Archives de catégorie : Répression

L’Etat fait les poches des gardés-à-vue

Le fisc va saisir du cash au cours de certaines gardes à vue
RTL, 13 avril 2021

Les gardés à vue vont bientôt devoir passer à la caisse. L’argent en liquide retrouvé sur les mauvais payeurs, entre autres, pourra être saisi directement lors de leur arrestation. La nouvelle consigne du ministère de la Justice vise surtout à sanctionner les délinquants soit disant insolvables.

Le dispositif concerne toutes les personnes placées en garde à vue, quel que soit le motif. Objectif : l’argent liquide trouvé lors de la fouille, dont la propriété ne peut être sérieusement contestée écrit le ministère de la Justice. Si la somme est supérieure à trois cent euros, l’officier de police judiciaire consulte la permanence des impôts, qui vérifie alors l’ardoise pénale du suspect, c’est-à-dire ses éventuelles contraventions et condamnations restées impayées.
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Le chiffre du jour : 718

« Le 13 mars dernier, une émeute secouait le centre de Liège et blessait 36 policiers. L’appel à images, passé au grand-public, a eu un succès inattendu : 520 vidéos et 198 photos ont été déposées sur la plateforme mise en place par la police. Face aux émeutiers organisés, les forces de l’ordre utilisent aussi de plus en plus les réseaux sociaux et les « live » de citoyens.  »

– Le Soir (Belgique), 12 avril 2021

Vienne (Isère) : trois ans avec sursis pour le sabotage de quatre antennes

Condamné pour avoir incendié des antennes-relais, il invoque la « solitude » du confinement
France bleu (+20Minutes/Le Parisien), 9 avril 2021

Après des mois d’enquête, les hommes de la section de recherches de Grenoble (Isère)​ ont mis la main sur un retraité, accusé d’avoir incendié plusieurs antennes relais ces derniers mois, a indiqué ce vendredi le parquet de Vienne L’homme, âgé de 62 ans et sans antécédent judiciaire, a été arrêté mercredi à La Chapelle-de-Surieu. Pour détruire les installations de téléphonie mobile, il utilisait le même procédé. Le suspect mettait le feu aux pylônes en brûlant à leur pied des pneus, ce qui avait pour conséquence de faire fondre les câbles et de rendre l’antenne inopérante. Le retraité, qui avait ainsi détruit par le feu de quatre antennes situées à Hauterives, Pact, Assieu et à la Chapelle-de-Surieu avait partiellement avoué [reconnu] les faits au cours de sa garde à vue.
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Le chiffre du jour : 17 000

Pour s’assurer du respect des mesures sanitaires en vigueur, la préfecture de police avait annoncé, vendredi dernier, une « opération de grande ampleur » en Île-de-France. Ce lundi, elle dresse le bilan des contrôles intensifiés de ce week-end (27-28 mars  2021).

Au total, 17.700 contrôles de personnes et 293 établissements ont été effectués. 2243 verbalisations ont été dressées pour « défaut d’attestation » et 954 verbalisations pour « non-port du masque », indique la préfecture.
(BFM, 29 mars 2021)

Bergerac (Dordogne) : l’Etat se venge d’ardents gilets jaunes

Jusqu’à 14 mois de prison ferme pour des Gilets jaunes
incendiaires

AFP, 23 mars 2021

Cinq individus, trois hommes et deux femmes, tous Gilets jaunes, ont été condamnés mardi 23 mars à Bergerac à des peines allant jusqu’à 14 mois de prison ferme pour avoir participé à des degrés divers à une série d’incendies en Dordogne, en décembre 2018, au plus fort du mouvement. Ces trois personnes, âgées aujourd’hui de 30 à 52 ans, étaient poursuivies pour association de malfaiteurs et destruction de biens d’autrui, des faits qui leur ont valu des condamnations à des peines allant de 14 mois de prison ferme pour le principal prévenu à deux ans de prison avec sursis pour deux des mis en cause. Par ailleurs, des peines de 12 mois et 6 mois ferme ont été prononcées à l’encontre de deux autres prévenus.
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Les chiffres du jour : 120, 58, etc.

Le 22 mars 2021, au début du procès parisien de neuf personnes, accusées d’avoir participé au saccage/pillage à un million d’euros de l’Arc de Triomphe pendant l’émeute sur les Champs-Elysées du 1er décembre 2018 –jour dit de l’Acte 3 des gilets jaunes –, la juge a tenu à donner les chiffres suivants sur l’ambiance du moment : « 412 interpellations, dont 378 gardes à vue, 120 vitrines brisées, 40 dégradations de mobilier urbain, 58 véhicules incendiés, une dizaine de commerces pillés,…  » (France Inter, 22/3). Ou encore : « 120 vitrines brisées, 35 deux-roues dégradés, 37 véhicules incendiés, dont trois de la police, des commerces pillés, des centaines de tags » (LCI, 22/3).
Il est reproché plus précisément à ces manifestants d’avoir commis des « dégradations », du « vol par effraction », du « recel », d’avoir « participé à un groupement en vue de commettre des dégradations ou des violences », ou encore « de s’être introduit.e sans autorisation dans un lieu classé ou inscrit au patrimoine historique ». D’ailleurs, pour servir de procureur-bis, l’association Halte au pillage du patrimoine archéologique et historique (Happah) est partie civile dans ce procès, notamment en défense du moulage original de la sculpture géante représentant La Marseillaise (dite aussi Le Génie de la Patrie, voir photo), défiguré lors du saccage iconoclaste du glorieux monument.

Souvenez-vous, décembre 2018 c’était précisément l’époque où anarchistes et marxistes les plus obtus rivalisaient d’anathèmes contre ce mouvement de révolte pas assez homogène à leurs yeux, tandis que de braves militants y plongeaient comme souvent les mains jointes et de façon peu critique. Trois ans après, pour avoir un autre son de cloche sur ces débuts émeutiers, on pourra par exemple (re)lire cette analyse critique parue sur le vif, quinze jours à peine après le bordel des Champs-Elysées du 1er décembre. Plutôt que de rejeter en bloc un mouvement des plus divers selon les contextes locaux ou de faire comme s’il n’existait pas en passant sous silence jusque ses belles destructions en petits groupes nocturnes, elle invitait alors plutôt chacun à saisir l’occasion d’agir dedans, dehors ou à côté de lui, selon ses propres bases et perspectives, mais aussi loin de la politique, du grégarisme ou de la composition.

Drôme : trois ans dont un ferme suite au sabotage de télécommunications

Drôme : l’incendiaire de l’antenne relais et d’une chambre
de fibre optique condamné

Le Dauphiné, 19 mars 2021

Vendredi 19 mars, un Pierrelattin de 52 ans était jugé en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Valence pour l’incendie d’une antenne relais et d’une chambre de fibre optique à Pierrelatte. Des faits qui datent des 28 janvier et 28 février 2021. Le montant du préjudice est estimé à plus de 440 000 euros par Orange.

C’est une connaissance du quinquagénaire, une mère de famille qu’il aurait essayé de recruter, qui a fini par le dénoncer. L’ADN du prévenu a été retrouvé sur les lieux de l’incendie de l’antenne relais. Et chez lui, tout le matériel nécessaire au mode opératoire utilisé lors des incendies : bidons d’accélerant, pneus découpés et cagoule avec des traces de carburant. Le quinquagénaire a contesté tous les faits reprochés. Quatre ans de prison dont deux de sursis probatoire renforcé ont été requis.
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Agde (Hérault) : trois mois ferme pour non respect du couvre-eu

Béziers : un homme condamné à trois mois de prison pour avoir enfreint quatre fois le couvre-feu
AFP, 11 mars 2021

Interpellé à quatre reprises en moins d’un mois, un jeune homme a été condamné à trois mois de prison ferme pour avoir enfreint le couvre-feu, a indiqué jeudi le procureur de Béziers (Hérault), Raphaël Balland.

L’homme de 25 ans, qui se trouvait en voiture à Adge dans l’Hérault après l’heure du couvre-feu imposé en France depuis plusieurs mois en raison de la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19, a été interpellé par la police et placé en garde à vue mardi, selon un communiqué du procureur de Béziers. « Il avait donné aux policiers des explications fantaisistes alors même qu’il avait déjà été verbalisé à trois reprises courant février et mars 2021 pour avoir violé le couvre-feu », ajoute le parquet.

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Barcelone (Espagne) : un point sur l’arrestation de huit anarchistes

traduit de l’italien de roundrobin, 5 mars 2021

Dans le cadre des révoltes qui ont éclaté à Barcelone ces deux dernières semaines, 8 compagnon.ne.s* ont été arrêtés au soir du 27 février 2021 lors d’une charge de la police.

Lundi matin 1er mars, les mossos d’esquadra ont effectué des perquisitions dans deux lieux occupés à Mataró et à Canet de Mar, des bourgades limitrophes de Barcelone, où ils ont saisi différents objets. Le mardi, après un procès qui a duré 17 heures, le juge a validé les arrestations en refusant la mise en liberté sous caution. Les accusations pour les 8 personnes inculpées sont : tentative d’homicide [contre un flic présent dans un fourgon de police de la guarda urbana mis à feu], association de malfaiteurs, manifestation non autorisée, désordre public, agression et violence contre les flics et dégradations. Ils et elles ont décidé de ne pas répondre aux questions du procureur, mais seulement à celles de l’avocat.
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Paris : l’Etat se venge pour le fusil d’assaut dérobé à ses larbins [mis à jour]

Deux ans de prison ferme pour un « gilet jaune » qui avait attaqué un fourgon de police
AFP, 22 mars 2021

Il avait dérobé un sac contenant notamment un gilet pare-balles dans un véhicule de police, attaqué par de nombreux manifestants, lors d’une manifestation à Paris en décembre 2018. Un « gilet jaune » a été condamné, lundi 22 mars, à quatre ans de prison dont deux avec sursis.

En raison des quatorze mois de détention préventive déjà effectués, le prévenu n’ira pas en prison mais devra se soumettre à une surveillance électronique durant deux ans. Il aura en outre l’obligation de suivre un stage de citoyenneté destiné à le « faire réfléchir sur les valeurs de la République » et « le respect qu’on doit notamment aux policiers », a souhaité le tribunal.
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Montreuil (93): expulsion du squat Le Marbré !

Indymedia Nantes, 28 février 2021

Samedi 27 février, le Marbré a été encerclé et envahi par une centaine de keufs aux alentours de 14h. Le Marbré, c’est un lieu d’habitation et d’organisation politique, squatté depuis septembre 2020.

Ce jour-là, une cantine y était organisée par l’assemblée publique contre les Centres de Rétention Administrative (CRA) d’Ile-de-France, dans le but de soutenir les personnes incarcérées à Meaux suite à l’incendie du CRA du Mesnil-Amelot le 20 janvier dernier.

Tout se passait bien jusqu’au moment où, vers 14h, une première voiture de flics s’est arrêtée devant l’entrée. Plusieurs personnes sont alors rentrées dans le lieu et les portes ont été fermées ; très rapidement, les flics ont appelé des renforts et plus d’une centaine de flics du 93 et du 94 ont encerclé le lieu. Quelques dizaines de personnes sont rapidement arrivées en soutien, mais ont été repoussées assez facilement sous la menace de gazeuses, matraques et flashballs. A ce moment-là, une personne a été arrêtée rue Jean-Jacques Rousseau et embarquée pour « outrage et rébellion ».
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Nantes : filmez donc, puisque ça arrange les flics…

Nantes. Lors d’une manif, il avait dégradé une caméra de surveillance : le suspect interpellé
Ouest France, 23 février 2021 (extrait)

La scène s’est passée le 16 janvier 2021, lors d’une manifestation contre la loi de sécurité globale, à Nantes. Un homme, visage masqué, était monté sur un mât support d’une caméra du Centre de supervision urbain (CSU), place du Pont-Morand, dans le centre-ville. Et l’a dégradée à coups de poing. En redescendant, il a été interpellé par la brigade anticriminalité, qui a tenté de le menotter.

Mais l’homme s’est rebellé, et a reçu l’aide d’un groupe de Black Blocs. Une vingtaine d’individus ont jeté des projectiles sur des policiers – pierres, bouteilles –, les obligeant à lâcher le suspect. L’homme a été extirpé par les Black Blocs puis a pris la fuite à pied. Quatre policiers ont déposé plainte, ainsi que la Ville de Nantes, pour dégradations sur la caméra. Le préjudice a été estimé à 1 200 €.

L’enquête avait alors été confiée à la Sûreté départementale. Le suspect, âgé de 26 ans, a été identifié par les enquêteurs, après l’exploitation de plusieurs images de vidéosurveillance et des réseaux sociaux. Il a été arrêté sur son lieu de travail, le 16 février, puis placé en garde à vue. Il sera convoqué devant la justice le 17 novembre 2021.

De la domestication des esprits au flicage des corps

Un stage avec la police plutôt qu’une exclusion du collège
France Bleu, 11 janvier 2021 (extrait)

Le Directeur départemental de la sécurité publique et le Directeur Académique des Services de l’Éducation nationale de l’Hérault ont signé ce lundi à Montpellier une convention relative aux sanctions applicables aux élèves des collèges et lycées de Montpellier, Lattes et Pérols. Les élèves sous le coup d’une exclusion temporaire se verront proposer, à la place, un stage de trois jours au moins, au sein du centre de loisirs jeunes de la police nationale. Objectif : éviter un processus de déscolarisation.

Le centre de Loisirs de la police (CLJ) basé dans le quartier de la Mosson à Montpellier est un vrai outil de prévention. Le mercredi, le samedi et pendant les vacances,  il accueille 200 jeunes pour des  activités ludiques, sportives, cultuelles. En plus des policiers qui y travaillent, deux personnes ont été spécialement recrutées, un brigadier ancien champion de karaté et une mère de famille issue de la société civile, tous les deux aguerris aux problématiques de jeunes en décrochage.
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Terrorisme d’Etat : tous les prétextes sont bons

Lutte contre le terrorisme: le préfet ferme 9 points
de
la frontière espagnole
La république des Pyrénées/France bleu, 12 janvier 2021

Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, le préfet des Pyrénées-Atlantiques, Eric Spitz, en concertation avec les communautés autonomes d’Aragon, de Navarre et du Pays Basque fermera, jusqu’à nouvel ordre, 9 points de passage frontaliers à compter du jeudi 14 janvier. Il s’agit d’ouest en est de:  . Navette Maritime Hendaye. Hendaye-Pont de Marchandises. Col de Lizuniaga RD406. Col de Lizarrietta RD306. Route de Sare- Venta Berrouet RD4. Col d’Ispéguy RD949. Les Aldudes. Port de Larrau RD26. La Pierre Saint-Martin RD132. Au final, ce sont donc près de la moitié des points de passage frontaliers qui seront fermés à partir de jeudi en Pays Basque. Il s’agit de petites routes, les passages principaux restent ouverts, mais dans ces sept passages restants, les contrôles seront renforcés.
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