infos. Et ce, d’autant plus que ce rapport détaille la panoplie officielle de mesures de surveillance effectuées de leur propre chef, en amont et à titre préventif, par l’ensemble des services de renseignements, en nous laissant imaginer comment cette inflation peut ensuite se traduire en surveillances supplémentaires prolongées dans un cadre non plus administratif mais judiciaire (sous forme d’ouverture d’enquête préliminaire ou d’instruction dont l’intéressé.e n’aura pas immédiatement connaissance).

Pour commencer, rappelons tout de même la liste des services concernés par les chiffres qui vont suivre, et qui sont la Direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE), la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI), la Direction du Renseignement et de la Sécurité de la Défense (DRSD), la Direction du Renseignement militaire (DRM), la Direction nationale du Renseignement et des Enquêtes douanières (DNRED) et l’unité de Traitement du Renseignement et Action contre les Circuits financiers clandestins (Tracfin), auxquels s’ajoutent les services dits du second cercle, à savoir la Direction du Renseignement de la Préfecture de Police de Paris (DRPP) ; le Service central du Renseignement territorial (SCRT, ex-RG), la Sous-Direction de l’Anticipation opérationnelle (SDAO) et le Service national du Renseignement pénitentiaire (SNRP). Et précisons aussi que ces chiffres sont bien entendu la partie émergée de l’iceberg, soit ceux inscrits dans le cadre « légal » du contrôle par la CNCTR, et pas la réalité brute dans sa complexité qui est évidemment supérieure. Lire la suite

anonyme, inconnu, inqualifiable, innommable, insupportable