Au cours d’une longue interview insérée dans la double-page spéciale « ultra gauche » du Figaro d’hier, le plus en plus loquace Laurent Nuñez – Coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme – s’est largement épanché sur ses fantasmes en la matière.
Dans les lunettes bornées du renseignement, ce fameux qualificatif ne se réfère bien sûr plus au conseillisme marxiste des débuts qui faisait bondir Lénine, mais constitue le grand chapeau policier utilisé pour désigner toute une frange auto-organisée contre l’État et le capital (une «mouvance»), partisane d’une méthode de lutte que les assassins en uniforme qualifient de «violente».
Employée à tout va par le pouvoir et ses perroquets en fonction des intérêts du moment (après la mode «anarcho-autonomes», «black blocs» ou «ultra-jaunes»), la catégorie d’ « ultra-gauche » a pour double fonction de nommer pour effrayer et isoler, mais aussi de disqualifier pour réprimer. Dans la petite case des gratte-papier de l’État, se trouve ainsi rentré de force quiconque serait d’après eux « à gauche de la gauche de la gauche de l’extrême-gauche », comme le disait la chanson, parce qu’il entendrait en finir radicalement avec le vieux monde en s’attelant sans attendre à cette œuvre de démolition urgente.
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