Archives de catégorie : Répression

Saint-Denis (93) : « Juste une volonté de se venger »

Émeutes: trois ans de prison pour un SDF après l’incendie
du centre administratif de Saint-Denis
AFP/actu Seine-St-Denis/Le Parisien, 6 septembre 2023

C’est dans la nuit du 30 juin au 1ᵉʳ juillet que les faits se sont produits. Alors que les émeutes touchent la commune depuis la mort de Nahel à Nanterre, un homme s’introduit dans le centre administratif de Saint-Denis. Il déroule sur le sol de la zone « état civil » de l’essuie-tout, puis prend la fuite. Un incendie se déclare ensuite, se propageant aux 400  m2 du bâtiment. Il faudra deux heures aux pompiers pour vaincre les flammes. Les conclusions mentionnent un incendie volontaire. Une enquête est alors ouverte.

L’exploitation de la vidéosurveillance établit le profil d’un homme au manteau kaki avec un bandage à la jambe gauche. Il est aperçu dans le secteur avant et après les faits. Plusieurs témoins le reconnaissent : il s’agirait de M., un sans-abri de 38 ans souvent présent près de la mairie de Saint-Denis. Des traces ADN sont aussi retrouvées sur le manteau kaki et correspondent à celles de l’interpellé.  M., dont le procès en comparution immédiate avait été renvoyé du 27 juillet au 6 septembre, n’a cessé d’interrompre le président de la chambre qui lisait d’une voix monocorde le déroulé des faits tout en se déclarant étranger aux faits (« Des blousons, tout le monde en a de toutes les couleurs. C’est de l’acharnement. J’ai toujours assumé mes conneries. »)

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Emeutes : filmer = balance, une fois de plus

Émeutes après la mort de Nahel : 2 700 signalements
ont été reçus sur la plateforme Pharos

France Info, 28 août 2023 (extrait)

À partir du 27 juin, date de la mort de Nahel lors d’un contrôle policier à Nanterre, et pendant les émeutes des jours suivants, la plateforme Pharos a reçu quelque 2 700 signalements : des vidéos de pillages, d’incendies ou de dégradations, repérés et dénoncés par des internautes sur cette plateforme du ministère de l’Intérieur.

Ces signalements ont permis l’interpellation de possibles émeutiers : 32 personnes ont été arrêtées ces dernières semaines, dont certaines ont déjà été condamnées à des peines de prison ou placées sous bracelet électronique. Elles ont été repérées et identifiées grâce à des signalements de citoyens qui ont fait remonter au ministère de l’Intérieur des vidéos partagées sur les réseaux sociaux, montrant des images de magasins pillés, d’écoles ou de commissariats incendiés. Au total, une centaine d’enquêtes ont été ouvertes, notamment pour les faits les plus graves.
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Le chiffre du jour : 250 000

A Nîmes, après  la panne d’électricité dans le centre de rétention suivie de la mutinerie incendiaire des retenus et l’évasion de six d’entre eux le 19 août dernier, les dégâts de la révolte dans le CRA ont été évalués à au moins 250 000 euros.

Par ailleurs, deux sans-papiers de 20 et 22 ans incarcérés dans le centre de rétention à ce moment-là sont accusés d’avoir bouté le feu, et sont poursuivis pour « dégradations par un moyen dangereux » et « mise en danger de la vie d’autrui » . Leur comparution immédiate vendredi 25 août a été reportée à la demande de leurs avocats… qui ont obtenu de la présidente du tribunal de Nîmes ce renvoi « compte tenu de la complexité de l’affaire », et plus précisément afin d’appuyer leur demande d’ouverture d’une instruction judiciaire. Comme quoi, quand il s’agit de chasser ensemble plus de gibier de justice (en l’occurrence de potentiels incendiaires supplémentaires du CRA), avocats et juges parviennent parfois à trouver un terrain d’entente cordiale.

(A partir d’Objectif Gard, 24 & 25 août 2023)

Leipzig (Allemagne) : deux caméras de flics identifiées dans une voiture en planque

Système vidéo (de flics) dissimulé à Connewitz

Après la perquisition du 15 mars 2023 à Leipzig*, on a appris que la veille, l’entrée d’un immeuble de la rue Eichendorff avait été surveillée par un système vidéo dissimulé. En raison d’une confusion de personne sur ces images de surveillance, l’immeuble avait ensuite été pris d’assaut par un Commando d’intervention spécial (SEK) des flics en début de soirée, et deux portes d’appartement ouvertes par ces derniers avec une arme à feu.

Aujourd’hui, une voiture immatriculée L-UC 3015 a été découverte dans la même rue. Derrière la vitre arrière teintée, sur la plage arrière, se trouvaient 2 caméras respectivement dissimulées dans un panier et dans un sac de la marque Congstar. Un faisceau de câbles, dissimulé sous des serviettes, menait au coffre. Les objectifs étaient orientés vers une entrée d’immeuble et un trottoir.
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Paris : infos supplémentaires sur le dispositif de surveillance retrouvé à la bibliothèque Libertad

En avril 2022, un dispositif de surveillance avait été trouvé à l’intérieur de l’imprimante de la bibliothèque anarchiste Libertad à Paris. Sa découverte avait été racontée dans cet article.

Le contenu de la carte SD retrouvée avec l’appareil a depuis été analysé. On y a trouvé un historique de l’activité de l’appareil dans les semaines précédant sa découverte, entre le milieu de février et la fin mars – ce qui ne signifie pas qu’il n’était pas actif avant le milieu de février. Cet historique a révélé quelques informations techniques sur son fonctionnement, que nous partageons dans cet article au cas où ça intéresse des gens. On est pas des pros donc on a pu faire des erreurs, mais on pense pouvoir affirmer avec un haut degré de certitude que :

– L’appareil était doté d’une fonctionnalité d’ »activation sonore », c’est-à-dire qu’il ne s’activait que lorsque son microphone captait un niveau sonore suffisamment important. Au cours de la période d’un mois et demi, il s’est ainsi activé 2061 fois, avec une durée minimum d’activation de 58 secondes, une durée maximum de 12 heures et une durée moyenne de 10 minutes.
– Lorsque l’appareil était « activé » par le niveau sonore, il transmettait des données sur le réseau téléphonique (a priori, les données audio capturées par son microphone), généralement à une vitesse de quelques KO/s, avec des pics à 100 KO/s.
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La traque estivale des émeutiers par les flics

Émeutes : comment la police traque les délinquants
qui avaient échappé aux arrestations
Le Figaro, 17 août 2023

Les enquêteurs de la police ont effectué un travail colossal, tout au long du mois de juillet, pour retrouver 314 délinquants qui avaient échappé aux arrestations pendant les nuits de violence.

Tandis que la France chavirait soudain dans le chaos lors d’émeutes consécutives à la mort de Nahel, tué le 27 juin dernier après un refus d’obtempérer à Nanterre (Hauts-de-Seine), les forces de l’ordre ont dû encaisser un double choc. D’abord celui, filmé heure par heure, d’un tsunami de violences qui s’est soldé par un bilan de 3800 interpellations, commises en temps réel et en flagrant délit, sur l’ensemble du territoire. Puis un second, beaucoup moins connu, d’une traque judiciaire hors norme dont Le Figaro est en mesure de révéler le détail. Selon un bilan qui s’arrête au 31 juillet dernier, pas moins de 314 émeutiers, casseurs et incendiaires supplémentaires ont été interpellés par des services d’investigations de la sécurité publique et de la police judiciaire. À elle seule, cette dernière s’est vu confier le soin de mener un peu plus de 170 enquêtes particulièrement sensibles, portant sur les actes les plus graves.
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La Roche-sur-Yon (Vendée) : l’hôtelier fait son beurre sur les expulsions de sans-papiers

[Pour rappel, la création de Locaux de rétention administrative (LRA) dans des hôtels ordinaires, pour y enfermer des sans-papiers en attente d’expulsion est une pratique régulière des préfectures, comme on pouvait  déjà en trouver un autre exemple ici avec l’hôtel Ashley, situé à Ruaudin (Sarthe).]


Reconduites à la frontière : un local de rétention administrative installé dans un hôtel en Vendée
Ouest France, 11 & 15 août 2023 (extrait)

La décision a été prise en catimini. La préfecture de la Vendée a, dans un arrêté daté du 28 juin 2023, créé un local de rétention administrative (LRA) au sein de l’hôtel Le Sully, à La Roche-sur-Yon. Un nouvel arrêté, pris le 10 août, en acte sa première utilisation.

Pour rappel, ces lieux de privation de liberté visent à faire transiter temporairement des « ressortissants étrangers faisant l’objet d’une mesure d’éloignement », avant de les placer en centre de rétention administrative (CRA). La dernière étape avant « une reconduite à la frontière ». Les centres de Rennes (Ille-et-Vilaine) et de Rouen (Seine-Maritime) étant « saturés », ce local permet à la préfecture de « maintenir » au maximum deux personnes en même temps, pour une durée de 48 heures, avant un éventuel transfert.

L’augmentation des « capacités de rétention » s’inscrit également dans la volonté du ministère de l’Intérieur de durcir sa politique à l’égard des personnes en situation irrégulière sur le territoire. Le ministre, Gérald Darmanin, a prescrit aux préfets, fin 2022, de « porter le nombre de places (dans les locaux de rétention) à 300 d’ici fin 2023, contre 131 places actuellement, avec un maillage fin du territoire ».

Voir ici quelques infos sur les proprios-matons du Sully

Niort (Deux-Sèvres) : suite des procès contre les manifestants de Sainte-Soline

Le lapin, le moine et le militaire : le procès surréaliste
des manifestants de Sainte-Soline

Mediapart, 28 juillet 2023 (extrait)

Quatre personnes ont été condamnées, jeudi 27 juillet, à des peines de prison à l’issue d’une longue audience sur des faits commis lors de la manifestation contre les mégabassines en mars dernier.

Jeudi 27 juillet avait lieu le premier procès des manifestants de Sainte-Soline – hormis une comparution immédiate le 22 juin à l’issue de laquelle un homme de 42 ans avait été écroué et écopé de dix mois de prison pour avoir jeté des pierres sur les gendarmes. Le procès des organisateurs de cette manifestation interdite par la préfecture aura lieu en septembre . Pour l’heure, ils sont quatre prévenus poursuivis pour des faits commis dans ce champ des Deux-Sèvres où huit mille personnes se sont réunies en mars pour s’opposer à une réserve de substitution creusée au bénéfice de douze agriculteurs irrigants.

Après les mots du ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, sur les « écoterroristes » de Sainte-Soline , les voilà devant la justice, du moins ceux que les enquêteurs ont estimé avoir confondus. Et le contraste entre le terme et la réalité est si disproportionné qu’il en est presque parodique. Dans le public de l’audience, toutes les chaises sont occupées. Et quand les portes de la salle d’audience s’ouvrent, les huées et les chants des quelque cinq cents manifestant·es réuni·es dehors inondent la pièce. Le procès va durer près de dix heures et se finir un peu avant minuit

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Le chiffre du jour : 600 incarcérés suite aux émeutes

Le 19 juillet, le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti a communiqué au cours d’une interview sur RTL plusieurs chiffres sur la répression en lien avec les émeutes ayant éclaté après l’assassinat policier de Nahel : entre le 27 juin et le 13 juillet, 1.278 jugements ont été prononcés, avec 95% de condamnations. Le ministre a ajouté que 1.300 personnes avaient été déférées au parquet, dont 905 qui avaient fait l’objet d’une comparution immédiate. A l’issue de ces audiences (en comparution immédiate ou pas), 1.056 personnes ont été condamnées à une peine d’emprisonnement, dont 742 à une peine ferme avec un quantum moyen de 8,2 mois. Pour l’instant, 600 personnes ont été incarcérées.
En 2005, après trois semaines de révolte urbaine consécutives à la mort de deux adolescents à Clichy-sous-Bois, poursuivis par des policiers, 4 728 personnes avaient été interpellées et la justice avait prononcé plus de 400 condamnations à des peines de prison ferme.

Berlin (Allemagne) : On conspire – mise à jour sur l’enquête en cours

[Traduit de l’allemand de Kontrapolis par le Counter-Surveillance Resource Center, 27 juin 2023]

Introduction

Avec ce texte, on veut donner un aperçu de l’enquête en cours contre deux camarades qui ont été arrêté·e·s le 16 février 2023 à Adlershof, Berlin. On pense que les expériences individuelles peuvent être d’une utilité collective lorsqu’on trouve les bons moyens de les partager. La répression ne doit surtout pas être subie individuellement comme une fatalité, mais doit plutôt être une opportunité de nous rassembler dans un moment d’offensive. Ce texte devrait être un pas de plus dans cette direction.

Qu’est ce qui s’est passé ?

Dans la nuit du 15 au 16 février, l’hélicoptère de la police fédérale (« Pirol »[1].) effectue un de ses vols de surveillance de routine. À 0h26, l’équipe, à l’aide de caméras thermiques, identifie deux personnes sur les voies de chemin-de-fer au sud de S-Bahnhof Adlershof[2]. Ils alertent le centre de contrôle d’Ostbahnhof[3], qui envoie alors deux voitures de patrouille et une voiture civile (toutes de la police fédérale, puisque le chemin de fer relève de la juridiction fédérale) à Adlershof. Lire la suite

Les chiffres du jour sur les émeutes [MàJ]

Au total entre la nuit du 27 au 28 juin et celle du 3 au 4 juillet, il y a eu officiellement 12 031 véhicules brûlés, 2 508 bâtiments incendiés ou dégradés, dont 273 locaux de la police nationale, municipale et de la gendarmerie, 105 mairies incendiées ou dégradées, 168 écoles qui ont fait l’objet d’attaques. 722 membres des forces de l’ordre ont été blessés.

3 625 personnes ont été placées en garde à vue
sur l’ensemble du territoire (dont 1124 mineurs). Parmi l’ensemble des interpellés, « la moyenne d’âge est entre 17 et 18 ans (…) le plus jeune a 11 ans et le plus âgé 59 ans, un tiers sont mineurs », « 60% du total n’ont pas de casier judiciaire », « 10% des personnes interpellées sont non-françaises et il y a eu 40 placements en centre de rétention administrative » selon le ministre de l’Intérieur. Sur le nombre de gardés-à-vue, 990 majeurs et 253 mineurs ont été déférés devant le parquet, et 480 majeurs renvoyés au tribunal en comparution immédiate. A ce jour, 380 personnes ont été envoyées en prison, qu’elles aient été condamnées ou placées en détention provisoire en attente d’un procès.

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Turin (Italie) : Alfredo et Anna ont été condamnés à 23 ans et 17 ans et 9 mois

En attendant un texte plus détaillé sur l’audience, nous vous informons que le 26 juin, la Cour d’Assises d’Appel de Turin a établi l’étendue des peines contre les anarchistes Anna Beniamino et Alfredo Cospito dans le procès Scripta Manent, les condamnant respectivement à 17 ans et 9 mois et 23 ans de prison. Ainsi, la possibilité d’une condamnation à perpétuité pour Alfredo, demandée par le parquet de Turin lors de l’audience d’appel du 5 décembre 2022 et plus tard lors des audiences d’appel des 19 et 26 juin (alors qu’une peine de 27 ans et 1 mois était demandée pour Anna), a été définitivement écartée.

Rappelons que lors du procès Scripta Manent – outre les accusations d’association subversive à finalité terroriste ou de subversion de l’ordre démocratique, d’attentat terroriste, d’incitation à commettre des crimes aggravés par l’objectif de terrorisme, etc. –, plusieurs inculpations et condamnations pour massacre ont suivi contre Anna et Alfredo. D’abord pour l’action dans le quartier bourgeois de Crocetta (Turin, 2007) et ensuite pour l’action contre la caserne des élèves carabiniers (Fossano, 2006).
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Lyon (Rhône) : récit de la garde à vue du 05/06 dans le cadre d’une enquête sur le sabotage d’une usine Lafarge

Lundi 5 juin, à travers la France, une quinzaine de personnes sont perquisitionnées et interpellées, accusées d’avoir participé à l’« invasion-sabotage » de l’usine Lafarge de Bouc-Bel-Air (13, Bouche-du-Rhône), le 10 décembre 2022, dont les dommages sont estimés à hauteur de 6 millions d’euros. Nous rédigeons ce communiqué alors que, le mardi 20 juin, 18 personnes ont de nouveaux été arrêtées dans des conditions similaires.

Nous sommes des proches de la personne arrêtée à Lyon, et comme les proches des interpellées de Montreuil (1), nous allons faire ici le récit de l’interpellation de notre camarade. Nous décidons d’intervenir aujourd’hui en publiant ce texte afin de mettre en lumière les méthodes employées par l’État et ses chiens pour mater tout ce qui semble lui faire opposition ; pour rendre publique le récit d’une expérience qui nous concerne toutes et tous.

1. Perquisition

Lundi 5 juin, 3 flics sonnent à la porte de l’appartement de notre camarade à 6h du matin, la porte leur est ouverte – se présentent deux gendarmes de Marseille et un troisième qui dit être lyonnais sans préciser le service auquel il est rattaché. Rétrospectivement, notre ami a émis un doute sur la provenance de ce dernier ; doute alimenté, plus tard, par des remarques faites à la volée qui révèlent une méconnaissance de la ville. Parmi les 2 personnes présentes dans l’appartement, l’une est recherchée, l’autre est soumise à un contrôle d’identité avant d’être autorisée à partir avec son ordinateur à condition de le déverrouiller afin de « prouver qu’il lui appartient ». Suspectant la méthode, elle refuse : on ne peut pas faire confiance à la police. Son ordinateur est finalement saisi avant qu’elle ne quitte l’appartement.

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Limoges (Haute-Vienne) : Greg est sorti !

Après un mois enfermé dans la taule de Limoges dans le cadre de 3 mandats d’arret européens faits par l’Italie, Greg a été libéré.
Lors de l’audience du 22 juin devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Limoges, les juges ont décidé de faire sortir Greg de prison avec un contrôle judiciaire en attendant l’audience du 6 juillet.  L’avocat général [c’est-à-dire le représentant du parquet] était bien deg…

Les débats ont été assez rapides. La justice italienne n’ayant pas répondu à toutes les questions demandées, notamment celle de savoir si Greg peut effectuer sa peine en france. Les juges et l’avocat général ont donc décidé de reporter la décision au 6 juillet en demandant entre temps à nouveau des choses à l’italie. L’avocate du pote a demandé à ce que Greg sorte de prison en attendant.

Il doit vivre chez sa mère jusqu’au 6 juillet, signer 2 fois par semaine à la gendarmerie et se présenter à la prochaine audience.  Les courriers qui arriveront à la taule entre temps seront à priori transférés chez sa daronne, son adresse ne sera pas communiquée, normal.
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Le chiffre du jour : 89 502 mesures d’espionnage préventif

Parmi les fastidieuses publications que sort chaque année l’Etat français pour offrir un semblant de vernis démocratique, se trouve le rapport annuel de la Commission nationale de Contrôle des Techniques de Renseignement (CNCTR), l’organisme créé en 2015 pour contrôler le bon usage des mesures d’espionnage déployées par lesdits services. Le 15 juin dernier, la sortie de son Rapport annuel 2022 est certes passée un peu inaperçue, mais mérite tout de même d’en extraire quelques infos. Et ce, d’autant plus que ce rapport détaille la panoplie officielle de mesures de surveillance effectuées de leur propre chef, en amont et à titre préventif, par l’ensemble des services de renseignements, en nous laissant imaginer comment cette inflation peut ensuite se traduire en surveillances supplémentaires prolongées dans un cadre non plus administratif mais judiciaire (sous forme d’ouverture d’enquête préliminaire ou d’instruction dont l’intéressé.e n’aura pas immédiatement connaissance).

Pour commencer, rappelons tout de même la liste des services concernés par les chiffres qui vont suivre, et qui sont la Direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE), la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI), la Direction du Renseignement et de la Sécurité de la Défense (DRSD), la Direction du Renseignement militaire (DRM), la Direction nationale du Renseignement et des Enquêtes douanières (DNRED) et l’unité de Traitement du Renseignement et Action contre les Circuits financiers clandestins (Tracfin), auxquels s’ajoutent les services dits du second cercle, à savoir la Direction du Renseignement de la Préfecture de Police de Paris (DRPP) ; le Service central du Renseignement territorial (SCRT, ex-RG), la Sous-Direction de l’Anticipation opérationnelle (SDAO) et le Service national du Renseignement pénitentiaire (SNRP). Et précisons aussi que ces chiffres sont bien entendu la partie émergée de l’iceberg, soit ceux inscrits dans le cadre « légal » du contrôle par la CNCTR, et pas la réalité brute dans sa complexité qui est évidemment supérieure. Lire la suite