Archives de catégorie : No Control

Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis) : saisir l’occasion…

Livry-Gargan : en pleine messe, des voleurs cambriolent une église et repartent avec les dons
20Minutes/Le Parisien, 2 septembre 2024

Très mauvaise surprise pour le père Zhao qui officie à l’église de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis). Dimanche, après la messe, alors qu’il regagnait son presbytère, il a constaté que des inconnus s’y étaient introduits par effraction et avaient dérobé le fruit de toutes les quêtes du mois d’août, soit la somme de 2 700 euros. Un choc pour le prêtre comme pour les fidèles. Car le butin représente leurs contributions dominicales. Chacun s’acquitte de petites sommes d’argent, surtout en menue monnaie, mais mises bout à bout, cela représente une coquette somme.

L’argent se trouvait dans le logement du prêtre, qui disait la messe au moment des faits, de 10 h 45 à midi. Les cambrioleurs ont donc pu fouiller l’appartement sans être dérangés. Ils avaient réussi à s’introduire dans le presbytère en fracturant une fenêtre.

Villeneuve-Saint-Georges : baignade sauvage et vidéosurveillance

Villeneuve-Saint-Georges : un mât de vidéosurveillance scié
après deux interpellations
Le Parisien, 25 août 2024 (extrait)

Est-ce une réponse à l’intervention policière survenue plus tôt dans l’après-midi ? Un mât en béton avec sa caméra de vidéosurveillance a été scié dans la nuit de samedi à dimanche à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne). La scène s’est déroulée dans le quartier Blandin. Ces dégradations, suivies de tensions avec les forces de l’ordre, pourraient être directement liées aux deux interpellations qui ont fait suite à l’ouverture d’une borne incendie quelques heures avant.
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Atlanta (États-Unis) : les collabos de Cop City toujours sous le feu

Traduit de l’anglais de Scenes from the Atlanta Forest, 14 août 2024
(complété par la presse locale)

Les forces de l’ordre enquêtent sur un incendie criminel présumé à Atlanta mercredi matin 14 août, contre un chantier de construction d’une entreprise précédemment ciblée par des attaques similaires en raison de son rôle dans la construction d’un centre de formation de la police Cop City, qui fait face à un long mouvement de protestation et d’opposition. Cet incendie s’est produit sur un terrain dégagé de Memorial Drive, et les deux engins de chantier cramés vers 2h du matin appartenaient à l’entreprise Brent Scarborough and Company.

Les agences policières qui se sont rendues sur place sont les fédérales ATF et FBI, ainsi que le Bureau d’enquête de Géorgie et les unités d’enquête sur les incendies criminels des villes de DeKalb et d’Atlanta. Par ailleurs, le chef de la police d’Atlanta (APD) a offert une prime de 200 000 dollars pour toute balance permettant l’arrestation des responsables de l’attaque.
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Fenouillet (Haute-Garonne) : cinq balles et le compte est bon ?

Fenouillet, nuit du 25 au 26 juillet : incendie de quatre camions-toupie du cimentier Lafarge

Que vaut la vie d’un conducteur de 28 ans, issu de la « communauté des gens du voyage » comme on dit pudiquement dans la presse, et qui tente avec dignité d’échapper à un contrôle policier au volant de son véhicule ? Elle vaut cinq balles tirées par les gendarmes, dont l’une ira traverser l’appuie-tête puis exploser le crâne du jeune gitan. C’est arrivé dans la banlieue nord de Toulouse jeudi 25 juillet, peu après 22h, à Fenouillet. Il s’appelait Maïky et venait du camp de Ginestous, situé à deux pas de là.

Avant d’être déclaré décédé dans la nuit, près de 200 personnes s’étaient immédiatement rendues devant l’hôpital de Purpan, notamment pour savoir si Maïky avait une chance de s’en sortir, et pour attendre la sortie de sa compagne et de leur môme âgée de quelques mois, qui se trouvaient à ses côtés dans la voiture. Non contents d’avoir commis un assassinat de plus, les uniformes réunis en nombre devant l’hosto ont alors tiré des gaz lacrymos sur les proches, pour tenter de contenir la colère montante une fois l’issue fatale connue. Sauf que la vengeance est parfois aussi un plat qui se déguste bien chaud, et que les cibles ne manquent pas : dès la nuit de jeudi à vendredi 26 juillet, c’est le bétonneur Lafarge, dont le site se trouve proche du camp de Ginestous, qui a été attaqué : quatre camions-toupie ont été incendiés en quelques minutes.
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Le chiffre du jour : 571

Mandeure (Doubs), nuit du 14 au 15 juillet. Saisir l’occasion de régler ses comptes avec le maire…

Alors que 130.000 policiers et gendarmes (dont 11.000 à Paris) étaient de sortie pour le week-end du 14 Juillet, cela n’a pas empêché le traditionel concours de voitures flambées de se tenir. Une manière certainement plus festive que d’aller danser avec la partie adverse, dans les casernes où se déroulent le bal des pompiers.

Au total, ce sont ainsi « 571 véhicules » qui ont officiellement été brûlés au cours de ce week-end du 14 Juillet, soit quasi autant que l’an dernier (588). Avec toujours le même trio de tête, à savoir l’Alsace (90 véhicules réduits en cendres de Strasbourg à Mulhouse), la région lyonnaise (une cinquantaine de véhicules cramés) et celle d’Ile-de-France.

Quant à l’aspect qualitatif, à propos duquel les infos sont bien entendu moins diffusées, on citera tout de même la ville de Gonesse (Val-d’Oise), où un véhicule de police a été brûlé, et celle de Mandeure (Doubs), où trois voitures ont été englouties par les flammes devant le domicile du maire la nuit du 14 au 15 juillet vers 2h45 : l’un des véhicules appartenait à la ville, et les deux autres au maire lui-même. Sans oublier la voiture de maton cramée à Perpignan (Pyrénées-Orientales), directement sur le parking de la prison, dès dimanche 14 juillet à l’aube, et qui avait inauguré ce chaleureux week-end hexagonal.

[Synthèse de la presse régionale, 15-16 juillet 2024]

Roubaix (Nord) : trottinettes, élections et jeux olympiques

Incendie au commissariat de Roubaix : 17 voitures de police
touchées

France Bleu/La Voix du Nord, 27 juin 2024

Cette nuit, vers 2h20 du matin, le feu a pris dans le parking du commissariat central de Roubaix. Ce sont des policiers de retour d’intervention qui ont constaté d’importantes fumées au niveau du garage. Les sapeurs-pompiers sont rapidement intervenus sur place pour éviter la propagation de l’incendie au bâtiment du commissariat. Une dizaine de véhicules de police a totalement brûlé dans l’incendie, sept autres véhicules sont touchés. Les flammes, intenses, auraient même atteint des voitures personnelles de fonctionnaires stationnées au-dessus sur le parking extérieur.

D’après Benoit Aristidou, secrétaire départemental Adjoint Unité SGP Police pour le Nord, l’incendie pourrait être d’origine accidentelle selon les premiers éléments : « D’après les pompiers le feu est parti au fond du garage, au niveau du local où on stocke toutes les saisies. Dans ce local, il y a notamment des  trottinettes électriques saisies, l’incendie pourrait provenir éventuellement d’une batterie électrique d’une trottinette. »
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Cherbourg (Manche) : la police assassine, France Travail s’embrase

16 juin 2024, Cherbourg. L’agence France Travail sous le feu

Mort de Sulivan : nuit de colère et de feu à Cherbourg-en-Cotentin
Ouest France/Midi Libre/France Bleu, 16 juin 2024

La nuit de samedi à dimanche 16 juin 2024 a été émaillée de violences dans le quartier des Provinces à Cherbourg, là où vivait Sulivan, cet homme de 19 ans tué par le tir d’une policière à Cherbourg dimanche 9 juin. La fonctionnaire de police a été mise en examen pour « homicide volontaire » et placée sous contrôle judiciaire.

La nuit de lundi 10 à mardi 11 juin avait immédiatement été marquée par quelques scènes de « violences urbaines », selon les mots de la préfecture de la Manche. Une marche blanche, où s’étaient réunies 600 personnes, avait eu lieu mercredi 12 juin. Trois jours plus tard, un autre rassemblement avait été organisé à la demande de la famille de Sulivan devant le tribunal judiciaire de Cherbourg pour réclamer le placement en détention provisoire de la fonctionnaire. Et enfin, la nuit de samedi à dimanche 16 juin 2024, ce sont donc de nouvelles émeutes qui ont éclaté dans le quartier des Provinces, là où vivait Sulivan.
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Abbeville (Somme) : les mouchards à cyclistes ne passent pas

Près d’Abbeville, le compteur mobile dégradé pour
la troisième fois sur la Traverse du Ponthieu

Courrier picard, 13 juin 2024

Exemple de mouchard pour piéton

Trois dégradations en moins d’un an. C’est le sort subi par les compteurs mobiles installés à hauteur de Caours-l’Heure, près d’Abbeville, sur la Traverse du Ponthieu. L’idée est de mesurer la fréquentation de cette voie verte, récemment rénovée. Le dernier acte de vandalisme remonte à la fin du mois de mai 2024.

« Le Département de la Somme a mis en place deux compteurs mobiles sur la traverse du Ponthieu en juillet 2023, à Saint-Riquier et à Caours. Celui de Caours a été détérioré le 14 août 2023 », confirme Hubert de Jenlis, vice-président du conseil départemental en charge des infrastructures départementales et des bâtiments départementaux.
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En Kanaky, rien n’est fini… [mis à jour]

Vendredi 24 mai, dans une Nouvelle-Calédonie placée sous état d’urgence depuis plus d’une semaine par l’Etat colonial français, alors que les autorités mettent inlassablement en avant le lent démantèlement des barrages tenus par des insurgés kanak et le retour à l’ordre à l’aide de l’armée et des troupes d’élite (GIGN, RAID), la situation n’est pas revenue à la normale, loin s’en faut. A titre d’exemple, l’ensemble des vols commerciaux sont annulés depuis le 14 mai et le resteront au moins jusqu’au 2 juin, afin de laisser la priorité de l’aéroport international de La Tontouta aux militaires, aux flics, et à la gestion administrative de l’approvisionnement de l’île, tandis que toutes les écoles ont été fermées sur ordre le 19 mai, avec une rentrée qui n’est pas prévue avant le 17 juin. De la même façon, toutes les visites des proches aux 133 patients de la clinique de Nouville restent interdites depuis 10 jours. Après un premier bilan (imagé) des destructions en cours paru ici il y a quelques jours, voici un nouveau point de la situation, forcément partiel.

Selon le Haut-Commissaire –équivalent du préfet, dont le titre jusqu’en 1981 était officiellement celui de « gouverneur »–, 115 policiers et gendarmes ont été blessés depuis le 12 mai (dont trois BAC gravement, lors d’une intervention contre des émeutiers qui pillaient une armurerie, et qui ont dû être évacués vers un hôpital parisien), et 2 gendarmes ont été tués : l’un à Plum le 15 mai alors qu’il était au volant d’une voiture de patrouille en intervention, et le second le 16 mai, par le tir de mitrailleuse d’un collègue alors qu’ils étaient en train d’équiper un véhicule blindé pour partir en mission. Officiellement, 281 personnes ont aussi été placées en garde-à-vue, et 18 incarcérées.
Enfin, un Caldoche a été tué depuis le début du soulèvement (lors de son attaque armée contre un barrage kanak le 18 mai à Kaala-Gomen, au nord de la grande île), mais aussi quatre Kanak : Jybril Salo, un étudiant de 19 ans tué d’une balle dans le dos le 15 mai par des colons loyalistes, sur un barrage dans le quartier de Tindu à Nouméa. Deux autres Kanak, Chrétien Neregote (36 ans) et une jeune femme, Nassaïe Doouka (17 ans), tués chacun.e d’une balle dans la tête le 20 mai dans le quartier de Ducos, tirées par un gérant d’entreprise alors qu’ils tentaient de voler un véhicule dans son entrepôt. Auxquels il faut désormais ajouter ce Kanak de 48 ans, assassiné vendredi 24 mai dans le quartier de Koutio (Dumbéa), abattu par un flic hors service qui tentait de forcer un barrage. « L’ordre républicain sera rétabli en Nouvelle-Calédonie quoi qu’il en coûte », avait déclaré il y a quelques jours le Haut-Commissaire Louis Le Franc, en présence du commandant des forces de gendarmerie et du directeur de la police territoriale…

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Le chiffre du jour en Kanaky : 400 et 1 [mis à jour]

Mardi 21 mai,  un des bras armé de la justice coloniale, et plus précisément le procureur de la République Yves Dupas, a dressé un bilan provisoire des destructions menées par les (jeunes) Kanak insurgés depuis le 13 mai en Nouvelle-Calédonie. Malgré le couvre feu, malgré le déclenchement de l’état d’urgence (du 15 au 27 mai), malgré le déploiement de l’armée (notamment pour défendre le port autonome et les aéroports de Tontouta et de Magenta, mais aussi appuyer les flics en matière « logistique »), malgré l’envoi des renforts de la CRS 8, du RAID et du GIGN, « d’importantes dégradations, notamment par incendie, ont été constatées dans la ville de Nouméa et des communes limitrophes concernant d’une part des bâtiments ou équipements publics, et d’autre part des structures économiques ». La première partie de ces dégradations concerne des mairies, des écoles, des locaux des services sociaux, des salles de sport, des caméras de vidéoprotection ou encore un foyer d’hébergement pour mineurs. Quant à la seconde catégorie, celle desdites « structures économiques », le procureur a précisé que « 400 établissements environ de types commerces, hypermarchés, entreprises » ont été détruits ou endommagés.

Ce qui –pour se faire une petite idée–, nous renvoie à l’évaluation faite par le président de la CCI (chambre de commerce et d’industrie) de Nouvelle-Calédonie, David Guyenne, ce même 21 mai : au lieu des 200 millions d’euros de dégâts annoncés il y a plusieurs jours pour les  150 premières entreprises « pillées et incendiées », désormais « on vise plutôt le milliard d’euros » de dégâts, s’est-il mis à jour en grinçant des dents sur une radio du service public.

On trouvera ci-dessous un petit aperçu en images de quelques intérêts et équipements coloniaux partis en fumée.. Voir la chronologie imagée des destructions (mis à jour)…

Bordeaux (Gironde) : le bâtiment des flics sociaux sent le roussi

Bordeaux : la porte d’un bâtiment du conseil départemental incendiée dans la nuit
Sud Ouest/France Bleu, 11 mai 2024

Bâtiment officiel visé ? Pure coïncidence ? Poubelle incendiée et poussée contre l’entrée ? Bouteille remplie d’un liquide inflammable et jetée contre la façade ? L’enquête, confiée aux policiers devrait permettre de mieux cerner les circonstances de l’incendie qui a touché l’entrée de la Maison Départementale des Solidarités (MDS) du secteur de Saint-Jean, rue Belle-Étoile à Bordeaux.

Vers 5 h 30, dans la nuit du vendredi 10 mai au samedi 11 mai, les pompiers ont été appelés par des témoins de flammes naissantes. Les soldats du feu ont pu éviter la propagation de l’incendie. Il subsistait une forte odeur de fumée ce samedi matin. À l’étage, les fenêtres du bâtiment étaient grandes ouvertes pour une meilleure ventilation. Si le service espère une réouverture dès le début de semaine prochaine, ce ne sera probablement pas dès ce lundi 14 mai.

Paris : l’architecte des centres de rétention a un nom… et une adresse

Paris : « Raciste, collabo », un architecte d’un centre de rétention administrative menacé à son domicile
un site policier (valeurs actuelles), 2 mai 2024

Un architecte pris pour cible. Mercredi 1er mai, aux alentours de 10h du matin, des policiers ont été appelés pour constater des tags dans le hall d’un immeuble parisien du 9e arrondissement. Sur le mur il était inscrit le nom d’un individu suivi de « raciste, collabo », confie une source policière à Valeurs actuelles. Des tracts ont également été distribués dans les boîtes à lettres des résidents de l’immeuble avec la photo de la victime affublée de menaces et d’insultes.

La victime est un architecte travaillant pour un cabinet prestataire de la Préfecture de Police sur la construction d’un centre de rétention administrative à Goussainville et participant aux travaux de reconstruction du CRA de Vincennes, qui avait été détruit par un incendie.

Par ailleurs, trois autres plaintes ont été déposées concernant le CRA de Vincennes. D’abord le 11 avril, par deux autres cabinets d’architecture pour les inscriptions « ARCHI » et « CRA » et le 18 avril après la découverte d’un tag : « CRA de Vincennes on ne vous oublie pas. »

Comté de Fayette (Etats-Unis) : le chantier du collabo de Cop City sous le feu

Le 16 avril vers 4h du matin, plusieurs pelleteuses ont été endommagées par le feu sur un chantier à côté d’un hôpital du comté de Fayetteville (Georgie). Pour la police, il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’un incendie volontaire.

Les engins de chantier détruits appartiennent à l’entreprise Brasfield & Gorrie, l’un des principaux constructeurs de Cop City, le futur centre d’entraînement et de formation de la police d’Atlanta. L’entreprise de BTP est également un des donateurs de l’APF  (Atlanta Police Foundation), la Fondation pour la Police d’Atlanta . Des vandales avaient déjà ciblé le siège social de l’entreprise à Birmingham, en Alabama, au printemps 2022.

En janvier, le chef de la police d’Atlanta, Darin Schierbaum, avait déclaré qu’il y avait eu plus d’une vingtaine d’attaques dans la région métropolitaine d’Atlanta et dans d’autres États, ciblant des entreprises travaillant pour Cop City.

[Synthèse des médias nord-américains (Fox5 Atlanta/), 16 avril 2024]

Rennes (Ille-et-Vilaine) : le syndicat des flics et des matons à la masse

À Rennes, les locaux de Force ouvrière dégradés
France3, 20 avril 2024 (extrait)

En arrivant devant leur local, ce vendredi 19 avril 2024, les militants de Force Ouvrière de Rennes ont eu la mauvaise surprise de constater que la porte [de leur local de l’Union départementale] avait été brisée. D’après les voisins, les faits se seraient déroulés vers 2h du matin. Ils dénoncent une tentative d’intimidation dans un climat de plus en plus violent.

Car Fabrice Le Restif, le secrétaire général de Force Ouvrière d’Ille-et-Vilaine, en est persuadé, ce n’est pas l’acte d’une personne alcoolisée un jeudi soir. Le syndicat a déjà subi ce genre de dégradations à deux reprises. « La porte vitrée avait été renforcée, décrit-il, ce n’est pas quelqu’un qui balance une canette de bière, cela n’aurait même pas éraflé la vitre ». Pour le syndicaliste, « il fallait donc avoir du matériel : quelque chose comme une masse et cela veut dire que le geste était prémédité. »

Le chiffre du jour : un milliard d’euros

Après plus de huit mois de travail, la commission des lois du Sénat chargée de l’enquête sur les émeutes qui ont suivi la mort de Nahel, à l’été 2023, a rendu public son rapport mardi 9 avril.

Entre le 27 juin et le 7 juillet, « une vague de pillages et de violences sans précédent » a eu lieu en France, a souligné le rapporteur de la commission. De tels actes ont été recensés dans 672 communes, situées dans 95 des 101 départements français, soit deux fois plus de communes réparties sur quatre fois plus de départements que lors des émeutes urbaines de 2005. La commission a également noté que 684 élus et personnes chargées d’une mission de service public ont été touchés par « une vague d’agressions et d’attaques directes ». Sur le volet matériel, plus de 2500 bâtiments ont été incendiés ou dégradés, parmi lesquels de nombreux bâtiments publics (dont 273 bâtiments des forces de l’ordre, 105 mairies et 243 écoles) et des commerces « vandalisés ou pillés » (autour de 1500, dont 370 agences bancaires). De nombreux véhicules de police ou de gendarmerie font en outre partie des 12031 véhicules incendiés.

En onze jours d’émeutes, 16 400 sinistres ont été déclarés aux assureurs pour un montant de 793 millions d’euros, selon le bilan dressé par la mission d’information. Ce montant ne représente qu’une part des dommages aux biens et il est pourtant déjà « quatre fois supérieur à celui des émeutes de 2005 », a précisé M. Buffet, rapporteur de la commission, ajoutant que le  total des dommages s’élève à 1 milliard d’euros.

Au total, face à 45 000 membres des forces de l’ordre mobilisés, près de 50 000 émeutiers ont été dénombrés par le Sénat. Parmi les 3 500 personnes interpellées au 4 juillet 2023, figurent un tiers de mineurs et 60 % de primo-délinquants. 4 282 personnes ont été placées en garde à vue du 27 juin au 10 juillet 2023.

(Le Monde & France info, 10 avril 2024. Le rapport du Sénat se trouve ici : https://www.senat.fr/notice-rapport/2023/r23-521-notice.html)