Archives de catégorie : Répression

Limousin : trois mises en examen pour les interpellés du 15 juin

Trois personnes mises en examen pour les incendies des Cars et d’Enedis en Haute-Vienne
Le Populaire, 18 juin 2021

Le parquet de Limoges a communiqué, ce vendredi soir, sur les suites données aux six interpellations réalisées mardi 15 juin, en Haute-Vienne et en Creuse, dans le cadre des enquêtes sur les incendies criminels des véhicules d’Enedis à Limoges (février 2020) et du relais TDF des Cars (janvier 2021).

Sur les six personnes interpellées, trois ont été libérées sans aucune charge, trois autres ont aussi été relâchées, mais placées sous contrôle judiciaire. Après avoir été déférées devant les magistrats, deux d’entre elles ont été mises en examen pour destructions et dégradation par moyen dangereux en bande organisée, association de malfaiteurs et destruction de biens de nature à porter atteinte aux intérêts de la Nation. La troisième a été mise en examen uniquement pour association de malfaiteurs.
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Limousin : le terrorisme d’Etat au travail

Haute-Vienne : 6 arrestations en lien avec l’incendie d’une
tour-relais TDF et de véhicules d’Enedis
La Provence, 15 juin 2021

Six personnes « appartenant à l’ultragauche » ont été arrêtées [dans des villages de la Haute-Vienne et en Creuse] et placées en garde à vue mardi en lien avec l’incendie d’une tour-relais de TDF en janvier dernier et avec la destruction de véhicules de la société Enedis en février 2020, a indiqué le parquet de Limoges dans un communiqué. Ces arrestations ont été menées dans une information judiciaire ouverte notamment pour « destructions et dégradation par moyen dangereux en bande organisée, association de malfaiteurs et destruction de biens de nature à porter atteinte aux intérêts de la nation », a précisé le parquet.

Cette information judiciaire a été ouverte, à une date non précisée, et deux juges d’instruction co-saisis après qu’un lien eut été établi entre deux affaires de destruction par incendie volontaire qui ont eu lieu en Haute-Vienne depuis l’an dernier. La première concerne des faits commis le 11 janvier dans la commune des Cars, où plusieurs antennes avaient été volontairement incendiées, privant « plus d’un million de personnes de radio FM et de TNT » selon le parquet. « Le ou les auteurs » avaient pénétré sur les trois sites visés en découpant le grillage et un tag « Ni 5G Ni T.V. la voix du vent et les chants d’oiseaux » avait été découvert sur place.
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Bois d’Arcy (Yvelines) : lettre d’un inculpé du 8 décembre depuis le quartier d’isolement

Lettre du QI de Bois d’Arcy – Libre Flot
soutienauxinculpeesdu8decembre, 3 juin 2021

Une lettre de Libre Flot, incarcéré dans le cadre de la procédure anti-terroriste du 8 décembre 2020, et transmise depuis le quartier d’isolement (QI) de la prison de Bois d’Arcy, où il est placé en isolement depuis le 11 décembre dernier :

Pour moi qui ai vécu la majeure partie de ma vie de manière collective, j’avais pourtant récemment accepté les bienfaits de courtes périodes de solitude. En disant cela, j’ai comme un arrière goût âpre dans la bouche tant mes semblables me manquent. Ce sentiment n’est pourtant pas justifié mais provient de l’amalgame dont, dans ce contexte, j’ai du mal à me séparer, entre solitude et régime d’isolement. Il m’est pourtant simple de constater que l’isolement est à la solitude ce que la lobotomie est à la méditation.

L’être humain étant un animal grégaire, le lien social est pour lui-elle un besoin vital. L’isolement s’apparente donc à de la torture. Non pas une torture physique existant par un fait ou un acte, mais une torture plus pernicieuse, invisible, permanente existant par cette absence continue. Les seules personnes que l’on entrecroise brièvement, avec qui on se dit réciproquement des « bonjour », des « tenez », des « merci » sont les surveillant.es. Tout est dans l’énoncé ! Aussi cordiales, polies et arrangeantes que peuvent être ces personnes (ce qui n’est pas forcément le cas partout et tout le temps), les surveillant.es, comme le nom l’indique, ne sont pas nos pair.es, ielles sont nos preneur.euses d’otage dont les seules revendications sont vénales (les salaires). S’attacher à cet ersatz de rapports sociaux, que je ne puis et ne veux me résigner à abandonner, soit dit en passant, se rapproche plus du syndrome de Stockholm qu’autre chose.
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Le chiffre du jour : 27 729

27.729 contrôles pour s’assurer du respect du couvre-feu à 21 heures ont été réalisés par les forces de l’ordre le 31 mai dernier, selon les chiffres communiqués ce mardi par le ministère de l’Intérieur à BFMTV. 3072 verbalisations de tout ordre ont été relevées par les forces de l’ordre ce jour-là. Parmi celles-ci, 17 concernaient des établissements recevant du public.

Le couvre-feu doit être décalé à 23 heures le 9 juin prochain, nouvelle étape du calendrier de réouverture, , avant d’être définitivement supprimé le 30 juin selon la situation sanitaire.
[Ouest France, 2 juin 2021]

Brochure : BlablADN

[reçu par mail]

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blablADN. Tout cramer pour brûler plus longtemps : un guide pour ne pas laisser de traces, A5, juin 2021, 52 p.

Pourquoi cette brochure ?

La preuve par l’ADN est aujourd’hui largement utilisée par le système judiciaire comme outil de répression. Dans ce contexte-là, la circulation d’informations pas vérifiées comme « l’acétone détruit les traces ADN » met en danger les personnes face à la répression. Le but de cette brochure est à la fois de comprendre comment les flics identifient une personne avec l’ADN, et de proposer des pistes pour s’en protéger.

On aimerait voir disparaître les taules, les tribunaux et les comicos et toutes celles et ceux qui participent à la machine à réprimer. L’idée ici est de participer à construire une culture de la sécurité autour des empreintes génétiques. On va surtout parler d’ADN, qui n’est qu’une question parmi plein d’autres autour de la sécurité face à la répression.

La preuve par l’ADN est un élément de croyance scientifique. Peu importe notre état de croyance par rapport à la science, les juges, elleux, enferment des personnes sur ces bases. On va utiliser un point de vue scientifique, qui est un point de vue partiel. On ne propose pas ici de réflexion critique sur l’usage des techniques scientifiques autour de l’identification par l’ADN, ni sur la science en général. Et pourtant y’a de quoi.

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Nancy : deux textes sur la condamnation de B. pour sabotages d’antennes-relais

Nancy : Incendie d’antennes-relais, 4 ans dont 2 fermes
pour B.

Indymedia Nantes, 19 mai 2021

Incarcéré depuis sa mise en examen le 24 septembre 2020  pour l’incendie de deux antennes relais dans le Jura durant le premier confinement, B. a été condamné aujourd’hui a 4 ans de prison dont 2 fermes.

Il a été jugé à quasi huis clos, sans avocat, avec pour seul public un journaliste et deux membres de sa famille, tandis qu’une vingtaine de personnes étaient présentes à l’extérieur du tribunal de Nancy pour montrer leur solidarité.

Une dizaine de flics sont venus spécialement pour nous empêcher d’entrer dans le tribunal, et on a eu droit à un laïus du proc sur la justice version sanitaire. Les audiences sont publiques, mais pas trop. Seuls des membres de la famille peuvent parfois, « exceptionnellement » entrer. Il s’est gardé de nous dire que ça ne concerne pas les journalistes.
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Amiens (Somme) : perquiz des barbouzes de la DGSI

Indymedia Nantes, 5 mai 2021

Le 4 mai 2021 une dizaine de membres lourdement armé du GAO (Groupe d’Appui Operationnel) groupe d’intervention de la DGSI a défoncé la porte d’un appartement à Amiens dans le cadre d’une enquête menée par la DGSI de Lille pour :
Révélation d’identité protégée

S, inculpé dans l’affaire de Limoges et perquisitionné déjà le 1er juillet 2020 dans l’affaire des voitures du SPIP d’Amiens a été embarqué pour Lille où il a été placé en garde à vue pendant 30h avant d’être libéré sans suite après avoir gardé le silence.
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Des infos sur les personnes arrêtées le 8 décembre 2020

Quelques nouvelles des potes des arrestations du 8/12
IAATA, 5 mai 2021

Des infos sur les personnes arrêtées le 8 décembre 2020 lors de l’opération de police dans le cadre d’une enquête pour association de malfaiteurs terroriste. Trois sont toujours enfermées, deux ont été libérées sous contrôle judiciaire (CJ) le 23 avril et le contrôle judiciaire continue pour les deux autres inculpés.

C’est difficile d’avoir des nouvelles directes et fraiches. L’instruction est toujours en cours, nous partons donc du principe que tous les échanges avec les proches (parloirs, courriers, appels) sont scrutés par le juge d’instruction et la DGSI.

Trois des 7 personnes arrêtées le 8 décembre 2020 lors de l’opération de police dans le cadre d’une enquête pour association de malfaiteurs terroriste sont toujours enfermées, elles sont considérées par l’administration pénitentiaire comme DPS (Détenu.es Particulièrement Surveillé.es) et l’un d’entre eux est toujours à l’isolement depuis le début de son incarcération. Deux autres personnes ont été libérées sous contrôle judiciaire (CJ) le 23 avril suite à une demande de mise en liberté acceptée par le juge d’instruction, iels sont toujours poursuivi.es. Le contrôle judiciaire continue pour les 2 autres inculpés qui étaient ressortis en décembre après la GAV de 3 jours.

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[Tract] : Signaux de fumée printaniers

Indymedia Nantes, 16 avril 2021

Signaux de fumée printaniers

Le 19 mai prochain, après une incarcération préventive de huit mois à la prison de Nancy, les larbins de l’État passeront l’anarchiste B. en procès pour l’incendie de deux antennes-relais pendant le grand confinement. Or s’il est bien connu que la solidarité c’est l’attaque, voilà en tout cas une bonne occasion de ne pas laisser ce compagnon seul face aux crapules en toge, tout en poursuivant l’œuvre de démolition urgente du vieux monde…

Salins-les-Bains (Jura), 10 avril 2020. Alors que l’auto-enfermement bat son plein un peu partout dans le monde, un anarchiste gravit les pentes du Mont Poupet. Fort de ses idées et de sa détermination, il fait partir en fumée les deux grandes antennes-relais diffusant les ondes de la police, de la gendarmerie et des opérateurs de téléphonie mobile, avant de disparaître dans la nuit comme il était venu. Ce n’est d’ailleurs pas le seul, puisqu’au moins 174 antennes ont officiellement été sabotées aux quatre coins du territoire depuis un an, dont la moitié par incendie. Et ce, bien entendu, sans compter les sabotages de fibre optique ou de centraux téléphoniques, ni ceux contre les fournisseurs de câbles et d’équipements électroniques.
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L’Etat fait les poches des gardés-à-vue

Le fisc va saisir du cash au cours de certaines gardes à vue
RTL, 13 avril 2021

Les gardés à vue vont bientôt devoir passer à la caisse. L’argent en liquide retrouvé sur les mauvais payeurs, entre autres, pourra être saisi directement lors de leur arrestation. La nouvelle consigne du ministère de la Justice vise surtout à sanctionner les délinquants soit disant insolvables.

Le dispositif concerne toutes les personnes placées en garde à vue, quel que soit le motif. Objectif : l’argent liquide trouvé lors de la fouille, dont la propriété ne peut être sérieusement contestée écrit le ministère de la Justice. Si la somme est supérieure à trois cent euros, l’officier de police judiciaire consulte la permanence des impôts, qui vérifie alors l’ardoise pénale du suspect, c’est-à-dire ses éventuelles contraventions et condamnations restées impayées.
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Le chiffre du jour : 718

« Le 13 mars dernier, une émeute secouait le centre de Liège et blessait 36 policiers. L’appel à images, passé au grand-public, a eu un succès inattendu : 520 vidéos et 198 photos ont été déposées sur la plateforme mise en place par la police. Face aux émeutiers organisés, les forces de l’ordre utilisent aussi de plus en plus les réseaux sociaux et les « live » de citoyens.  »

– Le Soir (Belgique), 12 avril 2021

Vienne (Isère) : trois ans avec sursis pour le sabotage de quatre antennes

Condamné pour avoir incendié des antennes-relais, il invoque la « solitude » du confinement
France bleu (+20Minutes/Le Parisien), 9 avril 2021

Après des mois d’enquête, les hommes de la section de recherches de Grenoble (Isère)​ ont mis la main sur un retraité, accusé d’avoir incendié plusieurs antennes relais ces derniers mois, a indiqué ce vendredi le parquet de Vienne L’homme, âgé de 62 ans et sans antécédent judiciaire, a été arrêté mercredi à La Chapelle-de-Surieu. Pour détruire les installations de téléphonie mobile, il utilisait le même procédé. Le suspect mettait le feu aux pylônes en brûlant à leur pied des pneus, ce qui avait pour conséquence de faire fondre les câbles et de rendre l’antenne inopérante. Le retraité, qui avait ainsi détruit par le feu de quatre antennes situées à Hauterives, Pact, Assieu et à la Chapelle-de-Surieu avait partiellement avoué [reconnu] les faits au cours de sa garde à vue.
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Le chiffre du jour : 17 000

Pour s’assurer du respect des mesures sanitaires en vigueur, la préfecture de police avait annoncé, vendredi dernier, une « opération de grande ampleur » en Île-de-France. Ce lundi, elle dresse le bilan des contrôles intensifiés de ce week-end (27-28 mars  2021).

Au total, 17.700 contrôles de personnes et 293 établissements ont été effectués. 2243 verbalisations ont été dressées pour « défaut d’attestation » et 954 verbalisations pour « non-port du masque », indique la préfecture.
(BFM, 29 mars 2021)

Bergerac (Dordogne) : l’Etat se venge d’ardents gilets jaunes

Jusqu’à 14 mois de prison ferme pour des Gilets jaunes
incendiaires

AFP, 23 mars 2021

Cinq individus, trois hommes et deux femmes, tous Gilets jaunes, ont été condamnés mardi 23 mars à Bergerac à des peines allant jusqu’à 14 mois de prison ferme pour avoir participé à des degrés divers à une série d’incendies en Dordogne, en décembre 2018, au plus fort du mouvement. Ces trois personnes, âgées aujourd’hui de 30 à 52 ans, étaient poursuivies pour association de malfaiteurs et destruction de biens d’autrui, des faits qui leur ont valu des condamnations à des peines allant de 14 mois de prison ferme pour le principal prévenu à deux ans de prison avec sursis pour deux des mis en cause. Par ailleurs, des peines de 12 mois et 6 mois ferme ont été prononcées à l’encontre de deux autres prévenus.
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Les chiffres du jour : 120, 58, etc.

Le 22 mars 2021, au début du procès parisien de neuf personnes, accusées d’avoir participé au saccage/pillage à un million d’euros de l’Arc de Triomphe pendant l’émeute sur les Champs-Elysées du 1er décembre 2018 –jour dit de l’Acte 3 des gilets jaunes –, la juge a tenu à donner les chiffres suivants sur l’ambiance du moment : « 412 interpellations, dont 378 gardes à vue, 120 vitrines brisées, 40 dégradations de mobilier urbain, 58 véhicules incendiés, une dizaine de commerces pillés,…  » (France Inter, 22/3). Ou encore : « 120 vitrines brisées, 35 deux-roues dégradés, 37 véhicules incendiés, dont trois de la police, des commerces pillés, des centaines de tags » (LCI, 22/3).
Il est reproché plus précisément à ces manifestants d’avoir commis des « dégradations », du « vol par effraction », du « recel », d’avoir « participé à un groupement en vue de commettre des dégradations ou des violences », ou encore « de s’être introduit.e sans autorisation dans un lieu classé ou inscrit au patrimoine historique ». D’ailleurs, pour servir de procureur-bis, l’association Halte au pillage du patrimoine archéologique et historique (Happah) est partie civile dans ce procès, notamment en défense du moulage original de la sculpture géante représentant La Marseillaise (dite aussi Le Génie de la Patrie, voir photo), défiguré lors du saccage iconoclaste du glorieux monument.

Souvenez-vous, décembre 2018 c’était précisément l’époque où anarchistes et marxistes les plus obtus rivalisaient d’anathèmes contre ce mouvement de révolte pas assez homogène à leurs yeux, tandis que de braves militants y plongeaient comme souvent les mains jointes et de façon peu critique. Trois ans après, pour avoir un autre son de cloche sur ces débuts émeutiers, on pourra par exemple (re)lire cette analyse critique parue sur le vif, quinze jours à peine après le bordel des Champs-Elysées du 1er décembre. Plutôt que de rejeter en bloc un mouvement des plus divers selon les contextes locaux ou de faire comme s’il n’existait pas en passant sous silence jusque ses belles destructions en petits groupes nocturnes, elle invitait alors plutôt chacun à saisir l’occasion d’agir dedans, dehors ou à côté de lui, selon ses propres bases et perspectives, mais aussi loin de la politique, du grégarisme ou de la composition.